L’Afrique sera représentée à la coupe du monde 2006 par quatre équipes de niveaux distincts dont quatre novices dans cette compétition : la Tunisie, la Cote D’Ivoire, l’Angola, le Togo et le Ghana.
De très grands pays on été « virés » au stade des éliminatoires tel que le Cameroun, le Nigeria ou le Maroc mais c’est le système (un qualifié par groupe) qui veut ça.
Ce système devrait par ailleurs évoluer quelque peu car il n’est pas rationnel de se retrouver, malgré le système des têtes de séries avec le Maroc et la Tunisie dans le même groupe ou la Côte D’Ivoire et le Cameroun dans un autre ce qui prive automatiquement l’Afrique d’un bon représentant.
Rares sont les équipes africaines qui se sont distinguées lors d’une phase finale de coupe du monde (Nigeria, Sénégal, Cameroun) et ces mêmes grandes nations ne seront pas présent cet été en Allemagne.
Quelles sont alors les chances des représentant du continent noir ?
A priori assez faibles avec trois équipes participant pour la première fois à une phase finale et une Tunisie qui n’a jamais daigner passer le premier tour en trois participations.
L’Angola. Première qualification…et pour commencer une prestation pitoyable à la CAN2006 avec une élimination à la clef. L’effectif est composé de joueurs locaux, de professionnels des secondes divisions portugaises et françaises et de deux « stars » Mantorras du Benfica et Flavio de Ahly d’Egypte. Si l’Angola a eu la chance de se retrouver dans un groupe relativement clément sans de très grandes équipes, la tâche sera néanmoins ardues face à l’ancien colonisateur, le Portugal et à l’expérimentée Mexique. Les chances de qualifications sont quasi-nulles et un résultat positif pourrait constituer une vraie performance en soit.
Le Togo est aussi à sa première qualification en coupe du monde mais à la chance d’avoir quelques joueurs ayant l’expérience du football de haut niveau dans l’effectif. Le fer de lance Adebayor sera le moteur de cette équipe très limitée techniquement mais généreuse et surtout très agressive. Le nouvel entraîneur Otto Pfister, ayant remplacé Stephan Keshi, abandonnera certainement le système de quatre gaillard derrières qui en bougent jamais, et la tactique du « balance sur Emmanuel » qu’on a pu admirer à la CAN. Le groupe a été renforcé de bons joueurs tel que Dossevi, auteur d’une saison honorable à Valencienne et Touré Assimiou (18 ans) du Bayer Leverkusen.
Le Togo devra affronter la France (tiens ! un ancien colonisateur !) serieux prétendant au titre, la Suisse qui ne sera à la coupe du monde pour le tourisme, surtout après ce qu’ils ont endurés en Turquie et la Corée du Sud qui n’a dû ses bonnes performances en coupe du monde qu’à la faveur de son organisation et un arbitrage honteux. Conclusion : la qualification…ça va être très dur, voire improbable car les adversaires des éperviers sont de gros clients qui ne lâcherons rien surtout face au petit poucet du groupe.
Le Ghana, malgré une CAN décevante, se présente à cette coupe du monde avec des espoirs légitimes. L’équipe a en effet une base solide et qui peut garantir de bonnes performances pour les black stars :
-Samy Adjei dans les bois et qui s’est transformée de « Calamity Samy » à un gardien avec plus d’assurance.
-Kuffour et Mensah derrière avec pas mal d’expérience pour le premier.
Un milieu de terrain excellent et qui constitue la force de cette équipe avec le trio Essien – -Appiah – Muntari.
C’est probablement ce milieu de terrain aussi efficace à la récupération qu’à la relance qui fera la différence pour le Ghana et qui fera qu’aucun adversaire ne pourra le dominer de la tête et des pieds.
La rage de vaincre et le talent de ghanéens pourraient les aider à affronter les Italiens capables du meilleur comme du pire, des américains tout juste moyens et des tchèques assez physique et qui constituent l’équipe la plus dangereuse car des joueurs comme Baros, Koller et Rozehnal n’aurons aucun mal à s’opposer à la puissance physique des Black Stars.
La qualification ? Je dirai que ça ne coûte rien d’espérer !
