«C’est le plus beau jour de ma vie,» disait Alexandre Villaplane le jour de son premier match en tant que capitaine de l’équipe de France. Quatorze ans plus tard, le même Villaplane est exécuté pour trahison. Passer de héros à traître est plutôt facile de nos jours, nous avons pu le voir cet été avec l’équipe de France en Afrique du Sud. Ces mots prennent pourtant un tout autre sens lorsqu’on parle de la vie d’Alexandre Villaplane. Un véritable héros devenu un traître, un vrai.
Alexandre Villaplane naît en 1905 en Algérie, ses parents, Français, étant provisoirement installés en Alger à cette époque. Il arrive en France à l’âge de 16 ans avec son oncle. Il rejoint alors le club local, le FC Cette (l’orthographe de la ville ne changera qu’en 1928). Victor Gibson, l’entraîneur écossais de l’équipe, le repère et le fait rapidement jouer en équipe première, alors qu’il n’est encore que junior.
Il quitte le club pour une saison en 1923, après une dispute avec ses dirigeants. Une saison qu’il passe à Vergèze, petite ville coincée entre Nîmes et Montpellier, où évolue l’équipe de la société Perrier, en deuxième division. Remarqué sur le terrain, il montre déjà , à 18 ans, son amour pour l’argent. Un amour qui le conduira à sa perte.
Après un bref engagement dans une caserne militaire de Montpellier, qui lui permet d’être international militaire lors de deux rencontres contre les armées anglaise et belge, Villaplane revient à Cette en 1924. Il y dispute trois bonnes saisons. En 1924-25, le FC Cette parvient jusqu’en demi-finale de la Coupe de France. Il est repéré la même année par la FFF lors de la victoire d’une sélection d’Afrique du Nord, dont il fait partie, contre l’équipe de France B, à Cette.
Il fait ses débuts en équipe de France peu après, le 11 avril 1926, lors d’un match remporté 4-3 contre la Belgique. Une semaine plus tard, la France bat le Portugal 4-2, puis la Suisse 1-0 quinze jours plus tard. Cette année-là , Villaplane participe à tous les matchs de l’équipe de France, contre l’Autriche, la Yougoslavie et de nouveau la Belgique.
Sa saison est cependant gâchée par les blessures. Ce qui ne l’empêche pas d’être sollicité. Le professionnalisme n’est pas encore autorisé à l’époque, mais les clubs trouvent les moyens de faire signer les meilleurs joueurs et de les rémunérer. C’est ainsi que Nîmes parvient à arracher Villaplane au club sétois, en échange de la promesse d’un emploi (fictif) généreusement rémunéré. L’amateurisme marron.
Par sa dépense d’énergie, sa finesse, sa qualité de passe et de contrôle du ballon mais surtout par son jeu de tête parfait, Villaplane force l’admiration de tous. Avec lui, les Rouge et Noirs remportent le championnat de Promotion de la ligue du Sud-Est en restant invaincus toute la saison. Le club nîmois monte ainsi en division d’honneur, la plus haute division du Sud-Est. L’année suivante, il prend part à l’ensemble des sept matchs disputés par l’équipe de France, dont le tournoi des Jeux Olympiques d’Amsterdam, où la France perd 4-3 contre l’Italie dès le premier tour.
Mais déjà , la carrière d’Alexandre Villaplane fait parler. La faute à son départ, en 1929, pour le Racing Club de Paris. Si lui, le méridional, quitte la Méditerrannée pour la lointaine capitale, c’est qu’une fois encore, de grosses sommes d’argent sont en jeu. Jean-Bernard Lévy, le nouveau président du club, a décidé d’investir pour rivaliser avec Marseille, le FC Sète ou le Red Star, les meilleurs clubs de l’époque. Il fait de Villaplane sa priorité. Le professionnalisme n’est pas encore de mise – ce ne sera le cas que trois années plus tard – mais Villaplane ne se cache pas de gagner des fortunes, qu’il dépense dans les bars, les cabarets, mais surtout dans les courses de chevaux. C’est d’ailleurs là qu’il commence à se faire de peu recommandables fréquentations. Animé par son moteur, l’argent, depuis sa jeunesse, Villaplane trouve à Paris le plus beau des terrains de jeu, hors-stade. C’est sans conteste là le début de la fin pour lui.
