Murat Yakin à propos de la non-sélection de Hakan: la faute à Vogel?

Aujourd’hui a paru le premier numéro de « Heute », quotidien gratuit du soir distribué dans les principales villes de Suisse alémanique. L’ancien international Murat Yakin y tiendra une chronique jusqu’au terme de la Coupe du Monde. Inutile de dire que pour sa première d’aujourd’hui, quelques heures après la publication de la liste des 23 Suisses, c’est de son petit frère qu’il a décidé de parler.

Murat Yakin
commence par écrire que pour une fois, il va faire complètement abstraction de ses sentiments pour son cadet. Objectif ambitieux vu les circonstances. Qui d’ailleurs ne sera à mon avis pas vraiment atteint. Il ne comprend pas du tout comment Köbi Kuhn a pu décider de se passer d’Haki comme il appelle son frère. Le match de mercredi passé contre Young Boys a peut-être été le plus important de la carrière d’Hakan, et il a répondu présent. Kuhn avait dit qu’il le mesurerait sur ce match contre Bâle. Et ce dimanche il a encore été à l’origine de deux buts de son équipe. Il n’y a donc absolument aucune justification sportive à son éviction.

Sur ce dernier point, Murat Yakin a manifestement raison. Le réservoir suisse n’est pas tel que l’ont puisse se passer d’un joueur aussi talentueux qu’Hakan Yakin alors même qu’il vient montrer qu’il était en excellente forme en cette fin de championnat. L’hypothèse de l’aîné des Yakin est donc la suivante: « la fraction anti-Yakin organisée autour du capitaine Johann Vogel pourrait bien avoir eu une influence importante sur la décision». Les mêmes auraient déjà en son temps poussé Türkyilmaz et Sforza vers la sortie. Bref, Hakan se serait fait arnaquer et Köbi Kuhn aurait la mémoire courte, ayant apparemment oublié ce que Yakin avait fait pour lui et l’équipe nationale, notamment en acceptant de jouer – mettant ainsi sa santé en danger – contre l’Irlande 9 jours après s’être gravement blessé avec le FC Bâle.

C’est sûr qu’un Hakan Yakin au sommet de son art, ça peut être mortel pour les défenses adverses. Mais on a déjà vu aussi que quand Hakan est en méforme, c’est pour l’équipe suisse que c’est fatal. Un joueur avec un tel potentiel peut par contre être un joker très intéressant, en tous cas mériter haut la main de figurer parmi les 23 meilleurs Suisses. Mais un esprit d’équipe sans faille est particulièrement crucial dans un tel cas. Kuhn n’a d’ailleurs pas caché que c’était la raison de sa décision. Sans doute Yakin a-t-il aussi payé le fait de ne pas avoir de soutiens dans l’équipe, de ne pas faire partie d’un clan, d’être tout seul. Dans ces cas-là, il faut soit être vraiment performant soit être le chouchou de son coach, comme par exemple Dhorasoo chez les Bleus.

Interrogé par la Radio Suisse Romande, Gabet Chapuisat, ancien international et père de Stéphane, a regretté l’absence de Yakin. A propos du danger pour la cohésion du groupe qu’il aurait pu représenter, selon ce que son fils lui a dit à propos du cadet des Yakin, « Lui quand il est seul ça va, c’était son frère le plus dangereux »…

Reste à espérer pour Kuhn qu’aucun milieu ne se blesse d’ici au début de la compétition, il aurait peut-être du mal à écarter à nouveau Yakin qui fait partie des 5 joueurs de piquet…

 
CM 2006 | Suisse

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