La crise financière qui sévit en ce moment n’a pas épargné le monde du football. On a pu le voir par exemple avec West ham ou d’autres clubs anglais, comme Chelsea, fait plutôt étonnant, se serrer la ceinture. Les clubs roumains ne sont pas épargnés. Avec des conséquences importantes puisque certains clubs de Liga 2 et 3 ont déjà mis la clé sous la porte, tout simplement. Ces championnats se déroulent donc avec moins de clubs que prévu. Et ce l’hécatombe n’est peut-être pas terminée.
Reşiţa n’a plus de club. Le FCM, un grand club formateur, a été dissout. La raison: trop de dettes. Comme pour les autres clubs. C’était pourtant pas rien le FCM Reşiţa. Il a formé entre autres Adalbert Deşu (le premier buteur de la Roumanie en Coupe du Monde, en 1930), et, plus près de nous, Dorinel Munteanu, Cosmin Moţi, Ştefan Iovan (le capitaine de Steaua en 1986) et Cristian Chivu. Le fête est donc terminée au pittoresque stade Mircea Chivu.
Si la disparition de ce club n’est pas importante, dans le sens où il ne devait évoluer qu’en Liga 3, d’autres sont plus remarquables, puisqu’elles touchent directement la deuxième division. Dans le premier des deux groupes de ce championnat, deux équipes ont déclaré forfait général. La première d’entre elles est le Forex Braşov, l’autre club de la ville. Si le FC Braşov se débrouille pas mal dans l’élite cette saison, le Forex n’a lui connu que la galère. Dernier de Seria I avec 5 points et une seule victoire en 10 matchs, le club a décidé de déclarer forfait pour cette saison. Mais, et c’est l’exception, le club n’est pas dissout. Le manque de résultats est la seule raison de ce retrait selon Nicolae Ţucunel, le mécène à la tête du club. Comme le règlement l’autorise, le club, fondé en 2002 sur la base de l’ex-Tractorul, libère ses joueurs mais garde ses juniors et pourra s’inscrire en 3e division la saison prochaine.
Le FC Prefabricate Modelu n’a lui pas cette possibilité. En difficulté au classement, puisqu’il n’était que 16e de cette même Seria I avec 9 points, le Prefab a jeté l’éponge après la 13e journée. Les dettes trop importantes ont eu raison de ses derniers efforts.
Et l’hécatombe pourrait continuer. En effet, 4 autres clubs de Seria I sont dans une situation précaire: le Progresul Bucarest (ex-Naţional), le FCM Bacău, le Concordia Chiajna et le Cetatea Suceava, les deux derniers du classement. A Bucarest, les joueurs du Progresul n’ont pas été payés durant les premiers mois de cette saison. Leurs 3 mois de salaires n’ont été perçus que la semaine dernière. « La crise financière m’a frappé de plein fouet et je n’en peux plus, » déclare Marian Dodu, le président du club bucarestois. Ce qui n’empêche pas ce dernier de pointer à la deuxième place du groupe, et donc d’espérer accéder à l’élite. Les deux autres clubs, relégables, n’ont eux pas cet espoir. La situation est difficile à vivre, surtout à Bacău, bon club formateur qui jouait le titre de champion national il y a encore 10 ans. « Il peut arriver n’importe quoi, » a déclaré Dumitru Sechelariu, le principal investisseur du club. « Les coûts sont beaucoup trop importants. Cette saison, nous avons un budget de 1,5 millions d’euros pour faire fonctionner l’ensemble du club. Je donne un salaire à 172 joueurs et pour quel résultat? L’équipe A n’a décroché qu’une seule victoire en 12 matches! C’est normal d’envisager de réduire les fonds alloués aux clubs dans ces conditions. Le mois prochain, nous prendrons des décisions sur l’avenir du FCM Bacău. Des décisions qui seront suivies par un plan de réorganisation du club. Il se pourrait que nous renoncions à certains joueurs et que nous fassions en sorte que l’équipe soit rétrogradée en Ligue III. » Ces équipes ne sont pas les seules menacées. Le FC Botoşani et le Delta Tulcea, qui ont eux aussi de grosses dettes, sont dans une situation délicate. Selon les rumeurs, parfois lancées par les présidents des clubs eux-mêmes, de nouveaux retraits sont à prévoir d’ici la fin de la saison.