La Tunisie participera à sa quatrième coupe du monde dont la troisième d’affilée avec encore et toujours le même résultat : l’élimination au premier tour au bout du deuxième match. La seule victoire tunisienne remonte à …1978 et un anthologique 3-1 face au Mexique qui est resté dans l’histoire comme la meilleure performance Tunisienne à l’échelle internationale.
Le groupe Tunisien comporte pas mal de joueurs professionnels mais qui font banquettes pour la plupart. Entre ceux qui évoluent en Turquie à Machinsport et les joueurs d’Europe occidentale qui ne jouent quasiment jamais ou très peu tel que Jemaa (Lens), Jaziri (Troyes) ou Yahia (ASSE), l’équipe n’a pas vraiment fière allure. Mais quelques motifs d’espoirs existent avec des joueurs d’expérience et surtout de talent : Trabelsi (Ajax), le néo-tunisien Jemmali, Jaidi (Bolton), Nafti (Birmingham), Mnari (Nuremberg) et Santos (Toulouse) qui bien qu’il ne marque que très peu reste le principal danger devant.
La Tunisie a eue la chance d’hériter d’un groupe, relativement, clément avec surtout un adversaire à sa portée l’Arabie Saoudite. La chance a voulue aussi que le premier match se dispute face à ces même saoudiens ce qui pourrait faire un excellent départ lors de cette coupe du monde. Une victoire inaugurale ouvrirait la porte à de très grand espoirs pour les tunisiens et c’est tout un peuple qui n’espère que cette victoire car la calcul est simple : gagner le premier match et accrocher un des deux grands et la qualification est, quasiment, dans la poche.
Verra-t-on la Tunisie au deuxième tour ? Ce n’est pas impossible mais ça relèvera quand même de l’exploit.
Le dernier qualifié est la Côte D’ivoire et quelle qualification. Obtenue à la dernière seconde du dernier match à la faveur d’un penalty raté par Webo pour le Cameroun en Egypte, la qualification pour la coupe du monde a des portées encore plus grandes que celles footballistiques. Dans un pays laminés par une guerre civile, cette nouvelle a crée des espoirs de paix et de réconciliation pour un peuple qui n’en demande pas plus.
L’année 2006 a été celle de tous les exploits pour les ivoiriens. Une qualification à la coupe du monde, un retour à la CAN avec une finale à la clef et l’explosion au plus haut niveau de bons nombre de joueurs.
Du point de vue effectif, la CIV est certainement la plus lotie des sélections africaines qualifiées avec des valeurs sûres à toutes les lignes :
Jean-Jacques Tizié qui vient, en quatre jours, de qualifier à lui tout seul son équipe l’Espérance de Tunis ne Coupe de la CAF et de gagner à lui tout seul la coupe de Tunisie en arrêtant lors de chaque match pas moins de quatre buts ( et non occasions de buts). Le pasteur, comme on l’appelle, sera le dernier rempart des éléphants lors de la WC2006.
Eboué et Kolo Touré récents finalistes de la Champions League et qui ont fait une saison mémorable avec Arsenal.
Zokora « Maestro » et Yaya Touré, le frère de Kolo, au milieu de terrain travailleurs infatigables et poumons de l’équipe.
Drogba, Kalou, Aruna , trois joueurs ayant des profils différents mais très complémentaires. (leurs qualités se passent de commentaires)
Les éléphants sont probablement les meilleurs parmi les africains présents mais certainement pas les favoris pour une qualification vu le tirage au sort qu’ils ont eus : Argentine, Pays-bas et la Serbie Monténégro.
Que du gros calibre. Pas une Arabie Saoudite ou un Trinité et Tobago pour se rassurer. Rien que du lourd pour les ivoiriens qui risquent de souffrir car le talent ne suffit pas et parce que l’expérience est nécessaire pour se sortir de ce genre de matchs.
La qualification ? Ca sera probablement l’exploit du siècle si la CIV arrive à passer devant l’Argentine ou les Pays-bas. Espérons-le…au moins pour que la paix revienne en Côte D’Ivoire l’espace de deux mois.
trackback uri 29 commentaires