le 6 août 2006 à 10:47Le dilemme de la ‘Maison Blanche’

Ce que j’adore particulièrement pendant cette période estivale est la valse des noms qui accompagne traditionnellement la marque ‘Real Madrid’. Depuis la fin de la Liga, pratiquement tous les grands patronymes du monde footballistique ont été cités une fois ou deux, faisant directement référence au club de la capitale.

Qu’avons-nous de tangible pour le moment ? Au delà de l’intérêt pour certains joueurs d’Arsenal (Reyes devrait signer la semaine prochaine), les deux noms occupant les manchettes des quotidiens sportifs sont Kaka et Diarra. Le premier est le chouchou du président et des socios, alors que le deuxième est le grand objectif de Capello.

Kaka est un peu le « Figo » de Calderón. Les supporters madrilènes ont tendance à s’enamouracher de ce type de joueur très talentueux, techniquement hors-norme et spectaculaire. Le genre qui vous fera lever de votre siège plusieurs fois par match et ne vous fera pas regretter les 40 euros de l’entrée. Pour la direction, le Kaka médiatique est, bien entendu, un plus non négligeable, puisque très rentable à moyen terme. Alors qu’est-ce qui sépare le Brésilien du Real ? Une montagne nommée Berlusconi. Malgré les déclarations du jeune homme au site web milanais où il promettait un amour éternel, son père-agent maintient des contacts réguliers avec le club espagnol et transmet directement le désir du fils de rejoindre ses amis de la ‘Canarinha’. Malgré les 60 millions qu’offrirait Calderón aux Milanais, les Rossoneri ne veulent pas se séparer de leur dernière grande star après le départ traumatisant de Shevchenko pour Chelsea. Kaka aura donc le dernier mot, mais a-t-il les »guts » et les « nuts » d’affronter la colère des tifosis ?

Je vois déjà d’ici l’inquiétude transparaître chez nos amis lyonnais dès que l’on parle de Diarra. Vraiment navré de briser votre rêve, mais le joueur du Mali s’est déclaré amoureux du maillot blanc depuis belle lurette. Il a refusé successivement les offres de Chelsea, ManU et Milan, préférant attendre l’appel du Real. Capello a fait savoir cette semaine qu’il était son objectif principal et qu’il le voulait au plus vite. Sachant que l’Italien a toujours compté sur deux milieux défensifs de garantie pour blinder ses équipes, il est logique qu’il se soit décidé pour ce Lyonnais au grand potentiel comme accompagnant d’Emerson. Cette déclaration n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et Mahamadou n’en peut plus d’attendre. Comme pour Kaka, le seul obstacle à franchir sera le président du club qui ne veut pas démonter une équipe aspirant à gagner un jour la Ligue des Champions. Pourtant, une lueur d’espoir demeure et celle-ci s’appelle Ribéry. En effet, Aulas, qui rêve jour et nuit du soi-disant successeur de Zidane, pourrait bien utiliser les euros de la vente de Diarra dans le transfert du Marseillais et ainsi ne pas s’attirer les foudres des supporters lyonnais. JMA demandera 30 millions d’euros, mais l’offre du Real Madrid ne devrait pas dépasser les 25 millions.

Alors, Kaka ou Diarra ? L’artiste ou l’ouvrier ? Le créateur ou le destructeur ? Le point de vue du sergent-major Capello se défend, puisque les départs prévus de Gravesen et Pablo García laisserait le Brésilien Emerson comme seul spécialiste au poste de rempart. D’un autre côté, nous pouvons difficilement cracher sur un talent comme Kaka qui possède cette capacité rare à créer l’instant magique, à sortir le geste impossible du néant. Gros dilemme pour le Real en perspective.

En attendant la résolution de cette affaire, j’espère que les dirigeants madrilènes n’oublieront pas de chercher un cerveau pour cette équipe. Ce n’est pas l’irrégulier Guti qui pourra porter tout le poids du jeu madrilène pendant une saison entière. Du côté de Madrid, on soupire pour Cesc, même si cela est difficile pour cette année. Le deuxième choix se porterait sur Xabi Alonso, tout aussi compliqué, puisqu’il est un élément essentiel dans les plans de Benítez. Un autre feuilleton à suivre ?