Ce changement dans sa vie personnelle n’influe cependant pas encore sur son jeu. Car sur le terrain, Villaplane est au zénith. Inter très actif de l’équipe de France, dont il est considéré comme le meilleur joueur, Villaplane en est devenu le capitaine. L’Histoire se souvient de lui comme étant le premier capitaine natif d’Afrique de cette sélection française. On retrouve, à Paris comme en équipe de France, son engagement et son toucher de balle qui font merveille. Avec cette dernière, Villaplane est le passeur privilégié des buteurs Nicolas et Lucien Laurent, le premier buteur français en coupe du monde.
Deux ans après le mondial uruguayen, le professionnalisme est enfin légalisé. C’est le moment que choisit Alexandre Villaplane pour quitter la capitale et retrouver la Méditerranée. C’est à Antibes qu’il pose ainsi ses valises en 1932. Peu connu, le club antibois a décidé lui aussi d’investir et son premier acte est, comme le Racing l’avait fait trois années plus tôt, de s’assurer les services du capitaine des Bleus. Il y retrouve deux anciens sétois, ses copains d’enfance Laurent Henric et Pierrot Cazal.
Le championnat de France est à l’époque divisé en deux groupes de 10 clubs chacun. Une finale opposant le vainqueur de chaque groupe décide du champion national. A la surprise générale, Antibes termine en tête de son groupe. Mais un scandale éclate rapidement: le SC Fives Lille vendu le match décisif face aux Antibois, perdu 5-0 par les Nordistes. Déclassé, le FC Antibes est privé de finale – perdue par son dauphin, l’AS Cannes, contre l’Olympique Lillois – et son entraîneur, Valère, est radié. Si celui-ci est officiellement seul coupable d’avoir acheté le match, Villaplane et ses deux acolytes sétois sont directement mis en cause par les enquêtes des médias locaux. Ils sont priés de quitter le club.
C’est à l’OGC Nice que le désormais ancien international se retrouve en 1933. Le club le regrette vite. Plusieurs fois mis à l’amende pour ses absences à l’entraînement, Villaplane n’est que l’ombre de lui-même en match. Il dispute néanmoins 20 des 26 rencontres de championnat, et comme capitaine! Mais Villaplane ne semble plus intéressé par le football. Son manque de combativité, sa vie facile et sa passion de plus en plus dévorante pour les courses de chevaux sont critiqués de toutes parts. L’OGC Nice descend en D2 et le met dehors.
Doté d’une réputation désormais désastreuse, Villaplane est devenu indésirable. Un homme se souvient pourtant de lui, Victor Gibson, son tout premier entraîneur. L’Ecossais le fait venir dans son nouveau club, le Déportivo-Bastidienne de Bordeaux, un club de deuxième division. L’expérience ne dure que trois mois. Villaplane est licencié pour ses absences répétées. Nous sommes en 1935 et ses 25 sélections en équipe de France ne sont déjà qu’un lointain souvenir. Villaplane est perdu pour le football. Ses seules apparitions dans les journaux se font désormais dans les pages des faits divers. La saison 1934-35 n’est même pas encore terminée qu’il est emprisonné pour des paris truqués dans les hippodromes de Paris et de la Côte d’Azur. Puis ses anciennes connaissances parisiennes le rattrapent. Villaplane plonge dans le grand banditisme, ce qui lui vaudra plusieurs séjours à la Santé jusqu’à la Deuxième Guerre Mondiale.
