le 23 mars 2008 à 18:15Pas de champagne pour William Gallas

Photo reprise du site officiel williamgallas.net: le trophée William Gallas est un tournoi organisé en Guadeloupe d’où est originaire le père de Gallas et à Villeneuve-la-Garenne en banlieue parisienne où il a grandi.

Hier soir dans On n’est pas couché, l’émission de Laurent Ruquier sur France 2, William Gallas a raconté la mésaventure qui lui est arrivée récemment à Paris. Comme tout le monde le sait, le défenseur d’Arsenal et de l’équipe de France a la peau noire. Profitant d’un passage dans la capitale, il avait réuni sa famille et était parti chercher du champagne pour cette occasion. Dans le magasin du 16ème où il se rend ce jour-là, il demande à acheter 8 bouteilles de la marque de son choix. Mais surprise, le vendeur refuse, au prétexte qu’il n’est pas possible d’acheter plus de deux bouteilles par marque. Gallas ressort du magasin et demande à son chauffeur d’aller acheter les bouteilles à sa place. Le chauffeur, qui se trouve être blanc, les obtient sans problème.

Si Gallas et les Bleus n’ont atteint que la deuxième marche du podium à la dernière Coupe du Monde, ce vendeur est assurément un authentique champion du monde – des blaireaux. Il ne s’agit même pas d’un racisme explicable, à défaut d’être excusable, par une quelconque peur ou de plus ou moins rationnelles réflexions d’ordre économique. Il n’a pas refusé de louer un appartement à un noir de peur que celui-ci ne fasse un feu de camp dans son salon. Ou que le bruit et l’odeur n’incommodent les voisins, comme décrit par Chirac et repris dans la chanson de Zebda (paroles de la chanson). S’il partait du principe que Gallas étant noir, il était probablement pauvre, et qu’étant pauvre, il n’aurait pas les moyens de payer ce qu’il achetait, le vendeur aurait pu simplement se contenter de vérifier avant de lui tendre les bouteilles qu’il disposait du cash nécessaire ou que la limite de sa carte de crédit était suffisante. Comme le contrôleur de TGV d’une autre chanson, Contrat de conscience d’IAM, qui, trouvant un noir en première classe, « préfère vérifier » sans attendre que le train n’ait démarré (paroles de la chanson). Il s’agissait d’un magasin et non d’un restaurant, on ne peut donc pas non plus s’imaginer que le vendeur ait pu refuser de servir Gallas non pas à cause de ses propres convictions mais en se disant que la présence d’un noir dans son établissement allait déplaire au reste de sa clientèle et donc être mauvais pour son chiffre d’affaire.
Aucune des explications précédente ne peut s’appliquer à ce cas. On est donc en présence d’un vrai raciste sans circonstances atténuantes qui a préféré refuser de vendre de ses produits, et donc renoncer à gagner de l’argent, plutôt que de donner du champagne à un noir. Probablement comme l’exprime cette excellente expression pour éviter de « donner de la confiture aux cochons« . Sa réponse quand Gallas est revenu le confronter a été « excusez-moi, je ne vous avais pas reconnu ». Autrement dit, s’il avait su que le noir s’appellait William Gallas, donc que le cochon était célèbre, il aurait fait une exception…
Gallas a porté plainte.