le 5 mars 2012 à 13:51Quel Chelsea après Villas-Boas ?

Huit mois. The Special two n’aura pas tenu une saison dans la capitale anglaise, limogé par Abramovitch après une défaite 1-0 à West Brom. Un nouvel échec, qui clôt une période médiocre pour les Blues. Villas-Boas est en effet le manager au plus faible pourcentage de victoires dans l’histoire récente du club. Ses prédécesseurs connaissaient plus de réussite, et ce même avant l’arrivée des petrodollars russes. C’est dire si l’échec est cuisant, surtout en ajoutant le fait que le Portugais est le manager le plus cher des vingt dernières années (15 millions d’euros pour le libérer de son contrat à Porto et presque autant pour rompre son contrat).

«Les résultats n’ont pas été bons et ne montraient pas de signes d’amélioration à un moment-clé de la saison. Chelsea est toujours en lice en Ligue des champions et en Coupe d’Angleterre, ainsi que pour une place dans les quatre premiers de la Premier League, et veut rester compétitif sur tous les fronts. Ayant ceci à l’esprit, il nous a semblé qu’un changement était la seule solution.» Le communiqué du club est très bien écrit mais ne peut cacher l’échec cuisant. En arrachant le Portugais à son club, Chelsea espérait construire à long terme, dans la lignée de ce qui avait été réalisé avec Mourinho. Mais une fois de plus, c’est un échec. Et la valse des entraîneurs continue, avec le départ du cinquième technicien en cinq ans, soit depuis le départ de José Mourinho.

Le manque de résultat, la fronde menée par les anciens – Lampard et Terry notamment – et l’impatience chronique du président-propriétaire russe ont eu raison de ce désir de stabilité. Villas-Boas démis, c’est un intérimaire, Roberto Di Matteo, qui va dorénavant prendre les rênes de l’équipe, et ce jusqu’à la fin de la saison. Rafa Benitez aurait bien été approché, déclinant le contrat proposé par Abramovitch. Ce dernier propose un contrat courant jusqu’en juillet avec prolongation selon les résultats quand l’Espagnol souhaiterait signer pour deux ou trois ans minimum.

La fin de saison pourrait être bine difficile pour les Londoniens. Scolari, viré en 2009 du même banc, promet des jours difficiles au technicien italien : «Des choses sont connues, comme les relations du propriétaire, qui privilégie celles avec certains joueurs plutôt qu’avec le coach. Peu importe qui lui succèdera, ce sera l’enfer.»

Avec Villas-Boas, Chelsea avait fait le pari de la jeunesse, de l’enthousiasme, avec un entraîneur sûr de sa méthode de travail. L’échec de ces méthodes face à un groupe plutôt expérimenté devrait pousser Abramovitch à revenir en arrière. Car c’est un secret de polichinelle : si Benitez ne s’est vu proposer qu’un contrat courant jusqu’à l’été, c’est que le Russe a une autre cible, José Mourinho. Le dernier à avoir vraiment réussi à s’imposer à Chelsea.

Trop cher dans l’immédiat, le Portugais, malmené à Madrid, pourrait revenir chez les Blues cet été. Dans le cas contraire, Benitez est l’hypothèse la plus plausible. Les médias britanniques parlent aussi de Pep Guardiola, qu’on voit aller un peu partout en Europe ; de Steve Bruce, ce qui ne serait pas forcément accepté par les supporters vu son passé de Red Devil ; ou encore de Mick McCarthy, récemment licencié par Wolverhampton après six années de bons et loyaux services. Reste à voir avec qui Abramovitch compte reconstruire. Ou plutôt qui voudra bien prendre le risque de s’asseoir sur un siège éjectable de luxe.