Ou simplement capitaine. Et peut-être depuis hier, meilleur gardien du monde. Oui, au final, ce match s’est décidé aux tirs aux buts, mais les différentes interventions des gardiens durant 120 minutes auront défini le devenir de la partie. Les deux meilleurs face-à-face, un prévisible 0-0 ? L’Italien a toujours inexplicablement joui d’un petit plus de prestige. J’ai longtemps cherché la raison et j’ai fini par conclure que l’excentricité de M. Buffon le rendait plus « séduisant » aux yeux du profane que la tranquillité d’un Iker et son image de gendre idéal. Je suis heureux pour le gardien madrilène, car le monde aura pu voir de ses yeux qu’il est aussi talentueux que Gigi, mais que ses réflexes sont bien plus affûtés, même quand il « dort » pendant 40 minutes.
L’Espagne a mis fin à la malédiction des quarts et du 22 juin. Elle a battu la puissante Italie en match officiel après 88 ans (!). Et plus important encore, elle n’a jamais renoncé à son style, au ‘tiqui-taca’, au toucher du ballon et au risque d’abuser des attaques placées. En face, Donadoni a disposé une équipe très… italienne. La consigne était de laisser l’initiative aux Espagnols et de défendre sa zone en serrant les dents, puis une fois le ballon récupéré , le lancer en avant et chercher la tête de Toni. Toujours Toni, quoiqu’il arrive. Avec une telle mentalité, nous n’avons vu qu’une équipe sur le terrain et le but se faisait attendre, se laissait désirer, toujours très proche. Les changements d’Aragonés ont rendu l’Espagne plus verticale en deuxième mi-temps, alors que Donadoni, dans un sursaut de lucidité, faisait entrer Del Piero pour soutenir le gros travail de Luca Toni. Il y eut un ou deux bons moments des Azzuri en fin de partie qui ont titillé les vieux démons de la ‘Roja’, mais la chaleur aidant, la responsabilité de la qualification a fini par retomber sur les épaules des deux gardiens.
Jetons un oeil aux différentes lignes.
En défense, avantage aux Italiens autant par le dispositif en place que par un Chiellini énorme hier soir et même si Grosso n’a que rarement arrêté un Silva inspiré. Côté espagnol, Puyol et Marchena ont fait un très bon match. Ramos a parfois laissé le latéral trop à découvert. La faute au double marquage sur Toni.
Au milieu, avantage ibérique. Gros travail de Senna qui fait un magnifique Euro, présent en défense comme en attaque. Xavi et Iniesta ont beaucoup aidé à la circulation du ballon, mais ont rarement trouvé la faille dans la défense transalpine. L’entrée de Cazorla ne sera qu’anecdotique, tout au contraire de celle de Fabregas qui transformera le jeu de son équipe. L’Espagne a dès cet instant beaucoup gagné en verticalité. Aragonés devrait peut-être penser à le titulariser lors du prochain match. Cela pourrait être décisif face à la nouvelle version de la Russie. Côté italien, gageons que Toni aura beaucoup regretté l’absence de Pirlo, seul joueur vraiment créatif qu’Aquilani n’aura pas su remplacer.
En attaque, match nul. Un Villa toujours très mobile, cherchant la petite « bête » aux défenseurs italien, mais ne prenant pas toujours les meilleurs décisions. Un Torres moins incisif, coincé par la pression défensive et qui n’aura que très peu utilisé sa pointe de vitesse. L’entrée de Güiza fut à l’image de celle de Cazorla. Très inutile. Côté azzuri, Luca Toni aura quitté l’Euro sans marquer. Néanmoins, il aura laissé une impression de puissance et de solidité assez remarquable. Il aura tout de même fallu un double marquage pour arrêter le canonnier italien. Cassano a surtout fait beaucoup de bruit. Malgré quelques actions intéressantes en début de partie, il se sera finalement dilué dans la défense ibérique. Del Piero a probablement fait son entrée trop tard.
