le 18 novembre 2007 à 13:49Montpellier par ses maillots

Voilà un moment que je voulais parler un peu d’un mon club de cœur. Celui où j’ai passé mes samedi soirs plusieurs saisons durant, à sauter avec la Butte. Les superbes illustrations des différents maillots du club faites par Fanfoot m’ont donné l’occasion de parler un peu du Montpellier HSC, en suivant son histoire au fil de ses maillots.

C’est en 1919 que naît le Stade Olympique Montpelliérain, le SOM. Les couleurs de l’équipe à sa création reprennent logiquement celles de la ville, à savoir le blanc et le rouge. Et c’est en cette même année 1919 que le SOM réalise son premier exploit en battant le voisin sétois, un ogre à l’époque, en finale de la Coupe du Médoc. Il faudra néanmoins attendre près de 10 ans pour un premier grand résultat sur le plan national, avec en 1928 un titre de Champion de la Ligue du Sud-Est devant le FC Sète, et une qualification pour la phase finale du Championnat de France Excellence, où il ne sera battu qu’en demi-finale. Et en 1929, l’apothéose intervient avec une victoire en finale de Coupe de France, encore aux dépens du FC Sète (2-0).

Le SOM passe professionnel en 1932 et participe ainsi au premier championnat de première division. Il alternera première et deuxième division pendant 30 ans. Les premières vrais difficultés commencent en 1968, à cause d’un changement peu judicieux. Le club quitte en effet cette année-là son vieux stade du Pont Juvénal (en plein centre-ville) pour aller jouer au tout nouveau Stade Richter, en périphérie de ville. Trop grand, trop loin (et trop froid!), les supporters ne suivent pas. En grandes difficultés financières, le club est relégué en quatrième division et quitte le monde professionnel.

Ce nouveau départ signe la fin du SOM. Un an plus tard, en 1970, il est renommé Montpellier Littoral Sport Club après sa fusion avec le doyen des clubs de la ville, le Sport Club de Montpellier. Le nouveau club est alors repêché en D2.

Mais les problèmes continuent et de nouveau, le club dégringole, pour se retrouver en DH en 1974. Le club fusionne alors avec l’AS Paillade: le Montpellier Paillade Sport Club (MPSC) est né. Le nouveau-né garde ses couleurs rouge et blanche mais évolue désormais dans un nouveau stade, le petit Stade de la Mosson de feu l’AS Paillade. C’est alors que les dirigeants du MPSC ont l’idée d’appeler à leur secours un jeune président de club corpo, Louis Nicollin. Président de la Formation Sportive de Nettoiement, Nicollin dissout son club corpo et transfère ses propres joueurs à La Paillade, tout en prenant la présidence du club.

C’est alors le début d’une ascension fulgurante, qui fait passer le club de la DH Méditerranée en 1974 à la première division en 1981. Le MPSC reste toujours fidèle à ses couleurs, et est épaulé par un sponsor local, le Géant Casino de Montpellier.

Avec l’arrivée en D1, le club étrenne une nouveauté, le maillot à rayures, et un sponsor plus puissant, avec Mas d’Auge. Mais malgré Fleury Di Nallo ou Michel Mézy sur le terrain, le maintien n’est pas à la clé et Montpellier retombe en D2 à la fin de la saison.

Les saisons suivantes sont paisiblement vécues en D2, en alternant maillots rouges et maillots blancs, avec le retour de sponsors locaux comme Pigier, Géant Casino ou les Maisons Phénix. Et en 1987, enfin, la remontée en D1, qui laisse de beaux souvenirs mais aussi de grands bouleversements.

Les beaux souvenirs, ce sont les maillots Duarig, que le club a fait succéder à Puma, avec ce sponsor Deviq que tout fan du club connaît forcément. Comme sponsor couleur locale, on ne peut pas faire mieux, puisque la boite est basée à St-Jean-de-Védas, à la périphérie de Montpellier. Voir un de ces maillots m’émeut à chaque fois… Perso, celui de 88-89 est magnifique.

Coté bouleversements, ça commence dès 1988 avec Georges Frèche, maire de Montpellier. Celui-ci décide de «rajeunir» le logo, en profitant pour mettre en valeur le «M» symbole de la ville, mais aussi ses nouvelles couleurs, le bleu et blanc. Le maillot garde une dernière saison ses couleurs originelles, mais abandonnera le rouge au profit du bleu dès le début de la saison 1989-90, comme le logo, et on délaisse Duarig pour Adidas.

1990 est l’année des plus grands changements. Montpellier remporte la Coupe de France. C’est l’époque magique des Valderrama, Cantona et Laurent Blanc, qui est toujours le meilleur buteur de l’histoire du club. Après cette victoire en Coupe et une Coupe d’Europe qui se profile, la région Languedoc-Roussillon décide d’apporter un soutien important au club. Mais cela n’est pas sans condition. Ainsi, la région demande à ce que son logo apparaisse sur le maillot, que le club porte ses couleurs bleu-blanc-orange et qu’il soit rebaptisé. Ainsi naît le Montpellier-Hérault Sport Club. Une page se tourne.

