C’est la base du foot et pourtant le ballon fait assez peu parler de lui. Celui qui fait tourner les têtes du monde entier n’a pas toujours eu toute l’attention qu’il mérite. Longtemps marrons, lourds et douloureux pour les joueurs, le ballon n’était l’objet d’aucune attention, jusqu’à la fin des années 60. C’est en 1968, pour être plus précis, qu’Adidas se lance dans la production de ballons de matchs avec Santiago, le premier d’une longue série de modèles utilisés lors des grandes compétitions internationales. Ce qui n’était autrefois qu’un jouet est aujourd’hui un fantastique concentré de haute technologie. Poids, pression, sphéricité, rebond… les critères à respecter sont draconiens pour être l’heureux élu de la FIFA. Petit retour sur les ballons qui ont rythmé les différentes Coupe du Monde.
Telstar (1970 et 1974).
Le ballon le plus connu au monde! Premier ballon bicolore, blanc avec des pentagones noirs, utilisé en phase finale de Coupe du Monde, il est devenu le type même du ballon moderne. C’est en effet la première fois qu’un ballon est conçu pour répondre à des exigences télévisuelles. Blanc depuis 1951 pour être plus visible à l’écran, il devient bicolore pour répondre aux exigences de la retransmission en couleurs. Ce n’est pas son seul rapport à la télévision, puisque son nom est également lié à la télévision ( »L’étoile de la télé »!), à l’époque où la couverture du football est en très grande progression. Conçu pour la Coupe du Monde mexicaine de 1970, il est également utilisé en Allemagne quatre années plus tard, avec une version nommée Telstar Durlast.
Tango (1978)
Le premier de la grande famille Tango. Ce deuxième ballon conçu par Adidas est déjà une révolution. C’est tout d’abord son dessin qui est nouveau: les « triades » donnent l’illusion que le ballon est composé de cercles. Signe de sa popularité, ce design durera une vingtaine d’années. Sa conception est également révolutionnaire. Composé de 32 panneaux, il n’a ni commencement ni fin. En effet, sa conception est telle qu’il est impossible de voir à quel endroit de l’enveloppe ont été réalisés les derniers points de couture. On le retrouve à l’Euro 80 ainsi qu’au Mundial 1982, avec un de ses descendants directs, leTango España.
Tango España (1982)
Le Tango poursuit donc sa carrière en 1982 avec cette version améliorée, notamment du point de vue de la résistance à l’eau, grâce à un assemblage caoutchouté. Et oui, les ballons sont encore en cuir véritable! C’est d’ailleurs le dernier de cette espèce. Quelques problèmes de résistance surviendront durant la compétition espagnole, obligeant des ballons à être remplacés en cours de match, ce qui ne l’empêche pas de connaître une longue carrière, sous plusieurs formules. Le Tango Mundial est le modèle de pointe, le Tango Alicante est conçu pour jouer de nuit sous les projecteurs, le Tango Malaga est réservé aux terrains durs et le Tango Indoor au futsal. Son succès et ses performances sont tels qu’il sera également le ballon des Championnats d’Europe 80 (Tango Italia), 84 (Tango Mundial) et 88 (Tango Europa) et des Jeux Olympiques. Il est également le premier ballon décliné en plusieurs couleurs afin d’augmenter ses ventes auprès du public. On le trouvait ainsi en blanc, mais aussi en jaune ou en orange.
Azteca Mexico (1986)
L’ère du cuir est révolue avec l’Azteca, premier ballon entièrement synthétique. C’est donc un ballon d’un genre nouveau, mais dont la fabrication repose toujours sur des coutures faites à la main. Ce ballon est composé de plusieurs matériaux: les trois enveloppes internes de structures différentes sont recouverte d’Adicron, un tout nouveau revêtement anti-usure conçu pour augmenter la résistance, l’imperméabilité, l’indéformabilité, et donc la longévité du ballon. Comme le Tango, l’Azteca est décliné en plusieurs modèles: l’Azteca Mexico, utilisé durant la Coupe du Monde 1986, mais aussi l’Azteca Acapulco et l’Azteca Puebla.
Etrusco Unico (1990)
Le football entre dans son ère moderne, avec tout ce que cela induit en matière de business. Désormais, chaque Coupe du Monde aura son propre ballon, et plus seulement une amélioration de la précédente, avec un nom identique. Toujours composé de 32 éléments, l’Etrusco est un produit high-tech constitué de matériaux synthétiques dernier cri: latex pour l’indéformabilité et la résistance, néoprène pour l’imperméabilité, polyuréthane pour le rebond et la résistance à l’usure. Preuve de sa qualité, la Suède utilise ce même modèle pour son Euro en 1992. Et ce sont ces mêmes matériaux que l’ont retrouve sur l’évolution suivante, le Questra.
