«Antic est très fort. Il a imposé la discipline, a remotivé la sélection, sait discuter avec les joueurs et les pousser à offrir exactement ce qu’il leur demande sur un terrain. Croyez-moi, le joueurs l’écoutent comme un prophète! C’est lui le grand atout de la Serbie dans ces préliminaires.» Le compliment est signé Ljupko Petrovic, l’entraîneur qui a conduit l’Etoile Rouge de Belgrade à la victoire en Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1991. Un homme plus que respecté en Serbie. Cette déclaration, ce n’est donc pas rien.
Radomir Antic est un héros. Le symbole de la renaissance d’un football serbe miné par les scandales (comme ici). Il est indiscutablement l’un des meilleurs entraîneurs de Serbie si l’on se réfère aux déclarations de ses confrères, et sa décision de prendre les rênes de l’équipe nationale, prise le 19 août 2008, était attendue depuis longtemps. En moins d’un an, Antic a ramené la Serbie en bonne place de l’échiquier européen, avec comme objectif la qualification à la Coupe du Monde 2010 devant la France. Irréalisable il y a encore un an, cet objectif est désormais en bonne voie d’être atteint par Antic et la nouvelle génération dorée du football serbe.
S’il était aussi attendu, c’est parce qu’il s’est déjà fait en Europe un réputation de mage-guérisseur après avoir redressé le FC Barcelone, le Real Madrid ou l’Atlético Madrid. A Barcelone, c’est plus ou moins lui a préparé l’équipe à ses succès de 2005 et 2006, sous l’ère Rijkaard. Mais après le fiasco Celta Vigo et sa démission en 2004, Antic a décidé de prendre du recul et de ne plus entraîner. Il devient alors commentateur pour une chaîne de télé espagnole et organise des séminaires pour entraîneurs en Serbie.
Le poste de sélectionneur lui est pourtant régulièrement proposé par la fédération serbe une dizaine d’années durant. Offre toujours refusée. Pour quel motif? Antic ne veut pas lutter contre la mafia qui sévit dans le football serbe. Les clubs serbes sont en effet tenues dans l’ombre par des personnages plutôt troubles, comme on peut encore en trouver aujourd’hui dans plusieurs pays de l’Est (Roumanie, Bulgarie…) Leur entente avec l’équipe nationale est très simple: lorsqu’un club comme l’Etoile Rouge, le Partizan ou Vojvodina veut vendre un joueur, celui-ci doit être convoqué en équipe nationale, et ce quelles que soient ses qualités. La côté du joueur monte ainsi en flèche et le prix à la vente n’en est que meilleur.
Antic a toujours affirmé vouloir rester à l’écart de telles pratiques. Il a ainsi imposé plusieurs conditions à une possible venue: une totale liberté de décision, l’aide des clubs pour avoir à disposition des joueurs en forme optimale et, peut-être le plus important, du temps pour une équipe nationale capable de se qualifier pour une phase finale. La fédération lui a garanti tout cela, et les résultats ne se sont pas faits attendre.
Ce que les médias ont le plus noté, c’est le total changement dans l’aspect de l’équipe. La sélection serbe, qui a toujours été vue comme un alignement de talents personnels, ressemble désormais plus à un groupe. Selon plusieurs d’entre eux, la confiance et l’envie de réussir qu’Antic a apporté aux joueurs a fait naître une nouvelle attitude. En quelques mois seulement, Antic a bouleversé la sélection. Ses joueurs sont des jeunes prometteurs qui jouent déjà, pour la plupart, dans les meilleurs championnats européens. Cette nouvelle génération, soudée, devrait donner bien du mal mercredi à une équipe de France minée par le doute.
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« Ljupko Petrovic, l’entraîneur qui a conduit l’Etoile Rouge de Belgrade à la victoire en Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1991″
Quelle victoire en 1991 ? De quoi tu parles PJ ? Je n’ai aucun souvenir de ça ! Il ne s’est rien passé en 1991 qui mérite d’être relaté ! Et puis d’abord, est-ce que tu as des preuves de ce que tu rapportes PJ ? Non mais ca va pas ?
Evidemment, si tu te mets à aborder les sujets qui fachent…
C’est vrai, Radomir Antic est un très bon entraineur.
Mais si. La coupe d’Europe des clubs champions. Celle qui s’est fini par Marseille éliminant le grand, l’immense Milan au vélodrome après une sombre histoire de projecteurs. Et le tournoi s’était arrété là.
Ca, je m’en souviens très bien de ce quarts de finale contre le grand, l’enooOoorme Milan. Celui des Costacurta, Baresi, Maldini, Donadoni, Rijkaard, Gullit et cie.
Mais oui, les quarts de finale, ce truc que n’a jamais été fichue de franchir cette équipe dont j’oublie le nom. Celle qui a été championne sept fois d’affilée là. Aide moi Marius ! Ce club qui a un président bizarre…
En demi on avait éliminé le Spartak Moscou.
Après je n’ai plus de souvenir, j’ai la mémoire qui flanche.
Quelques articles sur PF sur la Serbie
Vous fatiguez pas Fab est en vacances…
Le FC Lyon?
Pour rafraîchir la mémoire de nos amis marseillais :
http://www.parlonsfoot.com/archives/2006/12/11/souvenirs-souvenirs-il-y-a-15-ans-le-club-serbe-de-letoile-rouge-gagnait-la-coupe-intercontinentale/
Non vraiment je ne vois pas.
Encore une manipulation de l’histoire.