Suite de notre tour des 4 promus de Liga I cette saison, avec aujourd’hui le vainqueur du groupe B.
Le club du Dinamo Piteşti est créé le 6 août 1953, et tient son nom du Dinamo Bucarest, dont il est au départ une sorte de ‘petit frère’. Il gardera ce nom jusqu’en 1967, où il est renommé FC Argeş Piteşti. A ce nom sera ajouté en 1994 celui d’un sponsor, une marque automobile aujourd’hui bien connue dans nos contrées, et le club devient le FC Argeş Dacia Piteşti. Cette collaboration dure quelques années, puis le club redevient le FC Argeş Piteşti en 2001, nom qu’il porte encore aujourd’hui.
Le Dinamo Piteşti va garder des rapports étroits avec le Dinamo Bucarest jusqu’en 1967. Il n’a partir de cette date plus aucun lien avec le Ministère de l’Intérieur et change de nom mais certains liens sont restés avec le club de la capitale, preuve en sont les transferts de joueurs, entraîneurs voire même dirigeants, et ce dans un sens comme dans l’autre.
Le palmarès de ce club n’est pas très fourni, mais compte quand même deux titres de champion de Roumanie, que les Blancs et Violets ont remporté en 1971/1972 et 1978/1979. La Coupe de Roumanie n’a elle pas sourit à Piteşti. Le club n’en a été finaliste qu’une seule fois, en 1965, mais les piteşteni perdent cette finale 2-1 face au Ştiinţa Cluj.
L’atout du club de cette ville de 170 000 habitants, basée à une peu plus de 100 km à l’ouest de Bucarest, est sa régularité. Champion de D2 en 1961, le club redescend la saison suivante pour redevenir champion de D2 en 1963 et revenir dans l’élite, où il va rester 30 ans. Si on devait résumer le parcours du club, on pourrait dire que les années 60 ont été celles du tâtonnement, à part une seconde place en 1968. Les années 70 ont elles été celles de la gloire, avec deux titres de champions (1972 et 1979) et quelques performances en coupes d’Europe. Puis les années 80 ont été celles du déclin. Dans l’ombre des deux clubs du pouvoir, le Steaua et le Dinamo, le FC Argeş a toujours fini dans la première moitié du classement, plus ou moins dans la course au titre (3ème en 1980 et 1981), jusqu’à devenir un club anonyme dans les années 90, finissant relégué en 1992.
Le club ne passe cependant que 2 saisons en Divizia B et remonte donc en 1994 dans l’élite. Il a ensuite de nouveau fait bonne figure en terminant chaque année dans les 10 premiers, sans toutefois réaliser de grande performance.
Ces grandes performances, elles sont arrivées en coupes d’Europe. La première d’entre elles intervient dès la saison 1967-68 dans la Coupe des Villes de Foire (ancêtre de la Coupe de l’UEFA). Piteşti élimine le FC Séville au premier tour et rencontre Toulouse. Les haut-garonnais s’imposent 3-0 à domicile mais sombrent en Roumanie 5 buts à 1. Les plus anciens s’en souviennent encore! L’élimination au tour suivant face au Dinamo Zagreb a bizarrement laissé moins de souvenirs… Mais d’autres grands clubs sont venus perdre à Piteşti. En 1972, le grand Real Madrid perd 2-1 en Roumanie au deuxième tour de Coupe des Champions. Les Espagnols se qualifieront pourtant en s’imposant 3-1 au retour. Ce sera plus tard au tour du FC Valence du champion du monde Kempès et de Bonhoff de venir s’incliner 2-1 en Coupe de l’UEFA, avant de s’imposer 5-2 au retour.
Ces deux derniers clubs ont été les victimes du plus grand joueur qui ait joué au club: Nicolae Dobrin. Cet attaquant extraordinaire, dont le stade porte aujourd’hui le nom, a même reçu une offre de contrat du Real lors de la confrontation entre les deux clubs. Le pouvoir en place ne lui aura malheureusement laissé la chance de partir pour l’Espagne.
Mais il n’est pas le seul grand joueur à être passé par Piteşti. Pour ne citer que les plus connus aujourd’hui, on peut parler de Constantin Gâlcă, de Valentin Năstase, de Paul Codrea ou encore de Dani Coman, mais surtout de deux joueurs formés au club et qui ont joué ensemble en équipes de jeunes: Adrian Mutu (photo) et Nicolae Dică! Le FC Argeş, excellent formateur, a ainsi offert au football roumain quelques-uns de ses meilleurs joueurs.
Le club descend une nouvelle fois en L2 il y a deux saisons. Dernier avec seulement 3 points après 12 journées, il fait appel à Dorinel Munteanu pour le sauver. L’entraîneur-joueur n’arrive cependant pas à renverser la vapeur et ne terminera pas la saison sur le banc piteştean. Une dernière défaite 3-0 à domicile contre le Naţional Bucarest, un autre relégué, et une saison noire se termine. Direction la L2. Cette saison au niveau inférieur se déroule sans gros problème. Le club termine en tête du groupe B avec 10 points d’avance sur son dauphin, Gaz Metan Mediaş, et 19 sur Petroşani, le premier non-promu. Une belle marge. Assez pour tenir le coup dans l’élite cette saison? Pas sûr…
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