L’Athletic Bilbao, une merveilleuse exception du football moderne

Athletic BilbaoLes clubs du monde se d?chirent et voudraient faire signer des joueurs comme Beckam, Ronaldo ou Zidane. Pas l’Athletic Bilbao. Ses supporters consid?reraient en effet de telles transactions comme une trahison.
Le club le plus ancien de la premi?re division espagnole a pour tradition de ne pas employer de joueurs « ?trangers » et se glorifie d’aligner au fil des ans des formations 100% basques. M?me les joueurs originaires d’autres r?gions d’Espagne ne sont pas les bienvenus au club, ? moins qu’ils aient ?t? form?s dans les ?quipes de jeunes de l’Athletic.

A une p?riode o? les clubs espagnols et d’Europe sont garnis de vedettes ?trang?res, l’Athletic s’accroche ? ses racines.
« Nous pouvons gagner des titres avec nos propres joueurs », affirme le pr?sident du club, F. Lamikiz. « Nous pourrions recruter des joueurs ? l’ext?rieur de la r?gion si nous le voulions, mais nous ne trahirons pas l’histoire du club. Le football moderne est trop li? au marketing. »

L’Athletic d?niche ses joueurs dans les provinces du Pays basque espagnol (Provincias Vascongadas) ainsi que dans la province de Navarre. De cette zone g?ographique, proviennent 25 des 27 membres de l’effectif de l’?quipe premi?re. Deux joueurs seulement sont originaires d’autres r?gions d’Espagne.
Le club refl?te le nationalisme basque, une expression de diff?rences culturelles, historiques et linguistiques qui s?parent cette r?gion du nord du reste du pays. Tous les joueurs de l’Athletic parlent espagnol, mais 30% d’entre eux parlent aussi le basque, une langue tr?s ancienne qui conna?t un certain renouveau.

« Nous sommes uniques au monde », s’enthousiasme un supporter de l’Athletic, Alfredo Urrutia. « Si l’Athletic changeait sa philosophie et acceptait les joueurs venus hors du Pays basque, les gens arr?teraient d’aller au stade chaque dimanche. »
Fond? en 1898, le club s’est d?velopp? ? une p?riode o? l’acier et les chantiers navals basques faisaient le bonheur de l’Espagne. Des Anglais et des Gallois immigr?rent dans la r?gion et certains Evans, ou Jones, ont port? les couleurs du club dans ses premi?res ann?es d’existence.
L’influence britannique a disparu, mais elle subsiste dans le nom du club, « Athletic » et non pas « Atletico ».
Dans la r?gion, la victoire est aussi une tradition. Seuls le Real Madrid et Barcelona ont remport? plus de troph?es que l’Athletic, qui n’a cependant plus gagn? de titre depuis 20 ans.

Le meilleur r?sultat de l’?quipe depuis ce huiti?me et dernier titre de champion d’Espagne reste sa deuxi?me place obtenue ? l’issue da la saison 1997-1998, sous la houlette de Luiz Fernandez. La saison derni?re, l’Athletic a termin? le championnat en 5e position et a obtenu une place en Coupe de l’UEFA.
Les joueurs disent appr?cier la philosophie du club, dont la salle des troph?es attire encore 15.000 visiteurs chaque ann?e, en majorit? des Anglais et des Italiens.
« Nous nous identifions davantage au club », explique l’attaquant Joseba Etxeberria, qui a rejet? une offre de Barcelona. « Nous ne sommes pas des mercenaires qui jouons pour une ?quipe une ann?e et pour une autre l’ann?e suivante. »
« Nous connaissons nos co?quipiers depuis que nous sommes petits, nous parlons la m?me langue et nous nous entendons tr?s bien », surench?rit le gardien Dani Aranzubia, l’un des joueurs originaire d’une autre r?gion arriv? au club ? l’?ge de 14 ans.
Mais certains supporters r?clament une ?volution.
« Notre ?quipe ne peut pas jouer avec des joueurs venus du monde entier », regrette Jose Antonio Berasaluze. « Nous devons en finir avec cette vision romantique et nous adapter aux temps modernes. »
« Quand j’?tais jeune, ? Bilbao tous les gamins portaient le maillot de Bilbao. D?sormais ils portent le maillot de Beckham au Real Madrid ou celui de Ronaldinho ? Barcelone », ajoute un autre supporter, Javier Garmendia.
L’Athletic serait-il en train de perdre son charme? Non, insiste l’entra?neur Ernesto Valverde.

« Quand nous jouons ? l’?tranger, il y a des tas de gens qui nous applaudissent et expriment leur admiration pour notre politique », dit-il. « Bien entendu nous voulons gagner. Nous disputons en ce moment une grande comp?tition (la coupe de l’UEFA) et ?a prouve que m?me en utilisant des joueurs locaux, on peut obtenir de bons r?sultats. »
Bilbao a tr?s bien d?but? la phase de poules de la coupe de l’UEFA en dominant Parma 2-0, mais les basques ont malheureusement perdu leur deuxi?me rencontre ? Istanboul face au Besiktas. Par ailleurs, Bilbao occupe actuellement la 12e place du classement de la Liga.
(source : Associated Press)
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