Juin 1940, Paris tombe entre les mains des Nazis. Si l’occupation provoque le désespoir chez beaucoup, elle apporte de nouvelles opportunités pour certains. Après l’époque troublée de l’avant-guerre, l’équilibre est fragile. Pour ceux qui, comme Villaplane, ont plongé dans le grand banditisme, la guerre apporte la possibilité de s’enrichir rapidement au dépend de la population, avec un certain sentiment d’impunité. L’occupant a en effet besoin de s’établir durablement, et noue pour cela des liens avec différents marchés noirs afin de se procurer ce qu’il ne peut obtenir lui-même, du gaz jusqu’à la gastronomie fine.
Un homme se montre particulièrement efficace dans ce domaine, Henri Lafont. Orphelin de père, abandonné par sa mère, le jeune Henri Chamberlain – son vrai nom – vogue de délits en délits et change de patronyme pour échapper à la justice. Finalement écroué en mai 1940, il s’enfuit en juin avec deux Allemands, qui lui proposent de travailler pour eux. Il joue alors les utilités en créant un bureau d’achats pour le compte de la Wehrmacht, s’entoure d’une bande composée de détenus de droit commun et, pour montrer sa valeur aux Allemands et éviter les soucis, parvient à arrêter Lambrecht, le chef de la Résistance belge, et le torture de ses mains. De là aboutit à l’arrestation de l’entier réseau belge de résistance, soit 600 personnes environ.
Plus son influence grandit, plus Lafont doit recruter. Il fait libérer des détenus de la prison de Fresnes, qu’il engage, reçoit sa carte de policier allemand en août, recrute comme bras droit Pierre Bonny, l’ancien premier policier de France emprisonné pour corruption, et Alexandre Villaplane, dès sa sortie de prison. C’est ainsi que l’ancien international fait son entrée dans la «carlingue », la gestapo française, installée au 93, Rue Lauriston.
Le but premier du gang est de s’enrichir rapidement. L’idéologie nazie ne prend pas forcément une place de choix dans ces actes. Le « Patron » Lafont lui-même avoue ne rien avoir contre les Juifs. Ses lieutenants les traquent et torturent uniquement pour leur extorquer argent, bijoux, or et autres valeurs, qu’ils fournissent aux Allemands mais dont ils gardent une bonne part. Villaplane, lui, se montre extrêmement zélé et efficace dans la traque aux résistants et autres ennemis du Reich.
En 1943, après qu’Hitler ait pris connaissance d’un journal arabe le décrivant comme un grand libérateur, capable de libérer l’Afrique du colonialisme, des Juifs et du communisme, Lafont décide de renforcer la collaboration en créant la Brigade Nord-Africaine (BNA), composée d’immigrés maghrébins de France et étant qualifiée d’unité de lutte anti-maquisards. Formée début 1944 avec l’accord des Allemands, cette unité se voit chargée de «nettoyer» le Périgord. Villaplane, promu sous-lieutenant SS, est placé à la tête de la BNA. Il n’a plus aucune limite. Avec lui, la BNA se livre à un pillage en règle de la région. Pis, après la mort d’un soldat allemand, Villaplane et ses hommes prennent en otage onze résistants dans le petit village de Mussidan. Agés de dix-sept à vingt-six ans, les maquisards sont tous exécutés le 11 juin sous l’ordre de Villaplane, qui dira plus tard avoir lui-même tiré.
