On le sait depuis le début de la saison, la situation financière de l’Unirea Urziceni est mauvaise. Des doutes plânaient, les jours passent, oscillant entre espoir et résignation, mais l’affaire semble aujourd’hui entendue. L’Unirea pourrait tout simplement disparaître dès la fin de cette saison. Une chute aussi rapide et surprenante que fût l’arrivée fulgurante de cette équipe dans la cour des grands.
Lorsque Dumitru Bucşaru prend les rênes du club via sa société Valahorum SA, l’Unirea n’est qu’une anonyme équipe de troisième division. Il la mène dans l’élite en deux ans, puis en Ligue des Champions, la saison dernière. Comment passer d’une telle réussite au chaos en un an seulement? La réponse tient en deux points.
Le premier point est la fortune de Bucşaru. Proche du président de la République Traian Basescu, Bucşaru a construit sa fortune sur l’immobilier et quelques affaires louches, comme la plupart des nouveaux riches du pays. Et comme eux, il a perdu beaucoup d’argent avec la crise financière et la chute vertigineuse des prix de l’immobilier roumain. Lorsque son principal domaine d’activité lui a fait perdre beaucoup d’argent, Bucşaru touchait l’argent de l’UEFA pour la présence de son équipe en Ligue des Champions, 20 millions d’euros environ au total. Pas suffisant pour assurer la continuité.
Dans le même temps, et c’est le deuxième point, l’Unirea a subit le départ de son homme fort, Dan Petrescu. Bucşaru est un homme discret, rapidement catalogué comme le plus discret des présidents de club par les médias. En effet, il ne parle pas mais laisse le champ libre à son tandem gagnant, Dan Petrescu et Mihai Stoica. Sans jamais interférer dans le domaine sportif, au contraire d’un Becali. Mais discrétion signifie-t-elle sérieux? Toujours est-il que pendant que son président investit dans le club, Dan Petrescu semble sentir le vent venir et part se réfugier au Kuban Krasnodar, en deuxième division russe. Son remplaçant, l’Israëlien Ronny Lévy, ne parvient pas à assurer le même niveau de jeu. Les résultats sont moindres, malgré une deuxième place au dernier championnat.
Ce mois-ci, c’est Mihai Stoica qui a démissionné. Suivi de près par son acolyte Narcis Raducan. Malgré quelques arrivées cet été, la situation est critique. Les joueurs ne sont plus payés depuis quatre mois. Isolé par les départs des managers sportifs, Lévy tient seul la barre. Avec difficulté. Lui-même avoue ne plus pouvoir motiver des joueurs qui ne pensent pour certains qu’à résilier leur contrat.
La semaine dernière, la situation semblait aller mieux. Approchée, notamment par le Steaua, pour le transfert de quelqu’uns de ses meilleurs éléments, l’Unirea a refusé en bloc. Le chant du cygne apparemment. On annonce aujourd’hui le départ en bloc de Marinescu, Ricardo Gomes et surtout du capitaine George Galamaz vers l’Astra Ploieşti. Un transfert étonnant, rendu possible par une ancienne dette que Bucşaru doit à son homologue Ioan Niculae. L’Astra ne déboursera que 500 000 euros pour ces trois arrivées, qui devraient avoir lieu en fin de semaine prochaine, si l’Unirea ne se qualifie pas face à Split.
« D’habitude, je suis optimiste et je crois fort en cette équipe, mais dans ces conditions, ça va être difficile. » Ronny Lévy broit du noir avant d’affronter l’Hajduk Split en tour préliminaire d’Europa League demain soir. Une équipe croate qui a éliminé le Dinamo Bucarest au tour précédent. Financièrement, l’Unirea a pris le coup de grâce en se faisant éliminer d’un petit but par le Zenit St-Pétersbourg en tour préliminaire de Ligue des Champions. Un échec contre le Hajduk serait le coup de grâce sportif, dans une saison qui a bien mal démarré (2 points en 4 matchs).