Et pour finir, dans les cages, que dire d’autre ? Avantage à Casillas qui aura rendu une copie quasi sans faute (et si ne pas arrêter deux penaltys est considéré comme une faute). Très bon match de Buffon aussi, même s’il a frôlé « l’arconada », mais nettement moins heureux lors des tirs aux buts.
Après les champions d’Europe, l’Espagne s’est défait des champions du monde. En demi-finale, les Ibères croiseront de nouveau la bande à Hiddink. Celle-là même qui s’était faite giflée 4-1 en début de compétition. Bien sûr, cette Russie n’aura rien à voir avec celle de jeudi. Le duo Arshavin-Pavlyuchenko posera sans doute plus de problèmes à Marchena et Puyol, mais les Russes joueront de manière moins hermétique que les Italiens, ce qui laissera plus d’espaces pour Villa et Torres. Un belle affiche en perspective.
Arriba España !
Photos: MARCA
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16 commentaires
La différence est surtout dans l’aura de Buffon. Par sa présence, il rassure sa défense. C’est ce qui manque à Casillas.
Hehe… y’aurait pas une volonté de relancer le débat « meilleur gardien du monde » ?
même l’UEFA s’y est mis
Deux très grand gardien c’est sûr… je suis épaté quand même par l’aura de Buffon, sur son équipe mais aussi sur l’adversaire (et dans le bon sense du terme). Je ne sais plus à quel moment, n’y pour quelle raison, mais il a su calmer Torres qui allait s’énerver contre l’arbitre pour rien! Chapeau….
Quelques liens sur PF pour ce qui est du problème du meilleur gardien:
Espagne 18ème journée
Casillas, Buffon, Roma et le sondage parlonsfoot.com
Une histoire de gardiens … suite
Marius > « Par sa présence, il rassure sa défense. C’est ce qui manque à Casillas. »
et sa défense le rassure à son tour… c’est ce qui manque surtout à Casillas.
Jeje > ah, parce qu’il y a sujet à débat ?
Je dirais que c’est sa défense qui rassure Bouffon… Ce qui manque souvent à Casillas..
On a là deux excellents gardiens, sûrement les deux meilleurs du monde. Après, chacun a son jour. Difficile de dire si l’un est meilleur que l’autre. Je trouve que c’est encore un faux débat, le genre de ceux dont la presse est friante pour faire du papier avec rien.
Désigner un gardien comme le meilleur sur la loterie que sont les tirs au but, ça s’approche de la subjectivité la plus totale Tritelune non?
sans aucun doute… comme parler d’une soi-disante « aura »…
il faut arreter de jouer aux frileux ! Nous savons tous que Buffon et casillas sont deux excellents gardiens, mais Buffon est un grand au dessus tout simplement parce qu’il a plus fait pour la squadra Azzura que Cassillas pour les « Roja » !
Buffon est quand même champion du monde ! et de quelle manière !?! il s’e’st battu comme un diable pour remettre a chaque fois son equipe dans le match, et c’est ce qu’il a encore fait depuis le debut de cette Euro.
