Un match sans saveur, élimination logique

La rencontre Tunisie – Ukraine, décisive pour la qualification pour les deux équipes, promettait d’être une belle affiche entre deux nations qui ne se sont jamais rencontrées.

Malheureusement pour les fans de football on a vu une première mi-temps ennuyeuse à mourir. (même Blatter s’est endormi dans son beau fauteuil de la tribune présidentielle)

D’un côté la Tunisie, bien en place défensivement en début de rencontre mais qui s’est rapidement disloquée pour offrir des espaces inespérés aux ukrainiens et d’un autre côté l’Ukraine au jeu lent, stéréotypé mais qui peut compter quand même sur de belles individualités sur le plan offensif en la personne de Voronin, Rebrov et Sheva.

Le jeu des tunisiens s’est concentré sur la partie droite lorsqu’ils leur arrivaient de réussir trois passes successives.
On a vu durant les quarante cinq premières minutes une succession de mauvaises passes intolérable à ce niveau dont les artisans furent Nafti, Bouazizi et Jaidi.
Ce dernier s’est même offert le luxe de rater une passe devant sa propre surface de réparation mais une autre passe mal appuyée, celle-là de Voronin, évita le pire aux Tunisiens.

Entre-temps les Ukrainiens ne se sont pas vraiment montrés dominateurs ni entreprenants dans le jeu se contentant de combiner sur les côtés avec peu de succès vu le marquage serré des tunisiens ou de balancer de longs ballons sur la future coqueluche de Stamford Bridge qui arrivait bien à les conserver mais ne pouvait rien en faire ou du moins pas aller de l’avant.

Sur les rares ballons ukrainiens dans la surface tunisienne nous avons pu assister à un festival de sorties manquées (ou ratées ou loupées ou lamentables…et je reste poli) du quadragénaire Boumnijel.
Des interventions qui n’ont pas bien rassurées ses défenseurs qui se sont du coup mis en tête de dégager le plus vite et le plus loin possible privant leurs milieux de contres qui auraient pu faire mouche grâce à la vivacité de Jaziri.

Jaziri, justement qui fut le héros du match contre l’ASA et le passeur sur le but tunisien lors du deuxième, s’est illustré cette fois d’une tout autre manière et en deux actes.
Actes1 : dix minutes de jeu et un plongeon (aucun autre mot ne saurait mieux décrire le geste) en pleine surface ukrainienne alors que le défenseur était au moins à un bon mètre de lui. La sanction fut immédiate et assez bien acceptée par l’avant tunisien.
Acte 2 : quarante-sixième minute moins quelque secondes et un tacle par derrière du même Jaziri au milieu du terrain alors que l’adversaire semblait bien pris par un coéquipier. Le tunisien ne touche pas du tout sa « victime » mais l’arbitre après avoir laissé l’action se poursuivre , revient vers Jaziri et, malheureusement pour les tunisiens, applique le règlement à la lettre : La faute ou l’intention de faire faute. Verdict : deuxième carton et direction les vestiaires alors qu’il ne restait plus rien à jouer.

Lemerre en jouant son habituel 4-1-4 -1 espérait visiblement incorporer un deuxième attaquant en seconde période pour jouer son va tout. On se demandait à ce moment quelle allait être sa réaction face à cet imprévu des plus fâcheux.

Autre des vestiaires et bien que son équipe devait absolument gagner pour passer, Mr Roger Lemerre nous concocta une de ses formules magiques fruit de sa constante reflexion philosophique. Nous avons eu droit à Namouchi, milieu des Rangers ce qui signifie plus doué pour le tacle que la feinte, en pseudo attaquant et toujours la même configuration avec néanmoins un Trabelsi beaucoup plus offensif.

Cette formule, conjuguée à l’étonnante apathie des ukrainiens permit aux tunisiens d’être plus offensifs mais nullement tranchants ou décisifs, la faute à peu de présence devant les buts.
Lemerre comptait vraisemblablement sur les balles arrêtées pour marquer plus qu’autre chose et c’est ce qui a failli arriver puisqu’un coup franc de Ayari rasa la transversale.

Les ukrainiens jusque là amorphe et sans aucune vivacité allaient profiter d’un offrande de l’arrière garde tunisienne grâce à ce diable de Shevchenko.

Sur une balle anodine en profondeur, Jaidi tente de remettre le ballon de la poitrine à Boumnijel, un geste qui se révéla un peu dur pour le remplaçant de Bolton, et Sheva en grand attaquant qu’il est pique le ballon entre deux tunisiens. Première petite bousculade de Boumnijel, une deuxième minime de Hagui et Shéva plonge. L’arbitre n’hésite pas et décrète la sanction suprême exécutée parfaitement par le nouvel attaquant de Chelsea.

A partir de là, tout le reste ne fut qu’anecdotique : les bourdes de Jaidi qui tenait absolument à offrir le doublé à Sheva, Boumnijel qui sauve deux balles de 2-0 (c’est sa grande spécialité de sauver les balles de 2-0) et l’occasion de Santos qui a exaucé son rêve de jouer la coupe du monde mais je pense qu’il le voyait autrement…

Bref, qualification laborieuse des ukrainiens qui ont de la valeur mais qui n’iront pas loin en continuant de jouer de la sorte et élimination amère, décevante, et humiliante et j’en oublie pour les millions de tunisiens qui ont priés pour cette équipe et pour les deux dizaines de milliers de supporters qui ont fait le déplacement jusqu’en Allemagne.

Vous pensez que l’heure du bilan est là ? C’est très mal connaitre la FTF.

 
CM 2006 | Tunisie | Ukraine

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