Un Villaplane qui devient célèbre pour sa cruauté sans limite avec son groupe renommé «SS Mohammed». Dans le livre de Philippe Aziz «Tu trahiras sans vergogne», consacré, en 1973, à la Gestapo française, un témoignage décrit ses agissements: «Sur les renseignements d’un indicateur, appartenant à la Gestapo de Périgueux, Alex et trois hommes de la BNA font irruption chez Geneviève Léonard, accusée d’héberger chez elle un Juif. Les trois Arabes saccagent la maison, brisent les meubles et les portes. Alex saisit par les cheveux Geneviève Léonard, cinquante-neuf ans, mère de six enfants. Elle tombe par terre et le supplie de l’épargner. ’Où est ton Juif?’ hurle alors Alex. La femme refuse de répondre. Alex la relève brutalement, la pousse dans une ferme voisine, à coups de crosse, et là , il la contraint à assister à une scène atroce : les Arabes de la BNA torturent sous ses yeux deux paysans, accusés d’être des terroristes. Attachés par les pieds et les mains, liés à un arbre, ils sont lacérés de coups de fouet. Leur visage est inondé de sang. Elle crie d’épouvante. Un Arabe jette sur les deux paysans enchaînés un brandon enflammé. Les vêtements prennent feu. Alex éclate de rire, les Arabes ricanent. Les deux paysans, léchés par les flammes, hurlent et appellent au secours. Ils sont abattus à la mitraillette, à bout portant. Pendant ce temps, les hommes de la BNA ont découvert le Juif, Antoine Bachman. Ils l’amènent à la ferme. Alex le gifle, l’arrête et exige de Geneviève Léonard deux cent mille francs.»
Malgré la barbarie de la BNA, la résistance s’organise et commence à prendre le dessus. Villaplane réalise que l’Allemagne peut ne pas gagner la guerre. Il commence à se couvrir en permettant à plusieurs personnes qu’il poursuit de s’échapper, espérant ainsi cultiver l’apparence d’un homme travaillant avec les Nazis uniquement pour sauver ses compatriotes. Peine perdue. En août 1944, les troupes alliées libèrent Paris. Les représailles contre les collabos sont sanglantes. La tête de la Gestapo française n’est cependant pas lynchée. Elle passera devant la justice.
C’est ainsi qu’apparaissent les témoignages sur Alexandre Villaplane et ses hommes. «Ces Nord-Africains pillent, violent volent, tuent, s’associent avec les Allemands pour les pires brigandages, les exécutions les plus affreuses,» dit ainsi le procureur à son procès. «Un témoin nous a dit comment il a vu de ses yeux ces mercenaires glisser dans leurs poches les bijoux arrachés aux victimes encore frémissantes, et tâchés de sang. Au milieu de ces débordements, voici comment Villaplane opérait : il est calme et souriant, presque gai, pimpant.»
«Sa psychologie est tout à fait différente de celle des autres membres de son groupe,» dit également le procureur. «Il se dépeint lui-même comme un combinard. Je dirais, d’une façon plus technique, en considérant son dossier casier judiciaire, qu’il est plus qu’un combinard : c’est un escroc, un escroc-né. Or les escrocs ont un sens qui est indispensable à leur métier : c’est le sens de la mise en scène. Cette mise en scène est en effet utile pour aveugler la victime et l’amener à livrer ce qu’elle veut défendre. Ce sens de la mise en scène a toujours été, chez les escrocs, un sens primordial. Villaplane le possède au plus haut degré, et dans les faits qui lui sont reprochés il a établi une mise en scène cynique, à l’occasion de laquelle il va tenter et réussir la forme la plus abjecte du chantage : le chantage à l’espérance. (…) En uniforme allemand, il descend d’une voiture prise au maquis et il commence le monologue suivant arrivant : ‘En quel temps vivons-nous! Quelle terrible époque que la nôtre! A quelles dures extrémités suis-je réduit, moi, un Français, obligé de porter l’uniforme allemand, cette affreuse défroque! Voyez, brave gens, voyez à quels excès se livrent ces gueux qu’on a mis à ma suite! Je ne saurais en être responsable, je n’en suis plus maître. Ils vont vous tuer! Je vais tout de même vous sauver, au péril de ma vie. J’en ai sauvé cinquante-quatre. Vous serez la cinquante-cinquième. Ce sera quatre cents mille francs.’»
Jugé avec ses comparses par la cour de justice de la Seine le 1er décembre 1944, Alexandre Villaplane est condamné à mort pour haute trahison, intelligence avec l’ennemi, meurtres et actes de barbarie. Le 26 décembre, le lendemain de son 39e anniversaire, il est fusillé à dix heures du matin au fort de Montrouge en compagnie du Patron Lafont, de Bonny et de cinq autres condamnés.
