Pop9 nous contait récemment (et de quelle manière!) les origines du Milan AC et de son rival, l’Internazionale, créé dans un esprit d’ouverture aux joueurs étrangers. Dès 1910, l’Inter remportait son premier titre avec 7 joueurs suisses. Et aujourd’hui encore, le groupe entraîné par le Portugais José Mourinho ne compte que très peu d’Italiens. Nyers, Rummenigge, Matthäus, Bergkamp, Ronaldo, Zanetti, Ibrahimovic… beaucoup d’étrangers ont marqué l’histoire de l’Inter, mais aujourd’hui, c’est aux Italiens de ce club que j’ai voulu m’intéresser. Car malgré cette attirance pour les joueurs étrangers, le club nerazzuro a offert à l’équipe nationale italienne des joueurs légendaires.
L’apport des Intéristes à la Squadra Azzura apparaît dès les titres mondiaux conquis par l’Italie en 1934 et 1938. A chaque fois, l’Inter compte 4 représentants: le légendaire Giuseppe Meazza évidemment, qui a participé aux deux triomphes, avec à ses côtés Allemandi, Castellazzi et Demaria en 1934 Ferraris II, Ferrari et Locatelli en 1938.
Après 30 années sans victoire, l’Italie revient au premier plan en 1968, lors du Championnat d’Europe des Nations qu’elle organise et remporte. Burgnich, Domenghini, Facchetti, Guarneri et Mazzola font alors partie de l’équipe italienne. Facchetti (photo) en était le capitaine, tandis que Domenghini a été décisif en finale, où il marque le but égalisateur lors du premier match contre la Yougoslavie (l’Italie remportera le titre après un deuxième match). Deux ans plus tard, lors du mondial mexicain, les Azzurri passent tout près du doublé. Ils ne perdent qu’en finale, face à celle qui reste probablement la meilleure équipe brésilienne de tous les temps. Lido Vieri, Burgnich, Facchetti, Mazzola et Boninsegna sont alors les Intéristes présents.
La demi-finale de ce tournoi, disputée contre la RFA, reste mémorable. Et les joueurs de l’Inter y prennent une place à part. Boninsegna ouvre ainsi le score, avant que les Allemands de l’Ouest n’égalisent puis prennent l’avantage au score en prolongations. C’est alors au tour de Burgnich d’égaliser. Boninsegna se montrera lui une nouvelle fois décisif en toute fin de match, avec une passe parfaite pour le but de la victoire signé Gianni Rivera.
En 1982, Altobelli, Bergomi, Bordon, Marini et Oriali font partie de l’équipe qui participe au mondial espagnol, où l’Italie remporte son troisième titre mondial. Alessandro Altobelli inscrit d’ailleurs le troisième but italien lors de la finale remportée 3-1 contre l’Allemagne de l’Ouest du romantique Harald Schumacher.
En 1990, c’est au tour de Walter Zenga (photo) de se montrer, avec un record: il n’encaisse aucun but jusqu’à la 67e minute de la demi-finale qui voit l’Italie affronter sur ses terres l’argentine de Diego Maradona. Cet unique but est cependant important, puisqu’il permet aux Argentins d’aller aux tirs au but, au bout desquels ils se qualifieront. Les Intéristes Giuseppe Bergomi, Ferri, Berti, Serena et les autres Azzurri terminent troisièmes du tournoi. Aldo Serena, buteur en huitièmes contre l’Uruguay est d’ailleurs celui qui a manqué le tir au but décisif lors de cette demi-finale.
Quatre années plus tard, aux Etats-Unis, c’est encore aux tirs au but que l’Italie est éliminée. C’était en finale contre le Brésil et le penalty manqué est tiré par Roberto Baggio, qui passera quelques années plus tard par l’Inter. Le seul Italien de la sélection jouant chez les nerazzuri en 94 est Nicola Berti.
En 2000, l’équipe vaincue par la France en finale ne compte également qu’un seul Intériste. Il s’agit de Luigi Di Biagio, que les Français ont découvert en 1998 avec son tir au but sur la barre. Arrivé la saison précédente à Milan en provenance de l’AS Rome, Di Biagio a inscrit un but durant le tournoi, lors du dernier match de poule remporté 2-1 contre la Suède.
La tradition est respectée en 2006, lors du 4e titre mondial de l’Italie. L’unique Intériste présent en Allemagne aura marqué le tournoi, puisqu’il s’agit de Marco Materazzi. La contribution du défenseur de l’inter est importante durant l’ensemble du Tournoi, avec notamment un but marqué lors de la phase de poules. Elle est décisive en finale, avec un but marqué et cette provocation qui enverra Zidane au vestiaire et la Coupe du Monde en Italie après les tirs au but.
Si les joueurs de l’inter ont donc souvent joué un rôle non négligeable dans les grandes victoires de la Squadra Azzura, il est difficile d’imaginer que cela puisse se reproduire ces prochaines années tant les étrangers trustent le 11 de départ des nerazzuri. Le grand espoir Mario Balotelli tarde à s’imposer, et connaît déjà des problèmes à cause de son tempérament, et le jeune Davide Santon est encore loin de pouvoir prétendre à une sélection. Francesco Toldo et Marco Materazzi semblent donc les seuls à pouvoir représenter le club lombard en sélection. Il faudra que les supporters s’y habituent, José Mourinho n’étant pour le moment pas très enclin à faire jouer les jeunes issus du centre de formation.
trackback uri 2 commentaires
Il aurait fallu pouvoir rappeler Giuseppe Meazza, ça aurait eu de la gueule, d’autant qu’il aurait eu pile cent ans en 2010. Tant pis, y aura des mecs du Milan AC (c’est pareil, nan ?).
‘Contait’!