Les vieux dinosaures fréquentant ce blog se rappellent peut-être d’un billet d’humeur publié par mes soins le 12 décembre 2006 intitulé « La sainte parole du Monde…« . Dans ce dernier, je m’insurgeais contre les accusations de dopage du pseudo-journaliste Stéphane Mandard envers quatre clubs de la Liga (pour mémoire, le Real Madrid, le F.C. Barcelone, Valencia C.F. et le Betis de Séville). Ce spécialiste du dopage dans le cyclisme s’était permis d’établir un lien entre les services médicaux de ces équipes et le célèbre Dr. Eufemiano Fuentes, acteur principal de la non moins célèbre affaire Puerto. Plus précisément, ce n’était pas tellement les accusations en elles-mêmes qui me gênaient, mais plutôt le manque flagrant de preuves pour étayer ses « révélations » et donc l’absence de toute éthique dans la démarche de Mandard et, en la cautionnant, du Monde.
J’ai été heureux de lire hier matin que cette sale affaire n’avait pas été enterrée par « le temps qui passe », mais que la justice avait finalement suivi son cours jusqu’à aujourd’hui. En effet, un tribunal madrilène a condamné Mandard et ‘Le Monde’ à verser 300′000 euros de dommages-intérêts au Real Madrid, ainsi que 30′000 euros pour les mêmes raisons au Dr. Alfonso Del Corral, médecin-chef du club, pour cet article diffamatoire du 8 décembre 2006. Cette amende s’ajoutera aux 300′000 euros réclamés par un tribunal catalan en janvier 2008 suite à une plainte similaire déposée par le Barça. Comme nous pouvons nous en douter, ‘Le Monde’ compte faire appel de cette décision :
«Evidemment, nous formons un appel, parce que le montant de la condamnation est complètement exorbitant et disproportionné par rapport à tous les usages au sein de l’Union européenne, à un moment où l’on sait à quel point la presse écrite est menacée»
s’est écrié Laurent Greilsamer en apprenant la condamnation de son journal. L’usage dont il parle est le versement d’un euro symbolique, ce qui, me semble-t-il, n’est pas cher payé lorsque l’on sait combien ce genre d’article diffamatoire peut causer du tort à l’image d’un club sportif, dont c’est la source principale de revenus.
«Evidemment, on comprend que le foot est une sorte de religion d’Etat en Espagne, mais on a quand même le droit d’enquêter, d’émettre des doutes et des soupçons sur ses pratiques.» a ajouté le directeur-adjoint du Monde.
Tout à fait, cher Laurent. Mais où se trouve votre frontière entre « émettre des doutes » et accuser en bonne et due forme sans preuve ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Sur son site, le Real Madrid publie des extraits du jugement qui dénoncent le fait que le journaliste s’est appuyé « sur une unique source à la crédibilité douteuse qui n’a jamais corroboré l’existence des documents controversés » auxquels il faisait référence.
Point besoin d’être Mme Soleil pour deviner ce qui risquait de se passer lorsqu’un journaliste et son journal ont décidé de bafouer l’éthique de l’information. Souhaitons que ces 600′000 euros leur servent de garde-fous à l’avenir.
Sources : Realmadrid.com, As.com et Marca.com
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2 commentaires
ça, évidemment, rappeler à des journalistes qu’ils ne peuvent pas écrire n’importe quoi dans leur torchons, et leur faire assumer leurs écrits (1€ sympoblique…, je rigole), je comprends qu’ils soient choqués, les pauvres petits…
Ils sont pitoyables et c’est bien fait pour leur gueule.
tout à fait d’accord… ils ont du mal écrire je pense… nous avons le droit à l’information… pas à la désinformation. ahh les médias je vous jure…