le 14 mai 2007 à 0:23Espagne : après trente-quatre journées…

1. Real Madrid – 66 ; 2. Barcelona – 66 ; 3. Sevilla – 64 ; 4. Valencia – 62 ; 5. Zaragoza – 55. Ils l’ont fait ! Le Real Madrid prend officiellement la tête de la Liga à quatre journées de la fin. Les hommes de Capello ne dépendent plus que d’eux-mêmes. Bien sûr, rien n’est joué, car il leur faudra arracher les trois points à Huelva, au Depor et surtout à la Romareda. Pour le Barça, on sera aussi très loin de la panacée, puisque l’Atlético chauffe d’ores et déjà le Calderón pour les recevoir. Et n’oublions pas la visite de leurs « amis » de Getafe et du derby face à l’Espanyol. Et Sevilla qui attend en embuscade dans l’ombre, se frottant les mains…

Quel grand match que celui de samedi soir à 20h ! Real Madrid-Espanyol. Une victoire prévisible pour les Merengues ? Nous étions loin du compte… malgré des débuts électrisants, un ballon perdu naïvement pas Guti va plonger l’équipe locale dans un océan de tourmente. Encore groggy du premier coup de griffe assener par les ‘Periquitos’, le Real, ou plutôt Roberto Carlos, va offrir une nouvelle occasion aux Catalans d’augmenter la différence, une fois encore par l’intermédiaire de Walter Pandiani. Les hommes de Capello, dans un sursaut de fierté, vont monter une belle action d’attaque par le flanc gauche, conclue à merveille par le spécialiste du genre, Ruud Van Nistelrooy. La défense merengue va encore prendre l’eau avant la fin de la mi-temps, offrant toutes sortes de facilités à l’Espanyol qui honorera l’invitation en inscrivant le 1-3 pour le plus grand malheur du Bernabéu. Pandiani s’est ainsi offert un hat-trick au frais de la princesse… Début de la deuxième mi-temps, 1-3 et déprime totale. Le Real Madrid voyait ainsi le titre de Liga s’éloigner et se rapprocher de l’escarcelle des Culés. Fous que nous sommes. Comme Abraham, nous aurions dû garder la foi jusqu’au bout. Cette bande de déséquilibrés s’est promis de ramener le trophée quoi qu’il en coûte et contre l’avis général qui les voyait déjà en Intertoto. Mine de rien, ces joueurs semblent avoir lancé une dynamique de jeu qui, malgré de très grands risques, leur rapporte d’excellents résultats. Exit la philosophie ultra conservatrice chère à Capello et place aux tripes et au coeur. Pour la deuxième partie du match, l’entraîneur transalpin a fait sortir Guti et Cicinho pour l’entrée en jeu de Reyes et Helguera. Risqué, vous avez dit risqué ? C’est de cela qu’il s’agit. All-in. A peine deux minutes de jeu et Raúl, siempre Raúl, ravive la flamme du Bernabéu qui rugit en réponse. Les joueurs de l’Espanyol ont alors senti une ombre menaçante planée au-dessus de leur tête. La machine était lancée. Sur une action éclaire, Kameni, le gardien camerounais de l’Espanyol, va percuter son propre défenseur et laisser le cage vide pour le plus grand plaisir de Reyes. 3-3 et un monde à l’horizon. Valverde, pensant sans doute à la finale de la Coupe UEFA, faisait intelligemment tourner son effectif, privilégiant sa défense à son attaque. Les minutes s’écoulaient et la rencontre devenait de plus en plus tendue. Madrid ne voulait pas du nul qui arrangeait par contre les affaires de l’Espanyol. La fatigue aidant, les deux équipes commençaient à offrir de nouvelles possibilités. Comme il n’en pouvait être autrement, les ‘Periquitos’ eurent l’occasion de tuer la rencontre, obligeant Casillas à sortir une main divine, providentielle, pour sauver les derniers espoirs ‘blancos’. Loué soit son nom, car à deux minutes du coup de sifflet final, Higuaín va parvenir à subtiliser le ballon, faire un une-deux avec Reyes, puis inscrire le 4-3 définitif. Je vous laisse imaginer la liesse qui s’en est suivi.