Le maillot 1990-91 est celui de la plus belle aventure du MHSC. Les Pailladins passent les deux premiers tours de la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe en éliminant le PSV Eindhoven puis le Steaua Bucarest, finaliste de C1 la saison précédente. Montpellier remporte le match aller 5-0 à la Mosson sous un déluge dantesque avant d’aller s’imposer 3-0 à Ghencea. Un résultat incroyable qui offre au club une double confrontation contre le grand Manchester United. La match aller est une grande réussite. Les Montpelliérains passent près de remporter ce match, mais ramènent finalement un bon match nul 1-1 d’Angleterre. Las, les Mancuniens retrouvent un grand niveau au match retour pour s’imposer 2-0 à la Mosson. Le rêve est passé.

Place maintenant aux désillusions. Le club ne quitte pas le ventre mou du championnat des années durant. Eric Cantona et Stéphane Paille, achetés à grands frais, déçoivent et repartent rapidement de Montpellier, qui se retrouve du coup une nouvelle en difficultés financières. Les sponsors sont également difficiles à trouver, et la famille Nicollin y va de sa poche pour garder le club au niveau. Ces problèmes récurrents vont également pousser le staff à s’appuyer largement sur son centre de formation. Heureusement, celui-ci est performant. Serge Blanc, Pascal Baills, les frères Alicarte, Bruno Carotti, Jérôme Bonnisel, Fabien Lefèvre, Christophe Sanchez, puis la génération suivante, avec surtout Laurent Robert, Phillipe Delaye ou Olivier Sorlin.

On change également de fournisseur pour les maillots. Economies obligent, Adidas cède sa place à Erima, qui donnera au club des maillots au design plutôt atypique. Ces deux maillots ont aujourd’hui pris un peu de valeur. En effet, boudés par les supporters deux années durant, ils sont restés assez rares. Je trouve pourtant qu’ils plutôt une bonne bouillle.

Adidas reprend du service en 1999, avec un maillot historique, celui du 25ème anniversaire de la création du MHSC. Deux logos apparaissent d’ailleurs sur celui-ci: le logo du MHSC jouxtant celui du SC la Paillade. C’est également l’année du début d’une collaboration avec le sponsor Teddy Smith, qui soutiendra fidèlement le club dans ces années qui restent les moins glorieuses du club. Malgré de grandes ambitions et le plus gros budget de l’histoire du club, la saison est un grand gâchis et Montpellier descend au final en D2 (merci les anciens nantais au passage…).

Nous sommes alors en l’an 2000, et Laurent Nicollin prend la succession de son père au poste de président de l’association sportive. Son arrivée est marquée par des décisions contestables et contestées, comme celui de délaisser le logo pour un nouveau… qu’il a lui-même dessiné, une copie dérivée de celui du Bayern. Autre décision, basée toujours sur des soucis d’économie, Nike devient le nouvel équipementier du club, et on choisit un modèle de base. Stupeur dans les travées de la Mosson, le orange, celui qui faisait la différence contre n’importe quelle équipe, a disparu. Cette couleur si atypique et réclamée par les supporters même si la région ne finance plus l’équipe depuis quelques années fait discrètement son retour deux ans plus tard.

L’autre sujet de désaffection des supporters est le maillot «extérieur». Celui-ci est gris, une couleur fade qui ne représente en rien l’histoire du club. Au plus grand bonheur des supporters, surtout les plus anciens, le maillot extérieur devient rouge en 2003, reprenant ainsi les couleurs originelles du SOM. C’est aussi en cours de saison 2003-2004 que Teddy Smith met fin à son partenariat. Le groupe Nicollin redevient donc une nouvelle fois la bouée de sauvetage du club.

Depuis, les années se suivent et se ressemblent. Le club espère la promotion, puis doit rapidement abandonner ses espoirs pour finir par lutter pour le maintien. La fin de la saison 2006-07 est d’ailleurs la plus chaude, le maintien n’étant assuré qu’à la dernière journée. Cette saison 06-07 est d’ailleurs celle d’une grande «nouveauté» puisque les couleurs bleu et orange sont abandonnées au profit du rouge, qui fait son grand retour à la Mosson. Un passage seulement, puisque sous la pression des supporters, le club pourrait retrouver ses couleurs bleu-orange en 2009-10. Pour la remontée en L1?

Et encore un grand merci à Fanfoot pour ses images, dont vous n’avez ici qu’un aperçu! Allez faire un tour sur son site, vous y trouverez forcément votre club!