Très difficile de dire qui est le meilleur des deux…
Mais, outre les qualités purement sportives, une belle différence se situe effectivement au niveau de la popularité: Buffon a tout simplement eu dans sa carrière plus d’occasions de se « montrer » que son homologue espagnol
Casillas est toujours resté dans l’ombre de ses coéquipiers-starlettes. Et au final, à cause du rendement des équipes dans lesquelles il a joué (Real et Espagne), il n’a jamais semblé décisif: soit ça passe avec plein de buts (et alors éloges aux attaquants), soit ça s’écrase lamentablement (faute aux attaquants qui n’ont pas marqué et la défense-passoire)
Mème dans cet Euro il passe au second plan: tout le monde connait Villa et Torres, tout le monde à son avis sur la non-titularisation de Fabregas, mais personne ne dit rien sur lui (alors qu’hier il a fait deux excellents arrets sur Camoranesi et Toni)
Buffon au contraire a joué dans des équipes moins brillantes offensivement que l’Espagne ou le Real, et donc s’est retrouvé à avoir de nombreuses fois un role décisif dans la victoire (ou la non-défaite); le monde entier se souvient des ses arrèts au Mondial 2006 contre l’Allemagne ou la France
Cette bravoure dans les moments importants lui reste donc collée à la peau et change la perception des épisodes dans lesquels il est acteur: dans cet Euro c’est lui qui a arreté le pénalty de Mutu et non pas le roumain qui a raté (alors qu’à mon avis il a été chanceux outre-mesure sur cette frappe)
Et puis, d’accord avec Tristelune, il jouit d’une « image » plus séduisante que celle du gardien espagnol
En tout cas mon avis ne change pas; à pouvoir choisir l’un des deux pour une « équipe idéale » c’est évidemment Buffon qui aurait ma préférence
Je suis assez de l’avis général, selon lequel Buffon, hormis ses grandes qualités, a toujours benéficié du jeu défensif de ses équipes, club ou selection. En Italie c’est l’assise défensive qui determine le jeu d’attaque, en Espagne c’est la technique. Petit bémol, Hier soir, j’ai trouvé que les Ibères manquaient de génie, malgré leurs grandes qualités individuelles. Casillas, quant à lui, à souvent dû composer avec des défenses en bois et compenser les absences de ses partenaires par de véritables miracles, en club comme en seléction.
D’ailleurs ça ne date pas d’hier. Qui se souvient de la finale Real- Leverkusen ? On reparle encore de la volée de Zizou, mais Casillas avait sauvé les meubles ce jour là.
Donc, malgré quelques baisses de performances, je ne suis pas loin de donner ma preférence à l’Espagnol. Seulement j’aime beaucoup la mentalité de l’Italien, pour moi, Buffon a de la classe.
Je suis censuré!
Marius > tu préfères que je te lave la bouche avec du savon ?
Chino > dommage, il est bien plus vieux…
Bref, c’est un débat récurrent. Et débat il y a, car les deux bonshommes sont des gardiens de légende. L’avenir appartient bien sûr à Iker, puisqu’il vient tout juste de fêter ses 27 ans. La seule chose qui me fait sourire au niveau des différents arguments, c’est que Buffon passe souvent devant Casillas pour des raisons « intangibles »… on m’a régulièrement écrit que l’Italien avait plus de classe, ou de charisme, une aura ou le « truc »… on ne compare que très peu leurs réflexes respectifs, le jeu aérien, la direction de la défense, la remise en jeu du ballon, la gestion de la pression ou les duels homme-à-homme (et pour cette dernière, je pense que Casillas n’a pas son pareil)…
stef > la fameuse finale de 2002… César a dû sortir sur blessure et c’est Casillas qui l’a remplacé pour la fin du match… à froid, il nous a sorti trois arrêts de malade… comment oublier… c’était ses grands débuts.
[
Donc censure. Ok j’ai pigé.
je n’ai rien contre un peu « d’humour » vache… mais ajoute un smiley et ça passera nettement mieux.
Perso, je préfère Buffon. Il inspire plus de confiance que Coupet.
Foot – Euro – FRA
Jacquet sans concession
Dans L’Equipe, Aimé Jacquet s’est dit déçu du parcours de l’équipe de France à l’Euro. «On a tout raté. L’amalgame entre les anciens, dont on attendait de gros matches pour leur fin de carrière, et les jeunes ne s’est pas fait. Et on n’a jamais senti de sentiment de révolte. Tout cela est décevant», explique-t-il. L’ancien DTN pense également que la préparation a joué un grand rôle dans l’échec des Bleus : «Elle n’a pas été idéale car il y a eu des blessés et le groupe ne s’est réuni que par touches successives.»
Aimé Jacquet estime que la finale mettra aux prises l’Allemagne à l’Espagne dont il apprécie le jeu mis en place par Aragonés
casiallas tu es le meilleur gol pour moi cristiano et un amateur fasse a toi