La rencontre suivante opposait Sevilla, autre finaliste de la Coupe UEFA, contre leur voisin andalou, le Recreativo de Huelva. Tiraillés entre le besoin de s’économiser et aussi l’envie de garder toutes leurs options en Liga, les Sevillans ont rapidement tué le match en inscrivant le 1-0 après douze minutes. Se voyant avec le couteau sous la gorge, Huelva s’est alors défait des complexes qui l’entravaient pour mener quelques belles actions offensives, notamment par l’intermédiaire du jeune Sinama Pongolle. Le ‘Recre’ plutôt dominateur, Juande Ramos a fait entrer Renato et Martí pour oxygéner le jeu de son équipe, ce qui a rapidement apporté l’effet escompté sous la forme de deux occasions pour Navas et Alves. Jesús Vázquez commettra quelques minutes plus tard l’irréparable sur Luis Fabiano, permettant à Sevilla d’affronter l’Espanyol l’esprit tranquille.

Eh oui, ce n’était qu’une question de temps. Après l’humiliation en Coupe, les Culés ont été incapables de s’imposer chez eux face au Betis de Luis Fernández et Johann Vogel. Ce dernier a d’ailleurs joué un match plus que correct, rappelant régulièrement sa présence aux chevilles de Deco. Le Barça avait pourtant bien commencé en ouvrant le score sur pénalty, éloignant ainsi momentanément quelques vieux fantômes. La première mi-temps voyait les Catalans aller de l’avant et cherchant un deuxième but pour enterrer définitivement les Andalous. Iniesta aux commandes, Ronaldinho en soutien et Eto’o à la finition, les socios s’attendaient à une imminente réalisation qui n’est jamais apparue. En deuxième mi-temps, ils ont alors calmé le jeu, offrant aux hommes de Luis plus d’une occasion de se refaire. C’était alors un match beaucoup plus équilibré qui avait lieu, jusqu’à ce que Rijkaard sorte sa star brésilienne pour faire entrer Edmilson. Choix très conservateur et sans doute un peu précipité qui a muselé offensivement l’équipe. Comme au Bernabéu, c’est à la 89ème que s’est décidée la partie, lorsque Sobis a marqué un but rappelant celui d’Essien face à Valencia. A la fin du temps imparti, le Camp Nou n’était que sifflets et mouchoirs blancs. Blancs. Faut-il y voir un signe ?

Et enfin, dernier match de la journée, et non des moindres, Valencia-Zaragoza. Les deux outsiders de la Liga se rencontraient avec pour objectif d’assurer une place en Champions pour l’année prochaine. Avec la victoire des Ches, les Maños voient leur rêve s’éloigner et devront désormais assurer leur position en UEFA, ce qui ne sera pas chose facile. En effet, ils doivent encore visiter le Sánchez Pizjuan de Sevilla et recevoir un Real Madrid qui file comme un missile vers le titre. Recreativo et Villarreal n’attendent qu’un faux pas pour offrir le plus beau des cadeaux à leurs supporters. Les résidents de la Romareda ont perdu toute option de victoire durant la première mi-temps en concédant deux buts. Malgré une bonne deuxième mi-temps où plusieurs occasions se sont succédées, Valencia demeure une équipe qui lâche rarement le morceau une fois qu’il l’a bien en bouche. On ne pourra que déplorer la fébrilité de la défense ‘maña’ qui avait pourtant fait une première partie de championnat de qualité.

Un dernier mot pour saluer l’excellente performance de l’Espagne ‘under-17′ qui a remporté cet après-midi l’EURO face à l’Angleterre sur le score de 1-0. Le but a été inscrit par Bojan Krkic Pérez, le jeune prodige qui évolue avec les juniors du Barça. Chapeau à ces petits hommes qui ont fait honneur aux centres de formation espagnols… en espérant que cela puisse motiver la bande de tire-au-flanc qui doit encore se qualifier pour l’EURO 2008…