le 5 septembre 2011 à 13:44Les grandes migrations du foot

En général, les supporters vont au stade, chantent, sautent puis attendent le prochain match à domicile. Les plus volontaires font des centaines de kilomètres pour suivre leur équipe à l’extérieur. Dans certains cas extrêmes – ou à Monaco – les visiteurs sont tellement nombreux qu’ils se sentent chez eux.

Le club d’Istanbul Büyük?ehir par exemple, possède un très grand stade avec les 76 000 places du Stade Olympique Atatürk, mais peu de supporters. Pas plus de mille par match en moyenne. Des supporters qui sont habitués à être dominés chez eux par leurs rivaux de Fenerbahçe, Be?ikta? ou Galatasaray. Mais ce n’est rien par rapport à la véritable invasion de fans du Trabzonspor de la saison passée. Le 12 décembre dernier, les joueurs de Trabzon font la course en tête au championnat. Chaque encouragement compte. Le message passe si bien que ce sont 61 000 supporters qui font le long déplacement à Istanbul pour ce match! Pour une fois, les grandes tribunes du stade Atatürk ne sonnent pas creux, loin de là. Forts de ce soutien, les visiteurs s’imposent 3-1, mais termineront deuxièmes du championnat, laissant le titre à Fenerbahçe à la différence de buts (un titre que l’on sait aujourd’hui quelque peu galvaudé suite aux différentes affaires de matchs truqués).

De l’autre côté de l’océan Atlantique, les duels entre équipes sud-américaines déchaînent eux aussi des passions irréelles. Le 5 décembre 1976, la demi-finale du championnat du Brésil oppose Fluminense aux Corinthians dans un choc au sommet. Il en résulte un record inscrit au Guiness Book, connu sous le nom « d’Invasion corinthiane. »

Tout commence avec un affrontement verbal entre les présidents des deux clubs. Fluminense est alors un rouleau-compresseur écrasant tout sur son passage dans le sillage de son leader Rivelino… formé aux Corinthians! Des Corinthians qui se présentent eux comme une équipe moins technique que son adversaire, mais au physique à toute épreuve. Après une joute verbale sur les forces en présence, le président de Fluminense accorde la moitié des billets d’entrée à Vicente Matheus, le président des Corinthians, en prenant le pari que les supporters paulistes ne seront pas capables de remplir la moitié du Maracanã. Mal lui en a pris.

Deux jours avant le match, plus de 70 000 supporters des Corinthians quittent São Paulo en voiture et bus, direction Rio de Janeiro. Au final ils sont 147 000 dans les travées du mythique Maracanã, après qu’une bonne partie d’entre eux aient pu racheter des billets au marché noir autour du stade. Un déplacement massif que le Guiness Book a enregistré comme étant « la plus grande migration de l’histoire en temps de paix. » Après un match nul 1-1, les Corinthians l’emportent 4-1 aux tirs au but. L’événement entre dans l’histoire du club, à tel point que ce dernier joue en novembre 2006 avec un maillot spécial fêtant le trentième anniversaire de « l’invasion. »

Source: IF