Andre Villas-Boas a une carrière étonnante. Entraîneur le plus jeune de la Liga Sagres, le championnat du Portugal, Villas-Boas présente un CV atypique. A 33 ans, celui que tout le monde présente déjà comme le successeur de Mourinho a en effet déjà 16 années de banc derrière lui. Une expérience qui lui réussit cette saison avec le FC Porto.
Tout commence en 1994 pour Villas-Boas. La chance lui offre pour voisin un certain Bobby Robson, alors manager du FC Porto. Villas-Boas n’a que 17 ans mais connaît déjà les schémas tactiques sur le bout des doigts. Au détour d’une conversation sur le pas de la porte, il ose donner un conseil à Robson en lui expliquant qu’il ferait mieux d’utiliser l’attaquant Paciencia dans une position plus reculée. L’idée plaît à Robson, qui lui trouve alors un poste dans son staff. Villas-Boas obtient ainsi sa première licence d’entraîneur, UEFA C, qui lui permet d’entraîner des équipes de niveau inférieur. Son destin est tout tracé, Villas-Boas vivra sa carrière sur le banc sans même avoir été joueur.
Responsable de l’étude des équipes adverses, Villas-Boas doit identifier leurs points faibles. Il travaille alors en collaboration avec José Mourinho, l’adjoint direct de Robson. Quelques saisons plus tard, il tente sa chance en devenant sélectionneur des Iles Vierges Britanniques à 21 ans à peine. L’expérience tourne court. André est démis de ses fonctions après une sévère défaite 9-0 contre les Bahamas. Peut-être n’est-il pas encore prêt pour un poste de principal. Il retourne alors dans le sillage de Mourinho, dont il est le principal adjoint six années durant. A Porto, Chelsea et à l’Inter, Villas-Boas est les yeux et les oreilles de Mourinho, avec qui il remporte tous les trophées.
Mais le temps passe. En 2009, Villas-Boas a 31 ans. Il est prêt à tenter de nouveau sa chance. Il choisi alors de retourner au pays, à l’Academica Coimbra. A son arrivée, le club est à l’agonie, bon dernier de la Liga. Ses dirigeants sont néanmoins confiants lors de sa présentation: «Le succès de Mourinho est fortement lié au travail de Villas-Boas.» A la fin de la saison, l’Academica est onzième.
Nous sommes à l’été 2010 et la chance continue de sourire. Le FC Porto sort d’une saison galère. Sa troisième place au classement, derrière le Benfica et Braga coûte son poste à Jesualdo Ferreira. Le président Jorge Pinto choisi alors Villas-Boas pour le remplacer. Voilà l’ancien assistant qui marche sur les traces de son mentor. Même s’il se défend de toute comparaison: «Bobby Robson a été très important pour moi en tant qu’entraîneur. Mourinho également. Je sais que la comparaison va me suivre tout au long de ma vie mais je ne suis pas un clone. J’ai une personnalité complètement différente de celle de Mourinho. Et puis Mourinho va continuer d’accumuler une quantité de succès que je n’atteindrai jamais.»
Le choix de Pinto en surprend plus d’un au Portugal, mais il est gagnant. Le premier trophée ne se fait pas attendre. Porto remporte la Supercoupe du Portugal face à son rival Benfica. L’équipe est inarrêtable depuis. Cette saison, le FC Porto est invaincu en championnat, s’assurant le titre à cinq journées de la fin sur le terrain même du Benfica. Le rival lisboète qui boit le calice jusqu’à la lie en demi-finale de Coupe du Portugal en se faisant éliminer après avoir gagné le match aller 2-0.
Déjà champion, Villas-Boas peut désormais viser un beau triplé championnat-coupe-Europa League. Premier élément de réponse ce soir, pour le match aller des demi-finales, contre Villareal. Quoi qu’il en soit, Villas-Boas est d’ores et déjà dans le viseur des grands clubs européens. Les nouveaux investisseurs de l’AS Roma l’ont placé en tête de liste pour remplacer Montella à la rentrée. Villas-Boas pourrait rapidement quitter le Portugal pour une grande écurie européenne. Comme un certain Special One en son temps.
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7 commentaires
Vu son âge, il a tout l’avenir devant lui pour se bâtir un enorme palmares, pas besoin de quitter Porto dès l’année prochaine.
Son équipe est en course pour un triplé et vu la raclée qu’elle vient de mettre à Villareal, le moins qu’on puisse dire c’est que le garçon ne doit pas être dénué de qualités.
Sûr, il va falloir qu’il supporte la comparaison avec « le Mou » encore un petit bout de temps. Mais il ne devrait pas avoir de mal à s’en démarquer en fin de compte.
Je note quand même, que voilà un autre entraineur qui aura cotoyé Sir Bobby Robson.
ce type est exactement le contre exemple des modèles de la fédé.
j’ adore.
et porto, c’ est vraiment très, très, très fort. on avait annoncé la fin des dragoes après les départs de lisandro et lucho mais ils ont su trouver les joueurs et le staff pour repartir de l’ avant.
j’ aimerais savoir quelle filière de recrutement ce club utilise? falcao, hulk et consorts, il faut les trouver quand même….
quelqu un sait?
J’avais entamé un billet sur ce sujet, mais je l’ai un peu laissé en plan… Ils ont une extraordinaire filière de recrutement en Amérique du Sud.
A l’issue de la dernière journée du championnat portugais, Porto est invaincu et compte 21 points d’avance sur son dauphin Benfica. Énorme saison pour cette équipe.
Effectivement superbe saison. Avec un tel écart ils ne craignaient rien pour leur place en LDC, et c’est une explication de leur performance en ligue Europa….
Le triplé est en marche pour le FC Porto! Après le championnat et la Ligue Europa, les hommes de Villas-Boas sont en train de de faire la coupe du Portugal, puisqu’ils mènent déjà 5-2 a la mi-temps contre le Vitoria Guimaraes.