Passées inaperçues dans le flot d’informations traitant de la préparation des différentes équipes à la coupe du monde, les déclarations de Mourinho à propos des transferts de Drogba et Gallas auraient mérité un peu plus d’attention.
Le fantasque entraîneur du Chelsea FC a eu la même réaction aux questions sur le transferts des deux joueurs : Chelsea n’est pas vendeur et ne vendra pas quoique puisse en penser les deux joueurs. Aux journalistes étonnés de cette réponse peu commune, il enchaîna en disant que les deux joueurs pouvaient s’ils le souhaitaient s’entraîner et jouer en prenant du plaisir au sein de cette équipe ou bien se retrouver sur le banc voire dans les gradins.
A l’heure où les contrats ne signifient plus grand-chose, cette déclaration a de quoi étonner.
Alors que certains joueurs changent de club tout les six mois (rappelez-vous les transferts de Boumsong de Glasgow vers Newcastle), Mourinho dément la règle généralement admise qui veut qu’on ne puisse retenir un joueur contre son gré.
Et oui ! Les joueurs ne sont plus les seuls maîtres dans les transferts et tant pis s’ils crient leur désir de partir. Lorsqu’un club dispose de ressources financières aussi solides que celles d’Abramovitch, il n’est plus à la merci des caprices de joueurs qui n’aiment plus l’air d’une telle ville ou dont la femme voudrait aller vivre ailleurs.
Pour les personnes exaspérées par l’attitude de certains joueurs qui n’ont plus aucun respect et à fortiori aucun amour pour les couleurs qu’ils défendent, cette nouvelle symbolise le retour vers un style de gestion des transferts qui s’approche un peu plus de la rationalité.
Depuis l’arrêt Bosman, nous sommes passé de dirigeants qui pensent entre autre à l’intérêt des joueurs à des responsables qui oublient de penser à l’intérêt du club.
N’en déplaise à Jean-Michel Aulas, un club de football est beaucoup plus qu’un placement décidé suite à l’application de certains ratios de rentabilité. Un club de foot est avant tout le représentant d’un groupe d’être humains, souvent négligés et appelés « supporters », et le responsable d’une équipe se doit avant tout de sauvegarder les intérêts du club et donc des supporters.
Qu’une telle réaction vienne d’une personne aussi contestée que Mourinho ne fait qu’ajouter de l’intérêt à cette nouvelle. Celui dont Déco dit qu’il est un père aimant avec ses joueurs et la dernière des crevures avec ses adversaires, a certainement gagné de manière définitive le cœur des supporters du Chelsea FC car il a su, plus que jamais, défendre les intérêts du club et des supporters.
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