Alexandre Villaplane, un homme passé de la gloire à la disgrâce. Une histoire exceptionnelle et pourtant peu connue. La FFF elle-même a posé un voile pudique sur les agissements infames de son premier capitaine en Coupe du Monde.
A lire également le très bien documenté et illustré « Alexandre Villaplane, de la gloire à l’ignominie… » sur le site Footnostalgie.
Et pour en savoir plus sur la Gestapo française, je vous recommande l’excellent livre de Philipe Aziz Tu trahiras sans vergogne, édité en 1973 chez Fayard et trouvable notamment chez Amazon.
trackback uri 35 commentaires
Excellent! Comme d’hab…
…
Merci PJ
béat d’admiration ^^ ( pas pour le fameux alexandre susmentionné hein ) non mais !
Très intéressant. Incroyable qu’un petit escroc bascule dans une telle horreur … Je me demande ce que représentait à l’époque 400 000 Francs … ?
d’après les amis de l’insee, un franc en 1944 valait 0,17376 euros maintenant, soit 70000 euros de nos jours.
Des temps horribles …
source : http://www.insee.fr/fr/themes/indicateur.asp?id=29&page=achatfranc.htm
Merci pour l’info Terryble.
Et pour rejoindre Xax’, ce que je trouvais très intéressant ici est que ce personnage a agit uniquement par appât du gain, et non par idéologie. Le manque de barrières judiciaire ou policière crée par l’occupation lui a permis de tout mettre en Å“uvre pour gagner de l’argent. Sa mentalité a fait le reste.
de rien
Je suis convaincu que dans toutes les guerres ou les mouvements idéologiques, la grande majorité sont des opportunistes qui cherchent leur intérêts à court, moyen ou long terme. Rappelons nous que la montée d’hitler dans les années 30 s’est fait sur le dénigrement des communautés dites profiteuses ou parasites. C’est souvent le cas, on pointe les riches, qui ont l’argent et les pauvres, qui coutent le plus, pour se mettre dans la poches les populations moyenne, qui représentent la masse en nombre et en poids électoral.
Mais finalement, plus j’y pense, plus je me dis qu’au lieu d’être excusables (le coté, l’opportuniste est moins fautif que l’idéologue), ils sont encore plus dangereux que les meneurs car ils sont nombreux et ils se rangeront toujours derrière le plus fort du moment.
Car pour cet exemple médiatique, combien d’autres dans nos villes et villages ? Peu de résistants pour beaucoup de collaborateurs qui ont su profiter de l’envahisseur pour leur beurre au marché noir
L’égoïsme régit le monde.
[Arthur Schopenhauer]
J’ai dévoré cet article de bout en bout, bravo PJ, je pense même que c’est un de tes meilleurs posts. J’en avais entendu parler, il y a très longtemps et bien plus sommairement, sans avoir le nom du joueur, ni même connaître son statut en bleu.
Je ne voudrais pas faire un parallèle trop facile avec notre époque, où l’appat du gain est le principal facteur de motivation, mais je trouve que les générations actuelles et à venir, devraient apprendre cette histoire. Genre, si tu continues comme ça garçon, tu vas finir comme Villaplane…
Terrible destin que celui du premier capitaine des bleus en coupe du monde.
Tu m’étonnes que la fédé ne doit pas souvent évoquer le sujet.
Mon grand-oncle avait une phrase bien à lui, quand il abordait le sujet de l’occupation et certains de ses contemporains… Il disait tout doucement :
« Collabos de la première heure, résistants de la dernière ».
Sûr que tous n’ont pas subi le même sort qu’un Villaplane, tous n’ont pas commis non plus les mêmes atrocités, mais quand on pense que certains sont devenus des bourgeois respectés…
Ainsi va le monde.
et encore y avait pas de commission d’éthique à cette époque sinon en plus il prenait des matchs de suspension !!!
