Maradona fait taire sa victime pour 6 000 dollars

tumataLa star argentine et les proches de Tumata Vahimarae, blessée à la tête par le sulfureux footballeur lors d’une soirée électrique au Club Med de Bora Bora (Polynésie française), le week-end dernier, ont signé un accord hier. La miss Bora 1999 a accepté de retirer sa plainte, contre une indemnisation de 6 000 $ en liquide. Maradona, lui, a maintenu la plainte qu’il avait déposée contre un Polynésien qu’il affirme avoir vu frapper sa fille le soir de l’altercation, provoquant sa colère, mais qui n’a toujours pas été identifié. Le conjoint de Tumata a accepté les « excuses sincères » de l’idole

L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue. Diego Maradona, glorieux retraité du football argentin, a réussi à convaincre Tumata Vahimarae, hier en début d’après-midi, de retirer la plainte pour coups et blessures que la miss Bora Bora 1999 avait déposé contre lui dimanche, victime des débordements de la sulfureuse star. L’argument de la vedette est de poids : 6 000 dollars cash, environ 800 000 Fcfp. Les deux parties ont signé cet accord « à l’amiable » sans leurs avocats, après un arrangement finalisé dans la matinée, du côté de la brigade de gendarmerie de Bora Bora (Polynésie). Diego Maradona évite les poursuites pénales, mais ce nouvel épisode de la vie dissolue du Pibe de oro (gamin en or) a déjà fait le tour du monde.

Départ dimanche de Tahiti

Une issue prévisible, le conjoint de Tumata affichant depuis la veille son optimisme : « La négociation se passe dans le calme de Bora, les esprits se sont apaisés ». Les tractations auront donc duré trois jours, après le dépôt de plainte de Tumata, dimanche, à la gendarmerie de Bora. La jeune femme, 22 ans, avait reçu en plein visage un verre lancé dans sa direction par l’ancien footballeur, qui ne la visait pas elle mais un homme qu’il avait vu frapper sa fille. La miss n’avait pu esquiver le projectile, qui lui avait ouvert le front. Bilan : huit points de suture, dix jours d’incapacité totale de travail (ITT), une belle frayeur puis des inquiétudes sur l’avenir pour cette jeune femme, mannequin, qui vit de sa plastique.
Si Diego maradona a donc accepté d’alléger son porte-monnaie de 6 000 dollars dans cette affaire, il n’en a pas moins maintenu une plainte qu’il avait lui aussi déposé pour coups et blessures. Elle vise un inconnu pour l’instant, que plusieurs témoins et Maradona le premier affirment avoir vu frapper sa fille, Giannina, peu de temps après une première altercation. Giannina, sa cousine et une amie, qui accompagnent la star dans ses vacances polynésiennes, avaient en effet été les premières à faire monter la tension au dancing du Club Med. Vers minuit et demi, une bousculade avec deux clientes de l’hôtel s’était terminée en crépage de chignon. Il avait fallu l’intervention du service de sécurité et de Maradona lui-même pour ramener l’ordre. La tension était retombée quand, quelques minutes plus tard, un mystérieux client s’en prenait à la fille de la star, sous ses yeux. Fou fourieux, voulant l’atteindre en lui lançant le verre qu’il tenait à la main. Maradona avait finalement raté sa cible pour blesser involontairement Tumara, spectatrice de la scène mais qui malheureusement pour elle se trouvait sur la trajectoire.
L’accord trouvé hier entre la miss et le footballeur a eu pour conséquence le classement de l’affaire par le parquet de Papeete. Mais cela ne veut pas dire que rien ne s’est passé aux yeux de la justice. S’il est peu probable que ce dossier survive au retour de la star en Argentine, il pourra être rouvert si de nouveaux éléments surviennent avant la prescription de trois ans, ou si Maradona récidive. La star doit quitter le fenua pour l’Amérique du Sud dimanche soir. Il préparait avec son avocat, hier à Bora Bora, une intervention pour présenter ses excuses concernant cet accident et réaffirmer son attachement à la Polynésie.