La situation n’est pas meilleure en Seria II, qui regroupe les clubs de la partie nord du pays. Si aucun retrait n’a pour l’instant été effectuer dans ce groupe, 6 équipes sont dans une situation délicate: l’U Cluj et l’UTA Arad, toutes deux reléguées de Liga I cet été, le Mureşul Deva, le CFR Timişoara, le FCM Târgovişte et l’IS Câmpia Turzii. « Nous survivons… Pour le moment, nous avons un contrat de sponsoring avec la Mairie et l’usine de fils de fer qui est valable jusqu’à la fin de la saison. Si l’usine ferme, le club partira automatiquement avec l’eau du bain, » déplore le patron de l’ISCT. La situation des deux relégués, deux clubs pourtant historiques en Roumanie, est également critique. Les comptes de l’U Cluj sont vides et son nouveau président désirerait déjà quitter son poste. Le club reviendrait ainsi entre les mains de la municipalité. La situation de l’UTA Arad semble elle aussi sans issue. Le club avait besoin de 1,5 million d’euros pour la première partie du championnat mais n’en a reçu que 500 000 des transferts du jeune Hora et de Dănălache, ses meilleurs joueurs la saison dernière. Les salaires ne sont pas payés depuis 3 mois et une vingtaine de ses joueurs pourrait être libérée durant la trêve hivernale. Une trêve dont le club pourrait ne pas revenir.
Au total, ce sont donc 2 clubs de Liga II et 6 de Liga III, dont l’historique Corvinul Hunedoara, qui ont tiré le rideau. C’est la plus grosse lessive depuis le début des années 90. En 1990, le passage à l’économie de marché a représenté pour de nombreuses équipes qui avaient fait l’histoire du football roumain une condamnation à mort ou, dans le meilleur des cas, une entrée dans l’oubli. Contrôlées par les municipalités, les institutions ou les usines étatiques, beaucoup des formations qui composaient la Divizia B, l’actuelle Liga II, ont disparu du paysage footballistique roumain. Et ce pour des raisons avant tout financières dans la mesure où elles se sont retrouvées sans sources de revenus suffisantes. C’est le cas du Steaua Mizil, du Prahova Ploieşti, du Metalul Plopeni, de Poiana Câmpina, du Carpaţi Sinaia, du Minerul Gura Humorului, du Siretul Paşcani, du FEPA ’74 Bârlad, du Sportul 30 Decembrie, de Mecanică Fină Bucureşti, du Metalul Bocşa, du Minerul Cavnic, du Strungul Arad, de l’Avântul Reghin, de Dacia Mecanică Orăştie, du CIL Sighet, de l’Aurul Brad, de Victoria Călan ou du Minerul Baia Sprie. Toutes ces équipes se sont définitivement égarées sur le chemin de la transition.
Pendant des décennies, ces clubs ont produit un nombre incalculable de joueurs de grande valeur et ont joué un rôle considérable dans l’histoire du football roumain. Aujourd’hui, c’est un nouveau tri drastique des clubs de second rang qui se préfigure en Roumanie. Et les clubs de l’élite ne sont pas épargnés. Le 31 mars, ces derniers devront déposer leur dossier de licence pour la saison suivante. Il n’est pas impossible que cette date soit le début de la fin pour certains clubs.
L’Oţelul Galaţi, par exemple, tremble. En effet, ArcelorMittal, premier producteur mondial d’acier et propriétaire du combiné sidérurgique de la ville, a été durement touché par la crise économique. En quelques mois seulement, la fortune du patron du groupe est passée de 33 milliards à 17 milliards de dollars. Cette période difficile que traverse le géant indien donne des frissons à Marius Stan, le directeur général de l’Oţelul. « Nous avions de grands projets pour l’année prochaine mais, c’est plus que sûr aujourd’hui, nous allons être obligés de revoir notre stratégie, » confie-t-il aujourd’hui. Le club de Galaţi reçoit 2,4 millions d’euros par an de la part du groupe MittalSteel, l’autre partie de son budget de 4,5 millions d’euros étant assurée par d’autres sources de revenus dont notamment la vente de joueurs. Sans les 54% de revenus assurés par le complexe sidérurgique, il est fort probable que l’Oţelul ne puisse plus survivre en Liga I.
Autre club déjà en difficulté, le Rapid Bucarest. Le troisième club bucarestois, et donc du pays, vit des jours difficiles depuis le début de la saison. George Copoş, qui a vu son patrimoine fondre comme neige au soleil en quelques mois, veut vendre le club à tout prix. Fathi Taher s’est présenté comme acquéreur, mais a finalement renoncé au rachat, touché de plein fouet lui aussi. L’homme d’affaires jordanien court entre trois continents dans le but de sauver son empire économique depuis quelques semaines, et n’est que peu vu à Bucarest. Pendant ce temps, Copoş refuse lui d’investir le moindre centime. Boudé par les entrepreneurs, le club est dans une situation bien inconfortable. Comme l’ensemble du foot roumain.
trackback uri 12 commentaires
super articke PJ et vraiment complet… je n’avait eu vent que des problemes financiers du rapid.. mais pour tout les autres clubs connus ou historiques… je ne savais vraiment pas :s… j’espere que ces clubs s’en sortiront même si…
Je confirme ce que dit Sancho, article très interessant Pj.