(désolé mais bon l’ambiance est tristounette)
Merci PJ pour ce superbe article ! Continue !
Excellent article PJ
Super article PJ
bravo pj!
delectable!
j’ ai discuté du fait de résister ou pas avec mon père cet aprem!
vaste débat
quand j’ entends certains clamer leur résistance chronique, je me gausse.
j’ ai l’ honnéteté de dire qu’ en 40, je ne suis pas convaincu que j’ aurais pris le maquis.
celui qui me soutient le contraire me :
*fais sourire
*fais de la peine
(rayer la mention inutile)
Lui je le garde au chaud pour les longues soirées d’hiver. Du bon boulot !!
Well done PJ. Superbe histoire. Enfin je veux dire passionnante.
Comme THi Oc la question « qu’est ce que j’aurais fait en 40? » me revient régulièrement.
Et j’ai pas la réponse. J’attends la prochaine invasion de notre pays…..
Difficile question. M’est avis que lorsque l’envahisseur arrive, on pense dans un premier temps a sauver sa peau. Ce qui implique certainement de se plier au nouveau pouvoir. A moins d’avoir une force de caractère, ou une « foi » inébranlable en ses idées, ce qui est donne a très peu de personnes.
incredible
(super post aussi)
une page de plus dans la belle histoire de la France sous occupation.
Sacrilège, même dans le foot :/
euh, la foi, oué mais bon.
Admettons.
(Ca me rapelle la seule scène que j’ai trouvée formidable dans inglorious bastards, la première)
Enfin bon, de là à flinguer des gens de sa propre initiative, ou plutôt par lèle, ou d’en déporter où ce que tu veux du même tonneau…
J’ose espérer que ce soit donné a très peu de personnes également.
lèle => zèle
Plus jeune, j’ai aussi discuté de cela avec ceux de ma famille qui ont connu cette époque.
Je pense que partout sur le territoire, il y a eu des histoires assez incroyables, même si elles ne font pas partie des livres d’histoire.
Parmi elles, celle d’enfants d’une famille juive, dont les parents venaient d’être emmenés. Un dentiste, ami de mon grand oncle, les avait récuperé. Ce brave homme chercha tout de suite une voiture pour les faire dégager à la campagne. Seulement quelques minutes plus tard, dénoncé par des voisins, le dentiste vit la police débarquée pour prendre aussi ces trois enfants agés de 4,6 et 10 ans.
Tout le reste de sa vie cet homme là se fustigea de ne pas avoir tout laché pour partir à pied les enfants à la main.
Alors moi je pense que selon qu’on ai du courage ou non, on peut choisir de prendre le maquis ou pas. Mais tout au moins on n’est pas forçé de collaborer.
Une chose heureuse quand même… Tout les français n’étaient pas des collabos en 40.
Là dessus, je démménage (encore, oui, je sais, c’est une spécialité), donc vous serez tranquille quelques temps sur PF, au moins jusqu’à ce que je récupère le net. A bientôt tout le monde.
Flûte, j’vais pas pouvoir commenté France-Bielorussie, vendredi…
J ai la conviction qu à l époque, la frontière entre devenir collabo ou résistant avait l épaisseur d’ une feuille de papier à cigarette…
Quand Pétain a signé la fin de la guerre, les gens ont chanté « maréchal, nous voilà »
Ça fait d’ eux tous des salops? On est certainement un paquet à être des petits enfants de salops.
Mais, je suis d’ accord avec vous qu entre se taire et collaborer, il y a un pas ou deux, voire un gouffre.
Aussi grand qu entre se taire ou résister…
j’ai bloqué longtemps sur ton salop … mais pourquoi pas salaud !!!
D’après le Petit robert, salop existe bien, vient de salope et désigne un « homme dévergondé ».