Affaire classée, mais pas oubliée

Dans la gestion de cet incident, le parquet de Papeete a joué depuis le début la carte de l’apaisement, privilégiant la médiation pénale privilégiée par les parties. Hier, le dossier lui a été transmis pour y être classé, ce qui ne veut pas dire qu’il sera oublié si la star venait à faire à nouveau parler d’elle : « Quand une histoire de violence entre personnes ne revêt pas de caractère grave, trois solutions peuvent être envisagées : des poursuites, un classement sec, et entre les deux, la médiation pénale. Les deux parties sont parvenues à un accord, donc on estime qu’il est de bon ton de laisser cet accord s’effectuer, l’affaire est classée pour le parquet. Sous réserve d’un rebondissement de l’enquête ou si un élément nouveau est apporté avant la prescription de 3 ans ». Maradona a aussi l’obligation de ne plus faire de vagues pendant cette période, sous peine de voir cette histoire lui sauter à nouveau au nez : « S’il récidive, il sera poursuivi pour la deuxième affaire mais aussi sur celle là », précise le parquet.

Oscar Temaru voulait poser avec la star

Les dernières frasques de Maradona n’ont pas du contribuer à relancer l’idée d’une rencontre entre le président du Pays et le champion. Oscar Temaru avait pourtant sollicité une entrevue avec le footballeur. « Il l’a fait savoir à l’hôtel où séjournait Maradona dès qu’il a su qu’il allait venir en Polynésie », apprend-t-on du côté de la présidence. « Nous avions peu à peu abandonné l’idée, n’ayant pas de réponse de sa part, avant l’incident du week-end dernier ». « Cette rencontre était dans l’air du temps », poursuit-on au gouvernement. Mardi, Oscar Temaru a personnellement contacté Tumata Vahimarae. La perspective de poser en compagnie de l’ancien capitaine de l’équipe d’Argentine, même vêtu du maillot bleu et blanc de la sélection, s’est certainement un peu plus éloignée après cette discussion.

Y.L, conjoint de Tumata, a mené les négociations : « Maradona a demandé pardon, il avait l’air sincère »

Après avoir passé l’après-midi à faire des courses en ville, Tumata s’est réfugiée chez une amie dans la soirée, loin de son téléphone. Son conjoint, Y.L., revient sur trois jours de discussions avec la star et ses avocats, l’accord trouvé et sa morale de l’histoire : « ça c’est terminé amicalement, et sportivement ».

Comment se sont passées les tractations avec Diego Maradona ?
« Dans une ambiance sereine et de respect. Les négociations ont abouties, l’accord nous satisfait mais je ne préfère pas trop en parler. Maradona nous a présenté ses excuses à plusieurs reprises, il avait l’air sincère, il nous a plusieurs fois demandé pardon quand on s’est quitté. Je remercie tous les personnes qui nous ont soutenues, moralement et techniquement »

Comment Tumata a-t-elle vécue cette expérience ?
« C’est un mauvais souvenir, traumatisant. Sa blessure cicatrise mais c’est encore trop tôt, elle a encore un peu mal. Une blessure à la face, c’est toujours préoccupant surtout pour une fille. Ça aurait pu être plus grave. Elle est inquiète car elle avait arrêté ses activités de mannequins pendant sa grossesse et elle allait bientôt reprendre »

Avez-vous recroisé la fille de Maradona, impliquée dans la première bousculade ?
« Non, j’ai juste discuté avec Maradona et ses deux avocats. Il les protège ses enfants ! Peut-être un peu trop parfois ! Mais on peut le comprendre aussi, il vit dans ce « star système » depuis qu’il a 14 ans. Nous, on l’a vécu pendant deux jours, et c’est déjà impressionnant ».

Quelle image garderez-vous de cet homme et de ce fameux « star système »?
« C’est impressionnant le pouvoir médiatique et la rapidité avec laquelle une personnalité comme celle là mobilise les médias. La première chose que je lui ai dit, c’est qu’ici, à Bora, on n’est pas habitué à cela. On croise souvent des personnalités qui sont là pour trouver le calme et on respecte leur intimité. Je suis sportif et nous nous sommes quittés amicalement et sportivement. Maintenant, ça serait bien que les médias se déplacent aussi vite pour suivre les jeunes sportifs de Polynésie, lui n’en a pas besoin ! »

Sources : Les Nouvelles de Tahiti, photo de Tahitipresse.pf

 
Business | Vie privée

trackback uri 8 commentaires

Malheureusement vous ne pouvez pas laisser votre réaction en ce moment.