Questra (1994)
Développé au centre d’études d’Adidas basé en France, le Questra reprend la base de son prédécesseur, tout en l’améliorant avec une structure composée de cinq matériaux différents, deux de plus que pour l’Etrusco. Pas vraiment de révolution donc, comparé à ce que d’autres ballons ont apporté ou apporteront lors de leur conception. Son nom est l’abréviation de « The quest for the stars« , la devise choisie par Adidas pour ce Mondial américain. Autant dire que Baggio n’en a pas un grand souvenir, comme tout le monde en fait…
Tricolore (1998)
Encore un ballon qui n’a pas vraiment marqué les esprits, sauf peut-être pour l’équipe de France. Il était pourtant novateur. Au niveau du design, même s’il garde le dessin du Tango, ce qu’il est le dernier à faire, il est le premier ballon à utiliser plus de deux couleurs, puisqu’on y trouve les trois couleurs de la France: bleu, blanc et rouge. Du coté technique, une nouvelle évolution fait son apparition: la mousse syntactique. Permettant une meilleure compression et une meilleure réaction, cette mousse rend ce ballon plus souple, plus rapide et plus précis que son prédécesseur américain. C’est aussi le début du calvaire pour les gardiens, avec l’entrée en jeu des trajectoires flottantes, mais ce n’est rien à coté de ce qui arrive 4 ans plus tard…
Fevernova (2002)
Il est celui que l’on présente comme le ballon ayant révolutionné le football, ne serait-ce que par son design inédit. Les évolutions, comme la présence de micro-billes de gaz dans la mousse syntactique, permettent un meilleur contrôle, grâce à l’amortissement et au retour d’énergie, et une précision jamais vue. Adidas promet alors une trajectoire de vol plus régulière et précise. La levée de boucliers des gardiens est pourtant impressionnante. Fait pour encourager le spectacle et augmenter le nombre de buts, comme sont concurrent d’alors chez Nike, le Fevernova est la hantise des gardiens à cause de sa légèreté, de ses trajectoires flottantes et de sa prise en mains peu fiable. Le Roteiro, dérivé du Fevernova utilisé lors de l’Euro 2004 au Portugal cristallisera lui aussi les critiques des gardiens.
Teamgeist (2006)
«Esprit d’équipe» en allemand, Teamgeist présente un tout nouveau type de conception. Il ne compte en effet que 14 faces, ce qui le rend plus sphérique et plus lisse que les ballons en forme d’icosaèdre tronqué (pour les fans de géométrie), d’où une meilleure précision de frappe. Revenu aux classiques couleurs noire et blanche, il reste tricolore par l’insertion d’un liseré doré aux coutures. Détail fin: chaque match de la phase finale a ses propres ballons, avec la date du match, le stade et les équipes imprimés sur les ballons. Les ballons de la finale (photo), nommés Teamgeist Berlin, sont eux dorés.
L’Euro 2008 aura lui aussi son ballon, l’Europass. Comme souvent, celui-ci est dérivé du ballon du Mondial précédant. Il reprend en effet les techniques de conception du Teamgeist, dont seule la texture de surface aurait été modifiée (notez l’utilisation du conditionnel, les secrets de fabrication sont très chers!). Il en reprend également les couleurs blanche et noire, mais échange le noir contre le rouge traditionnel à la Suisse. Selon Adidas, qui reste donc l’équipementier unique des Euros et Mondiaux depuis 1970, «la texture d’Europass doit assurer une meilleure transmission de la force de frappe des joueurs et, grâce à une vitesse de rotation accrue, permettre de donner plus d’effet au ballon.» De quoi voir de belles boulettes de gardiens cet été?
trackback uri 16 commentaires
Superbe article! Bravo!
Quelle perle!
Est-ce que le nouveau ballon se fout de la gueule du gardien lorsque ce dernier a fait une boulette?
Merci ! Très bel article, vraiment !
Le tango orange que de souvenir, Merci.
Merci les amis, avec plaisir!
Le Tango orange, ça c’est du souvenir oui! Pour ma part, c’est l’Etrusco qui a été mon premier vrai ballon. J’avais 10 ans, on entendait des « Italiaaaaaaaaaa » résonner dans toute la vallée à chaque but des Italiens… Que de souvenirs!
Je trouve que les ballons en cuir faisaient moins mal que ceux en synthétique quand on se les prends sur un contre !
Les synthé claquent plus sec sur la peau.
Bel article intéressant PJ
Le « Questra » et le « Tricolore » (le vrai de vrai, pas le 2ème zone « marketing »…), étaient incroyables! Je crois dire qu’ils ont contribué à mes grandes années « football »! P
merci PJ ……..
mais avant de parler FIFA et ballon de mondial
ce soir cé UEFA ( 8 ieme RETOUR )
8 ieme RETOUR ( UEFA )
programme TV ( en live ) :
auj , 17h 30 : zenith – OM ( M6 )
auj , 17h 45 : HSV – leverkusen ( ARD )
auj , 20h 45 : bayern – RSC ( pro sieben )
dem , 20h 30 : werder – rangers ( ZDF )
dem , 21h : sporting – bolton ( DSF )
Oui que de ballons mythiques !
Belle rétro !
merci pour ce blog
Salut xouxou ! J’aime bien ton pseudo !
t’ as vraiment mauvaise mine xaxou, il faut que tu consultes!!!
[...] L’histoire des ballons Adidas fournisseur de la FIFA. [...]
Article absolument superbe, étant collectionneur de ballon je connaissait absolument pas toutes les spécificités de tous les ballons.
Donc merci pour ca. Je voulais savoir pourquoi vous n’avais pas continuer au fil des années? Comment avez vous toutes ses informations?