En cas d’élimination, nul ne sait comment se déroulera le reste de la saison. Lévy a lui déjà choisi. Incapable de motiver ses joueurs, comme il l’a donc avoué, déçu par les nombreux départs attendus, l’Israëlien a décidé de jeter l’éponge. Il quittera le club dans une semaine, après la double confrontation contre Split. Dans le cas d’une qualification en groupes d’Europa League, peut-être la situation serait-elle meilleure et lui premettrait-elle de rester, mais rien n’est moins sûr.
« Je n’ai peur de rien dans le football, je peux lutter avec n’importe quelle équipe, mais là, je suis un peu inquiet, avoue encore Lévy. D’après ce que j’ai compris après en avoir parlé avec Monsieur Bucşaru, d’autres joueurs vont partir - l’attaquant international Marius Bilaşco est par exemple tout près de rejoindre le CFR Cluj - et le club essaiera de survivre jusqu’à la fin de la saison, à l’issue de laquelle il se dissoudra. » Une disparition qui ne fait pas pleurer tout le monde en Roumanie, le club ayant souvent été vu comme une machine à blanchir l’argent sale de Bucşaru. Là aussi, comme sur la suite des événements à venir, le trouble domine.
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13 commentaires
Bravo Pj, super article!
un peu court peut etre …………..
Oh ca va bien vous mossieur!
D’après Bucsaru ce matin, il se pourrait que Neaga, Apostol et Petre Marin rejoignent eux aussi l’Astra Ploiesti. Une sacrée aubaine pour ce club si tous les transferts se concrétisent.
Quant a l’Unirea, Bucsaru a affirme que le club ne se dissoudra pas mais qu’il évoluera a « un niveau moindre », avec un effectif aux salaires considérablement abaisses. C’est-a-dire probablement en L2. Ce qui ne signifie pas pour autant que le club sera sauve. La commission ne fait pas de cadeau avec les clubs qui ont des dettes envers les joueurs. Hier, le Farul Constanta et le Poli Iasi ont vu leur licences refusées pour ce motif. La FRF a même décide de ne pas affilier le Farul, en très grandes difficultés depuis sa descente en L2. Le club est sur le point d’être dissout.
« et dissout, c’ est pas cher! » andré bourvil 1917-1970
Bon Ben il n’y aura pas de miracle. L’Unirea a ouvert le score a Split avant d’en manger quatre. 4-1, la messe est dite, merci bonsoir!
L’excellent gardien Arlauskis n’a d’ailleurs pas joue ce match apres que le club se soit entendu avec le Rubin Kazan pour son transfert, contre un million d’euros.
et Rony levy qui s’en va… avant le retour contre hajduk split, peut etre que ca va accéléré le départ de Galamaz, bilasco vers le steaua…
Oui, mais bon, au bout d’un moment, il doit en avoir ras la casquette de bosser dans ces conditions le pauvre gars. Il sait jamais si les joueurs seront encore là au prochain match, avec qui il doit composer…
Sinon, Becali continue de tenter sa chance pour Bilasco et Galamaz (formé au Dinamo celui-ci). Ca me semble tendu mais on verra bien. Piquer Bilasco serait déjà trés trés bien, surtout que le CFR est dessus. Quant à Galamaz, faut aller vite, il avait un délai d’une semaine avant que son contrat à Ploiesti ne soit entériné, doit plus rester qu’un ou deux jours.
[...] L’Unirea Urziceni vers la disparition – Parlons Foot [...]
Il y a du nouveau aujourd’hui du cote des transferts. L’Astra Ploiesti a finalement fait signer trois joueurs: Rusescu, Frunza et l’international Apostol.
Trois autres, les plus cotes, devraient signer au Steaua dans les prochaines heures. Il s’agit de Bilasco, Brandan et Galamaz, qui ne pourront cependant pas jouer en Coupe d’Europe cette saison puisqu’ils y ont déjà participe avec l’Unirea.
