Zdenek Zeman, sa vie, son œuvre

Zeman devrait être le nouvel entraineur de l’OM pour cette saison 2006-2007. Personnage hors-pair, il est une exception en Italie, mais est inconnu en France. Apôtre du foot offensif et propre, il n’a jamais joué en professionnel, mais connait les hommes et le jeu. Voici son CV.

Il naît à Prague le 12 mai 1947. Tout va bien jusqu’à l’été 68 : il décide d’aller voir tonton Cestmir en Sicile, et les Russes en profitent pour envahir la capitale tchèque. Après un court retour, il repartira en Sicile, à la recherche d’une liberté perdue. Il devient citoyen italien en 1975, se mariera et aura deux enfants.

Sa carrière est un exemple de patience et d’apprentissage en douceur. Il commence à entrainer le Cinisi, une équipe amateur dans la périphérie de Palerme, puis d’autres clubs du même acabit.
En 1974, grâce au soutien de son oncle il s’insère comme coach dans les équipes de jeunes de Palerme. Il en profite pour passer ses diplômes d’entraîneur professionnel en 79. En 83, le président du Licata (serie C2) fait appel à lui, ébloui par le football-champagne prôné par Il Bohemo (son surnom en Italie). Il se maintient, puis l’année d’après monte en C1, avec 58 buts pour et 30 contre. La légende est en marche. Il se sauve l’année successive.

En 1986, il rejoint le Foggia (C1) mais est viré par le président car il est entré en contact avancé avec Parme (serie B). Il s’en va, dure 7 journées (sic) à Parme, et revient l’année d’après à Messsine pour une bonne 8ème place en serie B.

Mais il créera son chef d’œuvre à Foggia avec ce qu’on appellera le « Foggia des Miracles ». Après une année honorable en 89-90, il monte en serie A en 90-91, avec un football tout-attaque, et un système de jeu en 4-3-3 qui deviendra sa marque de fabrique. Un autre particularité de Zeman est de faire confiance aux jeunes et de découvrir des inconnus.

En 1994, il signe à la Lazio, moribonde, qu’il porte à la deuxième place de serie A et en demi-finale de coupe d’Italie, et en quart de coupe e l’UEFA Les deux années suivantes sont un peu plus calmes, mais il découvre un certain Nedved.

En 1997, il débarque à l’AS Roma, faisant fi des tensions entre les deux clubs de la Capitale. Il finit à la 4ème place avec la meilleure attaque du championnat. Il commence alors à parler du tour de cuisse de Del Piero, et de ses soupçons de dopage. Il ne se fera évidemment pas beaucoup d’amis en Italie. En 99 il finit à la 5ème place avant d’être limogé de manière inexplicable… Il aura eu le temps de mettre en selle Totti, Del Vecchio, Di Biagio… (rien que pour ce dernier, les français doivent lui être reconnaissants !)

Octobre 99: il signe à Fenerbache où il vivra une saison en demi-teinte. Puis vient Naples en serie B, pour la saison 2000-2001. Après un début de saison convaincant, les rapports entre joueurs s’enveniment et cela se ressent sur le terrain. Il en paye les conséquences en fin de saison.
En juillet 2001, très demandé, il passe par la Salernitana, toujours en serie B. Il gagne une 6ème place de bonne facture à la vue de la qualité intrinsèque du groupe, très jeune. Il repart pour une saison aux attentes plus hautes. Toutefois quelques problèmes commencent à pointer avec le président, et ceux-ci s’envenimeront jusqu’à la cassure, en décembre 2002.

Il partira pour Avellino en 2003, avec une équipe pas assez dotée pour batailler en serie B. L’expérience tourne court.
En 2004, il repart sur un banc de serie A, à Lecce. Il propose un jeu ouvert, avec une équipe jeune. Il sauve le club de la relégation, mais est exonéré tout de même. Il finit avec la 3ème attaque, et une défense-emmenthal. Mais il donne sa chance à Vucinic et Bojinov.
Mars 2006, il signe à Brescia en serie B, mais ses rapports avec les joueurs le poussent à quitter le club en fin d’année.

Au niveau tactique, il est un fervent défenseur du 4-3-3. Il considère que géométriquement, c’est le meilleur moyen d’occuper les espaces. Et il considère que c’est le système le plus simple à assimiler pour les joueurs. Il aime l’offensive, les joueurs qui ne trichent pas, qui courent. Il prend aussi pas mal de risques en défense, puisqu’il compte toujours mettre un but de plus que son adversaire. Bref, un vent nouveau déferle sur la ligue 1. Et ça fait plaisir que ce vent vienne de Marseille.

Erratum: (20 juin 2006) Zeman ne viendra finalement pas à l’OM, puisque c’est Albert Emon qui est nommé entraineur pour la saison 2006-07 (source Reuters).

 
Mercato | Portrait/Interview

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