Voir Naples revivre

lavezzi hamsik napoli naplesIl y a des noms comme ça qui vous rendent nostalgiques à distance, par procuration. Napoli respire le foot des années 80, les exploits technico-magiques de Diego, le pied-de-nez au grands du Calcio, le coup de pied des culs-terreux dans la fourmilière du Nord. Entre 88 et 90, c’est Scudetto e Coupe de l’UEFA. Et puis son étoile a pali, le club a suivi la ligne de vie de Maradona. Aller-retours en serie B. Et puis faillite en 2004, retour à la case départ, en Serie C (3ème division nationale).


C’est alors qu’un personnage intrigant vient au chevet du monument: De Laurentiis, producteur de cinéma, décide de reprendre l’affaire, mais surtout de bien le faire. Il engage Pierpaolo Marino comme directeur sportif et Edy Reja comme entraineur. Le premier est sûrement l’un des meilleurs découvreur de talents de la péninsule, et Reja a de l’expérience et une grosse dose de calme qui lui sera bien utile face à de bouillants tifosi à la gueule de bois et aux souvenirs encore lumineux. Ensembles, ils sont la base du « projet »: remettre Napoli sur le devant de la scène, mais pas à pas. Leur tour de force, bien plus que le fait de dégoter des joueurs acquis à leur cause, souvent jeunes et inconnus, c’est d’avoir éduqué les supporters à la patience à force de communication, à coup d’eau froide lors des victoires et de consolation les soirs de moins bien. Lors de la saison 07-08, la SSC Napoli accroche une place en Intertoto, du pain béni pour un retour en serie A. Il gagnent le droit de jouer le tour préliminaire contre le Benfica, et tomberont contre cette équipe technique et plus expérimentée qu’elle. Mais cette défaite est un mal pour un bien: ils garderont leurs forces pour le championnat et les joueurs n’ont qu’une envie, celle de reprendre le jouet qui leur a été enlevé trop tôt.

Saison 08-09. Personne n’attend le Napoli. De plus son calendrier de début de saison laisse penser qu’il faudra limiter la casse. Mais aujourd’hui les voilà 2ème du championnat, l’équipe est jeune, monte en puissance, les langues et les rêves se délient. Europe, avec un petit ou un grand E. Pour avoir assisté à quelques matches au San Paolo, je peux vous assurer que l’homme le plus fort, c’est le douzième. Le public est re-tombé amoureux de son équipe. Et ils sont au minimum 60000, bruyants à vous donner la chair de poule. Quand on se retrouve là au milieu, il vaut mieux être sûr de sa technique et de sa résistance à la pression.

Si les napolitains reviennent au stade, c’est pour voir du vrai, du bon foot. Un 3-5-2 hermétique, équilibré, une occupation du terrain mature, et des joueurs qui prennent conscience de leur talent.
En défense, Paolo Cannavaro, le capitaine, le « frère de l’autre » qui a mis de côté son sentiment d’inferiorité et commence à se faire un prénom. Il y a aussi Contini, inconnu, toujours bon, une valeur sûre. Et Santacroce, un jeune métis qui représente le futur de la nazionale, fougueux, toujours en anticipation, un effaceur d’attaquant.

Le milieu est homogène. Blasi, qui lustrait le banc à la Juve, est l’un des meilleurs défensifs purs du Calcio. Gargano est un jeune uruguayen inconnu qui lit le foot comme peu, coupe les trajectoires et re-distribue avec maestria, un peu à la Pizzaro, en plus ils font la même taille… qui se compte en centimètres. Et pour compléter le triangle du mileu central, il y a l’étoile Marek Hamsik (photo, en haut), 22 ans, venu de Brescia en 2007, un maturité et un sens su but incroyable pour un milieu relayeur, il est déjà le nouveau Nedved. A l’extrême gauche, Vitale est du coin, tout juste 20 ans, mais comme tout bon Napolitain, il ne doute de rien, et surtout pas de lui. De l’autre côté il y a Maggio, lui aussi dans les petits papiers de Lippi, qui couvre et attaque à droite, sans relâche, et qui en met un dedans de temps en temps.

