Aujourd’hui a lieu la finale de la Coupe de Roumanie, opposant le nouveau champion de Roumanie, le CFR Cluj, à la grande surprise de cette saison, le FC Vaslui, emmené par Marius Lăcătuş. Un grand joueur devenu un entraîneur en passe d’apporter son premier trophée à une équipe moldave. Un pari difficile face au CFR, qui a remporté les deux dernières éditions de la coupe.
La Coupe de Roumanie, Lăcătuş la remporte pour la première fois en 1985. Il a 21 ans et marque pour le Steaua lors de cette finale. Son style imprévisible et rebelle fait des merveiles sur le terrain, mais se retrouve également dans sa vie. Un style qui l’a déjà emmené deux ans plus tôt vers le futur club champion d’Europe alors qu’il était sur le point de signer avec le Dinamo, son grand rival. En 1983, Lăcătuş joue au FCM Braşov, club dirigé par Mitică Dragomir, aujourd’hui président de la LPF. C’est lui qui souhaite alors transférer son jeune attaquant au Dinamo. Mais lors d’un match amical face au club bucarestois, un événement imprévu change tous les plans. Ce jour-là, le général Diaconescu prend place sur le banc aux côtés de l’entraîneur bucarestois, Nicolae Nicuşor. Lăcătuş, 19 ans, ne canalise pas sa fougue et descend Cheran d’un tacle assassin. Alors que ses adversaires le somment de se calmer, l’attaquant est apostrophé par le banc, dont le général Diaconescu. Lăcătuş réplique alors par une volée d’insultes. Le général lui-même en prend pour son grade. Mais le jeune Lăcătuş ne s’arrête pas là et il faut l’intervention de plusieurs joueurs pour l’empêcher d’en venir aux mains. Cet épisode provoque un beau scandale. Diaconescu ne veut plus de ce jeune joueur qu’il juge mauvais et ingérable. Lăcătuş n’ira donc pas au Dinamo.
Qu’à cela ne tienne, il ne restera pas longtemps à Braşov. Le Steaua, par l’intermédiaire de Ion Alecsandrescu et de Victor Athanasie Stănculescu, deux de ses dirigeants, ont déjà fait le déplacement pour voir Dragomir. Mais ce dernier refuse le transfert. Dragomir peut se permettre de leur tenir tête. Ayant été président du club de Scorniceşti, il a cotôyé les proches de Ceauşescu et ne craint pas de tenir tête au club de Valentin Ceauşescu. Et lorsque Stănculescu et Alecsandrescu reviennent à la charge, Dragomir continue de négocier à pied d’égalité. Il demande ainsi Iordache, Mărgărit et un troisième joueur pour se séparer de sa jeune vedette. Le marché est conclu sur-le-champ.
Deux ans plus tard, Lăcătuş dispute son premier grand match avec le Steaua face à la redoutable équipe de l’Universitatea Craiova. L’équipe bucarestoise est en plein essor, dont le zénith sera la victoire en Coupe d’Europe des Clubs Champions dès la saison suivante. En face, l’équipe de Craiova entame son déclin après son élimination en demi-finale de Coupe UEFA. 60 000 personnes assistent à la finale. Lăcătuş ouvre le score dès la 10e minute. Après ce but un peu chanceux, sur un ballon repoussé par le gardien oltean Silviu Lung, Steaua s’impose 2-1, avec un second but signé Victor Piţurcă. Craiova ne fait pas le poids. Sans Cămătaru, Ungureanu, Donose ni Beldeanu, quatre titulaires habituels, l’U Craiova marque sur sa seule réelle occasion. Le Steaua prend son envol vers la victoire de Séville en partie ce soir-là, avec le premier titre au palmarès de son attaquant Marius Lăcătuş. C’est également avec une victoire en Coupe de Roumanie, à 35 ans, qu’il mettra un terme à sa carrière. Ce soir, Lăcătuş à l’occasion d’inscrire une première ligne à son palmarès d’entraîneur, toujours avec la Coupe.
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7 commentaires
malheureusement la coupe revient à cluj, doublé pour eux donc, lacatus quel joueur quand même
Dommage. Lacatus avait trouvé la tatique pour tenir tête à Cluj, mais les tirs-au-but en ont décidé autrement (5-4). Le CFR collectionne les trophées depuis 3 ans et son arrivée au sommet du foot roumain. C’est la 6e ligne à son palmarès en trois ans!
Et c’est officiel aujourd’hui, c’était le dernier match de Lacatus sur la banc de Vaslui. Peut-être même sur un banc tout court! Laca a déclaré qu’il allait peut-être retourner en Espagne, où sa famille habite encore dans un appartement qu’il a gardé du temps où il jouait à Oviedo. Apparemment, il ne cherche pas de nouveau club, mais n’exclu pas d’aller en Espagne, dans une division inférieure, si on l’appelait.
« J’ai discuté avec M. Porumboiu pour lui expliquer pourquoi je pars de Vaslui. Nous quittons le pays pour le bien de notre fils. C’est la seule raison pour laquelle je démissionne. Ca n’a aucun lien avec le football, parce que ça s’est trés bien passé ici. Ce sera trés difficile d’entraîner en Espagne. Je n’y pense pas, mais si j’en ai la possibilité, j’essaierai, même dans une petite équipe. Mais ça fait beaucoup de conditionnel. Il est possible de renoncer à une carrière d’entraîneur, pourquoi pas? »
Curieux non?
« Un grand joueur devenu un entraîneur en passe d’apporter son premier trophée à une équipe moldave »
Vaslui est en Moldavie ? Des précisions sont souhaitées et souhaitables …
La Moldavie est certes un pays, mais si mes souvenirs sont bons, c’est aussi une le nom que porte une région de Roumanie
Exact. La Roumanie compte en fait 3 grandes régions: Transylvanie au nord-ouest, Valachie au sud et Moldavie au nord-est. La Republique de Moldavie, indépendante, se situe en fait dans une région nommée Bessarabie. C’est vrai que m’étant habitue a cette différence, j’ai omis de le souligner.
Il y a également les maramures qui se trouvent au nord du pays et la bucovine.
Personnellement la transylvanie est la région que j’ai préféré mais elles ont toutes leurs charmes.
La dobrogée qui se trouve à l’est, et comprend le danube, est une région interessante mais très différente du pays.
Avec notamment Tulcea et Galati.
Galati que l’on prononce Galatsi..