Dit moi c’est la pause hivernal en Roumanie? le championnat reprends en Février?
Merci pour votre intérêt.
Oui, le championnat est entrée en hibernation, comme toujours après la 17e journée. La reprise est prévue pour le 28 février. Et comme souvent, ce sera un tout nouveau championnat qui démarera! En affiches de la 18e journée: Urziceni-FC Brasov (qui vient d’engager Dani Coman!!!); Timisoara-FC Arges et Steaua-Vaslui.
Et du côté du Rapid, Boya serait paraît-il en discussions avec le PSG.
en tout cas, d’apres ce que je lis ici et la… entre le steaua et son équipe en mousse, le possible départ de becali ou la reprise du club par des généraux… peseiro qui veut se faire la malle, bozovic et boya écartés du groupe, iasi aussi en pleine crise financiere et sans un sous… ca va donner ^^ coté départ au steaua ca commence à se préciser, abel moreno et arturo ne sont plus la, rada devrait signer à vaslui, ghionea est préssenti à bologne nottament et goian a des pistes comme toujours en angleterre, et en russie. Aucun renfort comme l’a dit PJ d’annoncé
Et Semedo pourait remplacer Dica à Catane. Enfin bon, comme toujours, les rumeurs vont bon train. Reste à voir ce qui est sérieux et ce qui se fera.
Salut PJ, salut tout le monde !
Vraiment plus le temps de passer voir les toujours excellents articles de PF, et notamment ceux de PJ qui sont pourtant de plus en plus savoureux. Z’êtes des bons les gars, grand merci à vous pour tous ces plaisirs de lectures, documentés comme jamais.
Et cet article notamment, quoique légèrement pompé sur une récente analyse de kickoff (bon, gluma hein). Toujours est-il que la Liga 2 roumaine ne semble pas se remettre de la fin de notre collaboration. Déjà qu’avec les 12 euros annuels de kickoff, ils avaient du mal, mais là, vu l’hécatombe, j’ose même pas imaginer combien PF file à la fédé roumaine pour récupérer une partie des droits du championnat. Et nonobstant les drames absolus des disparitions de Resita et du Corvinul, je reste optimiste sur les sorts de Building Vanju Mare et surtout du Severnav DTS, derniers clubs sur lesquels Kickoff a placé quelques biftons. Reste à espérer que Deva ne coule pas à son tour.
Becs! Voila un bon retour! Les dernières nouvelles parvenues jusqu’ici faisaient état d’une lourde panne sur la 67 à la sortie de Motru… content de voir que tout va finalement bien! C’est toujours un plaisir de te lire.
Si Severnav résiste, ils n’en sortiront que plus forts, vu le paquet de joueurs disponibles gratis. Pour le plus grand bonheur de Carolina j’imagine. Mehedinti est l’avenir du foot roumain, c’est Gigi qui l’a dit…
Carolina, cette salope, a mis les voiles, alors tu penses bien que son bonheur, hein…
Sinon, ben ouais, moi aussi ça me fait plaisir de revenir. Il faut croire que le temps a passé vite, je m’en rends compte en me mettant à jour de tes articles, de mieux en mieux chiadé je dois dire. Et pourtant, tu partais déjà de haut camarade !
(Toutes les mêmes tiens…) Merci!
lacatus quelques semaines apres avoir s’etre barré ou setre fait ejecter.. un peu des deux aller soyons fou.. reviens à la tete du steaua.. munteanu n’a vraiment pas fait long feu… la mode au steaua est à l’ephemere comme toujours et plus que jamais.. de pire en pire.. affligeant… je donne un bifeton à quiconque envoi becali vers d’autres cieux ^^
Ton prochain séjour à Bucarest est prévu pour quand Pj?
Du nouveau dans la crise en Liga II. La mairie de Bacau a décider de succéder à Sechelariu dans la gestion du FCM Bacau, qui survivra donc. Mais cette décision entraîne la disparition du Stiinta Bacau, l’autre club de la ville engagé en Seria I, le premier groupe de deuxième division.
Le deux clubs fussionnent. Ou plutôt, le FCM absorbe Stiinta. Ce dernier, qui comptait 12 points, soit 2 de plus que son homologue, devient de fait le 3e club de ce groupe à déclarer forfait général.