C’est aujourd’hui que le G14 concrétise toutes ses années de lobbying sur le terrain juridique, en plaidant au tribunal de commerce de Charleroi, en Belgique.

Le club de Charleroi soutenu par le G14, estime en effet avoir été lésé après la blessure de son international marocain Abdelmajid Oulmers, pendant un match joué en équipe nationale avec le Maroc le 17 novembre 2004 : le sporting Charleroi réclame un dédommagement (1,25 millions d’euros) à la FIFA. Tout à l’heure, Charleroi défendra sa position en précisant que l’ensemble des frais médicaux ont été à sa charge, mais aussi en arguant que la blessure de son joueur l’a lesé sur le plan sportif et l’a empêché de faire bonne figure dans son championnat, où il finit 5ème.
Aussi, le club belge s’attaque à l’article 37 du règlement de la FIFA, qui stipule qu’un club mettant son joueur à disposition n’a droit à aucune indemnité financière.
L’enjeu immédiat : un passage devant la Cour Européenne de justice de Luxembourg, passage obligé pour le G14 pour se faire entendre au niveau européen, contre l’UEFA et la FIFA.
L’objectif : obtenir des instances européennes un arrêt « Bosman » bis, qui, en faisant jurisprudence (c’est à dire en s’appliquant à l’ensemble des clubs européens) permettra aux clubs de demander des compensations en cas de blessure d’un joueur sous contrat. Une décision qui mettrait les joueurs dans une position délicate, telle celle connue dernièrement par l’international français Abidal, qui – pourquoi pas ? – serait alors contraint de choisir de mettre entre parenthèses sa carrière internationale au profit de son club.
Sous contrat avec l’Olympique Lyonnais, présidé par Jean-Michel Aulas, très actif au sein du G14, l’international français s’était blessé au pied lors d’un match-polémique des Bleus à la Martinique, provoquant la colère de Houillier et de Aulas. Ce dernier avait alors décidé d’assigner la Fifa en justice – conjointement avec le G14 – pour abus de position dominante. Charleroi et Lyon se retrouvent donc les fers de lance du G14, organisme composé des auto-proclamés 18 clubs les plus riches et influents du Vieux continent.
La pression sur les fédérations nationales est telle que une seule date a été fixé pour les traditionnels matchs amicaux d’avant-mondial du printemps (contre entre 3 et 5 habituellement).
Enfin, le G14 fait aussi parler de lui sur le terrain sportif, si l’on peut dire, puisque le journal anglais The guardian (l’article en anglais ici) révèlait récemment que le G14 planifierait une demande commune de l’ensemble de ses 18 membres auprès de l’UEFA pour participer automatiquement à la Ligue des Champions.
Cette revendication est réfutée par le G14, plutôt discret sur l’ensemble de ces sujets, comme on peut le constater sur leur site.
En défendant ses intérêts partisans et égoïstes, le G14, qui prétend défendre l’intérêt de tous les clubs met tout simplement des compétitions comme la Coupe du Monde et le Championnat d’Europe des Nations en danger.
Si le G14 se présente volontiers comme le porte-paroles des clubs sur ce dossier précis, ce n’est pas la même histoire concernant les droits TV, où ses clubs estiment devoir toucher une part plus importante d’un gâteau d’une valeur, en France, de 600 millions d’euros.
L’Europe du foot du G14, je dis NON MERCI !













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