Certains matchs méritent d’être vécus. C’est certainement ce que s’est dit Conor Cunningham avant le match aller des barrages opposant son Irlande natale à l’Estonie. Cet instructeur de fitness a donc fait le long déplacement jusqu’à Tallinn. Jusque-là rien d’exceptionnel, sauf que Cunningham est parti sans billet pour le match.
Et c’est là que les choses se sont compliquées. Une fois sur place, Cunningham part à la recherche du précieux sésame mais doit vite déchanter. Les places les plus abordables sont évidemment toutes vendues et les seuls billets disponibles coûtent pas moins de 600 euros !
Pas vraiment fortuné mais désireux d’assister coûte que coûte au match de sa vie, celui qui peut (enfin) propulser l’Irlande à l’Euro, Cunningham cherche une solution. Et la trouve ! Cette solution est une inespérée porte d’entrée du stade non gardée. Notre homme s’y engouffre et tombe dans un hall désert, où restent un sac de ballons et une veste de survêtement aux couleurs de l’Estonie. Cunningham s’en empare et tente sa chance.
Arrivé au bout du couloir, il peut entrer sans problème sur le terrain, et même s’asseoir sur le banc de l’équipe hôte, juste à coté du sélectionneur Tarmo Ruutli ! Une performance qu’il n’a pas manqué d’immortaliser avec son téléphone portable.
Un Irlandais sur le banc estonien, voila qui n’a pas surpris grand monde puisque Cunningham a pu rester une vingtaine de minutes sur le banc avant qu’un officiel ne le reloge discrètement sur un siège vide des tribunes. Et à la fin du match, il a pu entrer une nouvelle fois sur le terrain pour aller fêter la victoire (4-0) avec les joueurs de Trapattoni, toujours avec la veste estonienne et le sac de ballons sur le dos !
Une anecdote sympathique qui rappelle celle d’un autre allumé. Nous sommes en 1986. Pedro Gatica, un Argentin de 52 ans, est prêt à tout pour voir Pumpido, Burruchaga, Maradona et les autres en finale du Mundial mexicain. Si bien qu’un beau jour, il a enfourché son vélo et a parcouru les 7 200 kilomètres du Stade Aztèque de Mexico. Un voyage qui a duré près de deux mois. Pour rien. Le jour de la finale, 114 000 personnes prennent place pour assister au triomphe des Argentins face à la RFA de Lothar Matthäus. Arrivé à temps, Perdo Gatica n’est pas d’eux. Certains disent qu’il a perdu son billet, d’autres qu’il n’a pas pu s’en procurer. Toujours est-il que cette finale, il l’a vécue dans les rues environnant le stade, après avoir imploré en vain les agents de sécurité de le laisser entrer. Après cette soirée de triomphe argentin, Pedro Gatica est revenu récupérer son vélo où il l’avait laissé, mais ne l’a pas trouvé. Quelqu’un l’avait volé.
Une histoire découverte ici.













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4 commentaires
Elle est bien bonne celle là et en effet c’est super sympa. Plus que l’anecdote de la finale de 86.
Mais j’éspère surtout que Conor Cunningham n’aura pas d’ennuis par la suite de la part d’instances trop zélées. Ca aurait été en France, il aurait limité été cloué au pilori.
J’ai vu aussi une vidéo… Ou plutôt une interview radiophonique illustrée par une photo ou il pose carrémént en train de donner un ballon à un Estonien sur une remise en touche. Trop marrant.
Il mérite d’être inviter par la fédé irlandaise à l’Euro !
J’aime bien celle de Gatica moi. Elle reflète vraiment la folie sud-américaine. Et montre aussi celle qui entoure Maradona. Ca me rappelle une autre anecdote d’ailleurs: en 2001, une association a organisé un grand tournoi à but caritatif en Jamaïque. Diego Maradona en est la tête d’affiche… jusqu’à la veille du match, où ses médecins lui interdisent de quitter Cuba à cause de ses problèmes liés à sa dépendance à la cocaïne. La colère des spectateurs a été telle que les organisateurs ont décidé de rembourser 80% du prix du billet d’entrée! Avec Maradona, 11 dollars, sans Maradona, 2 dollars!
Ca fait vraiment du bien de voir qu’il se passe encore des trucs humains dans le monde aseptisé, lisse et quatari qu’est devenu le foot professionnel de haut niveau.
11 – 2 = 9 dollars le prix de dieu….