Maniche n’en peut plus d’être à la… niche

Rarement destinée en sélection et réussite en club auront suivi des trajectoires aussi dissemblables que pour Maniche. Aujourd’hui l’âme en peine à l’Atletico Madrid, le milieu de terrain portugais, magnifique footballeur s’il en est, avait pourtant connu un début de carrière idéal ; il semblait vivre une ascension régulière vers les sommets du football mondial. Dans un registre de joueur axial à l’énorme volume de jeu, capable de récupérer, relayer, orchestrer la manœuvre et finir le travail, rien n’arrêtait Nuno Ribeiro Maniche. Né en 1977 à Lisbonne, l’homme à la crinière voit les choses décoller pour lui au FC Porto, sous les ordres d’un autre Lusitanien au sourire carnassier: José Mourinho.


Les trophées tombent. Deux titres de champion, une Coupe nationale, la Coupe de l’UEFA en 2003 puis la Ligue des Champions en 2004 : les Dragons sont sur le toit de l’Europe. Pour José Mourinho, l’ascension se poursuivra sous d’autres cieux, insulaires. Pour Maniche, elle sera contrariée. Ou plutôt contrastée : en sélection, le joueur rayonne, se multiplie et marque des buts mémorables, tel cette frappe inouïe contre les Pays-Bas, en quarts de finale de l’Euro 2004. Cette année-là, devant son public, le Portugal perd deux fois, au moins une de trop, face à La Grèce : en ouverture du tournoi et en finale.

En club, les choses ne sont pas aussi roses. La carrière de Maniche prend une direction inattendue : celle du Dinamo Moscou. Le compte en banque du joueur ne s’en portera que mieux, au contraire de son exposition médiatique. La Coupe du monde 2006 est encore bonne pour Maniche, élu parmi les dix meilleurs joueurs du tournoi. Entre temps venu retrouver Mourinho à Chelsea, le milieu de terrain a redoré son blason en club, devenant champion d’Angleterre sous les couleurs des Blues. Mais avec 8 petits matches disputés (en six mois) seulement. Pas retenu par Chelsea, Maniche va retourner dans la péninsule ibérique. L’Atletico Madrid s’attache ses services. La réussite n’est toujours pas franchement au rendez-vous. 43 matches, 6 buts et 18 mois plus tard, celui qui rit de se voir comparé à Jim Carrey file en prêt à l’Inter Milan.

L’Euro 2008 arrive et la sanction tombe : jugé insuffisamment convaincant et en déficit de temps de jeu, Maniche ne fait pas partie de la liste de Scolari. Revenu chez les Colchoneros, l’ex-international portugais est impatient de passer à autre chose. « Je pourrais devenir fou avec cette situation mais je me rappelle sans cesse le principal : plus qu’un mois et demi et je serai libre », a-t-il déclaré récemment à la presse espagnole. Bientôt remis en liberté, Maniche devra bien réfléchir avant de choisir sa future destination. Sous peine de se retrouver prisonnier d’une autre cage (dorée).

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Portrait/Interview | Portugal
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