le 23 juillet 2008 à 11:06Découverte: CS Otopeni

Suite de la tournée des promus, avec aujourd’hui sûrement le plus étonnant d’entre eux.

Inutile de chercher des infos sur Otopeni sur internet, vous n’en trouverez pas, ou si peu… Otopeni, pour le commun des touristes, c’est surtout un aéroport, l’aéroport Henri Coanda, le plus grand du pays. Si vous venez à Bucarest en avion, ce sera votre premier contact avec la Roumanie. Et faut avouer que c’est pas folichon.

Situé à quelques kilomètres au nord de Bucarest, Otopeni est un petit village tout pourri. Un amas de maisons anciennes et d’immeubles communistes délabrés le long de la 4 voies qui part vers Ploieşti puis Braşov. Au menu, des taxis à fond, des camions, des stations essence et beaucoup de poussière. Unique consolation, Bucarest n’est pas loin, et on s’y ennuie moins…

En 2001, bien aidé par la taxe professionnelle versée par l’aéroport à sa municipalité, le maire Constantin Silviu Gheorghe (photo), encore en poste aujourd’hui, décide de fonder le CS Otopeni. Soutenu en quasi-totalité par l’aéroport, ce qui est déjà énorme, le club omnisport connaît une réussite fulgurante. Son équipe de basket évolue tranquillement dans l’élite nationale, sa section arts martiaux continue de se développer et son équipe d’échecs pulvérise tout ce qui se présente, avec un titre de championne d’Europe en 2005 (et un gamin de 10 ans à 1694 élo, pour les connaisseurs)!

Côté foot, l’équipe en Divizia D, la quatrième division. Mais, comme tout s’achète dans l’univers impitoyable du foot roumain, le maire Gheorghe se paye un place en troisième division dès la saison suivante. Dans son stade flambant neuf de… 1 200 places(!), le CS Otopeni passe deux saisons à ce niveau avant de passer, grâce à de jeunes joueurs venus d’équipes bucarestoises et d’anciens joueurs de première division, en Divizia B.

Avec un budget évalué à 500 000 euros, l’élite est évidemment dans le viseur. Et il s’en est fallu de peu pour que la première saison soit la bonne: Otopeni est coiffé au poteau par Pandurii Târgu-Jiu, à la différence de buts particulière. La saison suivante, le club ne termine que quatrième. Lors de la saison 2006-2007, il vire en tête à mi-parcours, mais les matchs retours sont catastrophiques, et c’est en septième place seulement que la saison se termine. L’ancien défenseur international Liviu Ciobotariu arrive alors sur le banc. Et enfin, la chance sourit. Avec l’aide de joueurs expérimentés comme Matache, Alistar, Pîrvu ou l’excellent Caramarin, Otopeni termine deuxième de son groupe, derrière l’intouchable FC Braşov. L’objectif est enfin atteint, le CS Otopeni est dans l’élite.

Alors évidemment, avec une si courte histoire, le palmarès de l’équipe n’est pas flamboyant. Une ligne: champion de Divizia C (Série II) en 2003-2004. Mais les supporters ne parlent que d’une chose: le huitième de finale de Coupe de Roumanie joué en 2003-2004. Ce qu’ils oublient généralement de mentionner, c’est qu’ils l’ont perdu 5-1 contre le Dinamo Bucarest…

Mais cette saison, faut pas céconner non plus, l’une des plus grosses impostures footballistiques de ces dernières années devrait avoir la vie dure. C’est en tout cas l’avis général. Parce que l’équivalent d’un club fondé à Roissy ne peut pas rester dans l’élite, tout le monde les donne relégués. C’est vite oublier le faible niveau du Farul ou de Buzău ces dernières saisons. Liviu va faire un miracle. Et le stade s’enflammera…