A l’aube d’une nouvelle saison, le Calcio ne cache plus ses grandes difficultés financières. Ce ne sont ainsi pas moins de 21 clubs qui ne se présenteront pas sur la ligne de départ des championnats 2010-11 de deuxième, troisième et quatrième division italienne. Et pas des moindres, quelques clubs historiques disparaissent ainsi du paysage transalpin. Et la Série A pourrait, à terme, ne plus être épargnée.
Le Conseil Fédéral du football italien l’a confirmé cette semaine, 21 clubs professionnels prennent la porte. Certains ne se sont pas inscrits d’eux-mêmes, d’autres ont été exclus des compétitions car ils ne présentaient pas les garanties financières prévues par les règlements. La liste des clubs:
- Série B: Ancona.
- Lega Pro, Prima Divisione: Arezzo, Marcianise, Rimini, Mantova, Gallipoli, Perugia, Figline.
- Lega Pro, Seconda Divisione: Manfredonia, Olbia, Cassino, Pro Vasto, Alghero, Itala San Marco, Monopoli, Pescina, Scafatese, Potenza, Legnano, Pro Vercelli, Sangiustese.
La situation pourrait être plus grave. Selon le président de la Liga Pro, ce sont pas moins 15 équipes de Série B qui auraient dû être exclues si les règlements avaient été appliqués à la lettre. Sans dire pourquoi cela n’a pas été fait d’ailleurs. Car certaines des équipes présentes risquent de ne pas terminer le championnat, leurs comptes étant vides. « Vingt-et-une équipes sont sorties du système. C’est un grand coup que donne le football italien, mais cette situation ne doit étonner personne, parce que nous dénonçons ce qui se passe depuis deux-trois ans. Si les mêmes paramètres que ceux qui nous ont été demandés avaient été utilisés en Série B, au moins 15 équipes n’auraient pas pu s’inscrire dans un championnat professionnel. Certaines équipes inscrites n’ont pas un euro sur leur compte, » a ainsi dénoncé Mario Macalli à la Gazzetta dello Sport.
Qui sont ces clubs qui disparaissent? Certains d’entre eux ont une véritable histoire. Pro Vercelli par exemple, a été créé il y a 118 ans et compte sept titres nationaux entre 1908 et 1922. Ancona et Perugia comptent elles 105 années d’existence et ont vu passer des joueurs tels que Dino Baggio, Maurizio Ganz, Dario Hubner, Mario Jardel, Goran Pandev ou Milan Rapaic à Ancona et Gennaro Gattuso, Angelo Di Livio, Fabio Grosso, Marco Materazzi, Fabrizio Miccoli, Paolo Rossi, Fabrizio Ravanelli, Walter Novellino, Hidetoshi Nakata, Ze Maria ou encore Oscar Cordoba à Perugia!
Rimini, 98 ans d’histoire, où ont entraîné Sacchi et Hererra, n’est pas non plus épargné, tout comme Mantova, qui a vu dans ses 99 années d’existence passer notamment Dino Zoff et Carlos Bianchi.
Et la situation ne s’annonce pas meilleure pour les prochaines saisons. Face à la baisse du niveau de jeu, aux objectifs plus financiers que sportifs et aux contrôles toujours plus sévères pour éradiquer les problèmes de violence, la moyenne de spectateurs est en chute libre dans les stades italiens. L’apparition de la Tessera del Tifoso (la Charte du supporter) – carte sensée prévenir la violence dans les stades et dont tout supporter souhaitant aller voir son club à l’extérieur devra être possesseur – ne simplifie pas les choses. Des milliers de supporters de la Lazio, de la Roma et de l’Udinese ont ainsi déjà manifesté contre cette création dans les rues de Rome. Ils prévoient également de poursuivre les protestations et l’absentéisme de masse. Des conditions pas faites pour aider les clubs à survivre.
trackback uri 2 commentaires
Sans parler encore de la mafia qui sévit dans le football italien (et un peu partout ailleurs également)…
C’est dommage, malgré la fabuleuse saison de l’Inter l’année dernière, la Serie A ne fait plus peur à personne… Les dirigeants beaucoup trop corrompus ne sont pas étrangers à cette dégradation. J’ai entendu dire que hormis l’Inter et l’AC Milan, les infrastructures au niveau de la formation sont loin de celles présentes dans des pays comme la France, l’Angleterre, l’Allemagne et dans une moindre mesure l’Espagne.
Le football italien, malgré quelques futurs prodiges (Balotelli pour ne citer que lui) semble mourir à l’image de l’équipe nationale dernièrement en CdM.
L’autre problème ets le prix des places et des abonnements dans une italie économiquement faible, comparer au salaires des joueurs et des couts en général, les finances ne suivent plus. Suite à la relégation de la Juventus il y a quelques années, le club a du offrir plus de 14 000 abonnements pour dire de remplir le stade.