Attention, salaud n’a pas tout à fait le même sens puisque ce terme désigne un homme « méprisable et moralement répugnant ».
je pense que tu parles des salauds
j’imagine qu’il doit exister d’autres histoires sur les joueurs de foot pendant cette sale guerre. Allemands, Autrichien, Français, Belge, Suisse …
On retient les belles histoires comme dans « Libre arbitre – Onze histoires loyales ou déloyales du football mondial » que je conseille a tous a nouveau, mais bien d’autres plus moches aussi.
Libre arbitre, un grand livre!
J’ai trouve quelques infos sur un autre joueur dans le meme cas, mais pas encore assez pour mettre sur PF. A la différence que lui, ça semble plus par idéologie, et qu’il a pu continuer dans le monde du foot ensuite.
dans la séquence histoire, Varallo est décédé.
Dernier survivant de la première finale perdue contre le uruguayen.
S’il avait fait toute cette merde par idéologie, j’aurais compris. Mais se faire payer pour laisser aux gens une chance de survivre, ça fout la gerbe.
En 1940, je pense que l’on aurait fait comme tout le monde, on aurait filer du pinard et du camembert aux Allemands et on aurait bien fermé nos gueules.
Pour le reste, ce mec avait tout de même l’air d’être un gros con
[...] On débute par deux excellents articles à connotation historique. Le premier nous vient de Parlonsfoot et parle d’Alexandre Villaplane ou l’histoire incroyable d’un ancien capitaine des bleus devenu un traître dont la signification prend tout son sens. C’est absolument passionnant et c’est ici. [...]
Très bon article. Merci de nous faire partager ce pan de l’histoire du foot français et de la France
idem pour moi :
1) Bravo PJ, superbe article
2) j’aurais sans doute fait, moi aussi, un peu de marché noir, mais pas beaucoup, hein, juste pour me faire un peu d’argent de boches ….
(je suis déjà sorti …)
Clap clap clap! Une blague qui fait fureur! Une blague de bon à rien! (elles sont meilleures à l’oral celles-ci…)
Au niveau du marché noir, sûr qu’il est facile d’y trouver le moyen de continuer à vivre, surtout en cette période de disette.
Et au niveau de la trahison, il faut aussi savoir que les Allemands ont tout fait pour inciter à le faire. Les SS ont même dévoilé dès les premiers jours de leur arrivée à Paris, en 40, des tarifs: 1000 francs pour la dénonciation d’un Juif, 3000 pour un gaulliste ou un communiste, et des sommes bien plus importantes pour la découverte d’un dépôts d’armes par exemple. Facile d’appater des gens qui crèvent de faim, j’en suis persuadé. D’autant plus, il ne faut pas l’oublier, que les Allemands sont à ce moment les vainqueurs de la guerre et qu’il est incroyablement risqué de s’y opposer.
Et je tiens à vous remercier tous pour votre chaleureux accueil à cet article. Ca m’a pris pas mal de temps pour l’écrire et ça me fait vraiment très plaisir de voir qu’il plaît. C’est une belle récompense (pour rester dans le sujet si j’ose dire).
De rien, on aime bien tes atricles qui sortent des sentiers battus
[...] Alexandre Villaplane, un traître, un vrai – Parlons Foot [...]
Bonjour,
Pour information, je suis l’auteur du livre « La Phalange nord-africaine en Dordogne : histoire d’une alliance entre la pègre et la « Gestapo » (15 mars – 19 août 1944) » paru en novembre dernier aux éditions l’histoire en partage (histoire.partage@yahoo.fr).J’y parle longuement d’Alexandre Villaplane.
Merci à vous.
Cordialement,
Patrice Rolli
Super article que j’ai beaucoup apprécié lire et partager, pourtant un autre premier capitaine de l’Edf né en Afrique demeure avant Villaplane…
Le célèbre Marcel Domergue, étoile du Red Stars, capitaine à 3 reprise… Preuve officielle à l’appui sur le site de la FFF http://www.fff.fr/…/622/1928-05-17/france-angleterre
« L’Histoire se souvient de lui comme étant le premier capitaine natif d’Afrique de cette sélection française ». Histoire ne se souvient plus de Domergue !