Les négociations vont toujours bon train, et l’Unirea va de mal en pis.
Aujourd’hui, six joueurs ont officiellement signe avec le Steaua: Galamaz, Gomez, Apostol, Marinescu, Onofras et Bilasco. les meilleurs quoi, c’est excellent! L’entraîneur des gardiens Eugen Nae est lui aussi transfere.
Devant ces départs, et les difficultés financières qui perdurent, les autres joueurs sont inquiets. Neaga et Petre Marin ont ainsi avoue vouloir résilier leur contrat. Selon eux, c’est même l’ensemble de l’effectif qui va demander a être libere. La victoire contre Vaslui ressemble donc bien a un chant du cygne. Gigi Becali a propose de donner quelques juniors pour permettre a l’équipe de finir la saison. C’te blague… N’empêche, l’Unirea est au bord de la disparition pure et simple.
Voila, c’est le dernier jour du marché des transferts, on peut voir plus clair dans les mouvements de l’Unirea. Bucsaru a réuni les joueurs et leur a proposé de les libérer en échange de l’effacement des dettes qu’il a envers eux.
Certains ont accepté de rester, comme Brandan, Rusescu, Semedo et Frunza. Si tel est le cas, c’est surtout parce que ces joueurs sont en dernière année de contrat et qu’ils pourront partir du club dès l’été prochain, voire dès cet hiver en cas de forfait général précipité.
Après Arlauskis, Bruno Fernandes, Bilasco, Galamaz, Onofras, Marinescu, Ricardo et Apostol, ce sont Petre Marin, Paraschiv, Neaga, Bordeanu et Nicu qui quittent le club. Bordeanu devrait aller à Craiova, Nicu à Bistrita et Neaga a des touches à Chypre, où il a déjà joué.
Alors, le point sur les transferts avec le Steaua. Bilasco étant en équipe nationale, seuls quatre joueurs se sont entraînés aujourd’hui avec l’équipe bucarestoise: Galamaz, Ricardo, Apostol et Onofras. Les négociations durent un peu avec Marinescu (détenu à 25% par le Petrolul Ploiesti, qui veut sa part…) et pour Brandan, qui préfèrerait aller à l’étranger, mais ne ferme pas tout à fait la porte à un gros salaire.
En échange, et c’est là que ça devient roumainement magnifique, Becali propose à Bucsaru de lui prêter tout l’effectif de son équipe réserve (qui évolue en deuxième division). Les Mustata, Bâftoi, Filip, Ionescu, Baciu et autres pourraient donc terminer leur saison dans l’élite, pour permettre à l’Unirea de jouer tous ses matchs. Plus surprenant, Geraldo a lui aussi été proposé, malgré son statut de titulaire et son gros salaire (300 000 euros annuels). Magnifique donc, puisque l’Unirea recevra pour la prochaine journée… le Steaua. Il est pas beau mon championnat! Bref, ça craint un peu quand même…
Si le match se disputait aujourd’hui, l’Unirea jouerait avec un 11 à peu près comme ça: Tudor – Nicu, Maftei, Mehmedovic, Bordeanu – Todoran, Paduretu, Andrei Ionescu (Steaua), Brandan – Semedo, Bâftoi (Steaua II).
Enfin, pour ceux craindraient pour Bucsaru (oh le pauvre…), sachez que Green City, son projet immobilier pharaonique aux portes de Bucarest (et sponsor mailot du club) a récemment été inauguré! L’homme ne craint pas la pénurie, comme on l’a dit pendant un temps, il a tout simplement avoué en avoir marre de perdre des sous dans le foot. Raison première: même avec des résultats et la Ligue des Champions, le nombre de supporters n’augmente pas, et donc les recettes non plus. Du coup, il a jugé inutile d’insister et de continuer à investir.