Ils sont fous ces Bulgares!

Si le football bulgare ne fait pas beaucoup parler de lui, les rares où c’est le cas, ce n’est pas vraiment grâce aux performances des clubs ou de l’équipe nationale, mais plutôt pour les différents faits divers qui s’y déroulent. Ce mois-ci a été plutôt riche en ce domaine. Commençons par la 6e journée du championnat, qui voyait le grand derby CSKA Sofia- Levski Sofia devenir une grande farce.

Sur le terrain, tout s’est déroulé comme prévu, ou presque: 54 personnes ont été arrêtées pour des faits de vandalisme ou de violence autour du stade, 5 supporters et un policier ont été blessés, deux tramways et bus ont été vandalisés et au final, c’est le CSKA Sofia, leader du championnat, qui l’a emporté par 2 buts à 0 face au grand rival. Sauf que deux jours plus tard, le Levski s’est rendu compte qu’il n’avait pas perdu ce match que sur le terrain.

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Deux jours avant le match, un fax arrive dans les locaux du club. C’est le début d’une incroyable histoire. Le club champion de Russie en titre, le Rubin Kazan, informe le Levski par ce fax qu’il souhaite engager 4 joueurs du club bulgare parmi les plus expérimentés: Zhivko Milanov, Youssef Rabeh, Darko Tasevski et Zé Soares. Considérant l’offre proposée comme difficile à refuser, le Levski laisse partir sur le champ ses joueurs pour la Russie.

Arrivés à bon port, les joueurs sont reçus par une personne – qui s’avèrera être un complice – leur faisant passer la visite médicale dans une clinique privée. Une fois les tests validés, les joueurs se rendent au siège du Rubin Kazan pour parapher leurs contrats. Sauf qu’une fois arrivés, on leur indique que le club n’a jamais envoyé de fax ni souhaité les transférer. Une fois la surprise passée, les joueurs se sont dépêchés de rentrer en Bulgarie. Trop tard cependant pour pouvoir disputer la rencontre contre le CSKA. S’il n’y a pas de preuve tangible pour le moment, il semblerait que ce dernier aurait joué un bon coup à son adversaire d’un soir!

Botev_plovdiv_logoPlus loin dans le classement, au fin fond du classement devrais-je même dire, se trouve une curiosité, le Botev Plovdiv. Fut une époque où gagner à Plovdiv n’était pas évident, même pour les grands clubs de la capitale. C’est dans cette ville qu’a débuté un certain Hristo Stoitchkov, au FC Maritsa Plovdiv. Cette époque révolue, le Lokomotiv et le Botev se battent aujourd’hui pour survivre. Et le Botev en est aujourd’hui à 7 défaites en autant de matchs en championnat.

Outre ce départ calamiteux, l’intérêt du Botev Plovdiv réside dans le fait qu’il comprend pas moins de 11 joueurs italiens. Le staff technique provient lui aussi de la péninsule. L’homme à l’origine de cette situation se nomme Ghiorghi Boicev. Secrétaire de la fédération bulgare de football et principal soutien de l’équipe du Botev, Boicev a décidé de remettre le sort de son équipe aux mains des Italiens. Une impressionnante colonie de onze joueurs, un entraîneur et un directeur sportif est donc ainsi déjà à pied d’œuvre à Plovdiv, en attendant deux nouveaux joueurs dans les semaines à venir.

Inutile de préciser que ces joueurs sont des anonymes et non de grands noms du football italien. Ce projet un peu fou est basé sur des joueurs de Série C au mieux. Luca Brignoli, Fabio Tinazzi, Massimiliano Brizzi et l’entraîneur Enrico Piccioni ne sont même pas connus dans leur propre pays. Malgré cela, et le médiocre démarrage de l’équipe – qui a marqué 3 buts contre 20 encaissés – tout le monde reste optimiste: «Les résultats vont bientôt venir, promet ainsi Piccioni. Il est normal d’avoir des débuts difficiles, jusqu’à ce qu’on s’adapte aux réalités du football bulgare.»

L’idée composer une équipe uniquement d’étrangers venant d’un seul pays n’est pas nouvelle. Le club polonais du Pogon Szczecin l’avait étrennée il y a deux saisons. Ces derniers avaient fait venir en Pologne 14 Brésiliens. L’expérience avait été un fiasco. Tout comme à Beveren, où malgré la venue de plusieurs Ivoiriens issus de l’Académie Jean-Marc Guillou, le club n’avait pu éviter la relégation en deuxième division.

Mais revenons en Bulgarie, avec une autre curiosité, celle du match certainement le plus court du monde. La rencontre opposant deux clubs de troisième division, Bijala Slatina et Belene, n’a ainsi duré que 4 minutes! Tout avait mal commencé pour Belene, qui a démarré le match à 8 contre 11. La raison? Trop de joueurs blessés ou suspendus. Deux nouvelles blessures plus tard, seuls 6 joueurs sont encore sur le terrain, et conformément au règlement de la FIFA, l’arbitre doit mettre fin au match, remporté 3-0 (score accordé pour forfait) par Bijala Slatina. La rigolade a donc encore de beaux jours devant elle avec le foot bulgare!

 
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trackback uri 4 commentaires

tres bon reportage PJ ;)

par rcs67, 08.10.2009 à 10h46   | Citer

PJ, tu es le meilleur.

par Le Footichiste, 08.10.2009 à 15h29   | Citer

Il y a une dizaine d’années le Fortuna SC Bonn, club allemand qui évoluait en deuxieme divison ou pt etre même troisieme division, avait fait signé l’équipe nationale cubaine entière !

par Xaxou, 08.10.2009 à 17h16   | Citer

Mercis!

par PJ, 08.10.2009 à 18h22   | Citer