Devant, Zalayeta « el panteron » et German Denis « El Tanque » se partagent les matches en pointe. L’uruguayen jouait en double (à la Scoppa) avec Blasi, sur le banc de la Juventus, et le deuxième arrive tout frais auréolé d’un titre de meilleur buteur argentin. Les deux ne sont pas des monstres de mobilité, mais ils forment un couple très efficace avec la vraie valeur ajoutée de cette équipe: Ezequiel Lavezzi (photo). Le cauchemar des défenses italiennes. J’ai rarement vu un joueur aussi rapide. El Pocho (son surnom) se faufile, dribble, se joue des mastodontes, dribble encore, tente, marque, caviarise. Le sélectionneur Maradona ne pouvait pas l’ignorer, il éclabousse le foot italien de son dribble chaloupé et de ses sprints imprévus. Les supporters aimeraient d’ailleurs qu’il reprennent le 10, mis en stand-by depuis le départ du Pibe de oro. Il synthétise les espoirs, comme le montre une bandière lors de Napoli-Sampdoria « Champions League? Ci basta pocHo ».

 
Italie

trackback uri 15 commentaires

au secours, comment on coupe? j’ai oublié… :-)

par Ismagic, 13.11.2008 à 17h31   | Citer

Balise « more »!

par PJ, 13.11.2008 à 17h36   | Citer

ca devrait couper à la balise?

par Ismagic, 13.11.2008 à 17h49   | Citer

M’en suis occupé Isma…
content de te revoir dans le coin…

par Jeje, 13.11.2008 à 17h49   | Citer

tout pareil jeje!! en plus cette année j’ai zappé la fete des vendanges… mais je suis allé au san Paolo. ça va.

par Ismagic, 13.11.2008 à 17h50   | Citer

salut ismagic, ça faisiat longtemps…

pour les trentenaires, napoli, c’ est mythique. dès que je vois les tableaux italiens, je ne peux m’ empecher de zieuter le sscn….

ah le maillot bleu ciel avec mars en sponsor maillot(-_-)

par thi oc, 13.11.2008 à 21h08   | Citer

Excellent billet, on sent le gars amoureux ! :-)
Trop rare sur PF isma…

par Moriarty, 13.11.2008 à 21h45   | Citer

LEe napoli avec la fiorentina, deux clubs que j’adore, qui ont connu de bien tristes histoires et qui reviennent en force, Napoli ti amo !!!

par sancho90, 13.11.2008 à 23h40   | Citer

Coucou Isma !
Très beau billet en effet ! J’aime bien le Napoli et les napolitaines sont extras.

par Xaxou, 14.11.2008 à 11h41   | Citer

« on sent le gars amoureux ! :-)
Trop rare sur PF isma… »

?????????????????????????????????????????????
Je trouve au contraire qu’il y a bcp de passionnés sur ce site

à moins bien sûr qu’il ne faille interpréter le mot « amoureux » au premier degré, dans ce cas je n’en ai aucune idée, effectivement ^^

par cannes87, 14.11.2008 à 12h45   | Citer

ou alors tu voulais dire qu’isma était pas assez présent…mais ce n’est pas clair…enfin pas grave j’avais quand même envie de faire ma remarque ^^

par cannes87, 14.11.2008 à 12h47   | Citer

Ah le Napoli ça respire la nostalgie de la fin des années 80 , avec les duels Platini-Maradona du calcio, des souvenirs européens inoubliables que ce soit le sacre de 1989 en U.E.F.A conre Stuttgart ou l’élimination au 1er tour en U.E.F.A aux t.a.b contre ……..Toulouse avec un raté enre autre de …..Maradona !
Sinon quelques noms du Napoli de ces années passées : Bagni, De Napoli, Careca, Alemao, Canavaro, Zola, Ferrara, et j’en oublie sûrement……..

par Nokomment, 14.11.2008 à 20h44   | Citer

quand j’ étais petit, je voulais etre antonio careca(-.-)

par thi oc, 14.11.2008 à 22h50   | Citer

Merci pour les coms! C vrai que cette année être plus rare que moi sur PF, ça s’appelle être mort. :-)
En effet, j’aimais déjà bien le napoli plus jeune, mais cette nouvelle génération a quelquechose. Et le plus beau c’est que le staff a appris la patience à un peuple qui ne connaissait même pas le concept: il faut rappeler qu’ils vivent sur un volcan et que l’idée même du demain est relative…
Et Cannes 87, il y a pas de polémique, j’ai bien compris le message de Moriarty et il n’y pas de double sens.

par ismagic, 15.11.2008 à 16h31   | Citer

et oui Xaxou, les napolitaines… tu viens de comprendre ce qui me retient en Italie

par Ismagic, 15.11.2008 à 16h49   | Citer