« J’ai honte de vous dire le score. Nous nous sommes préparés de manière exemplaire pour rencontrer une équipe de L2. Ce n’est pas de notre faute s’ils ont méprisé la compétition. C’est leur problème. » Le président de Berceni en a gros sur la patate lorsqu’il s’adresse aux médias locaux en fin de match. Son équipe de L3 vient pourtant de réaliser un match incroyable, en battant le CS Buftea sur le score hallucinant de… 31-0! Un but toutes les trois minutes en moyenne, nouveau record national.
En mai dernier, le CS Buftea fêtait pourtant sa promotion en L2. Las, le succès sportif ne pouvait cacher une situation financière des plus délicates. Croulant sous les dettes envers l’état, le club est au bord de la faillite. Les joueurs, qui n’ont pas reçu la prime de promotion prévue par leurs contrats, sont informés dimanche dernier que leur équipe ne prendrait pas part à la saison en L2, et qu’ils étaient libérés de leur contrat… avant d’être finalement rappelés le lendemain! Le département d’Ilfov, qui entoure Bucarest, a en effet mis entre temps la main à la poche pour sauver le club avec l’aide d’hommes d’affaires locaux. Trop tard, les joueurs reviennent au club mais ne peuvent plus être inscrits pour le match du 4e tour de Coupe de Roumanie, tenu hier mercredi. Ce sont donc les juniors, âgés de 16 à 18 ans, qui sont alignés.
Ce qui devait donc être un match serré devient une promenade de santé pour les joueurs de troisième division, qui mènent 12-0 à la pause. Leur entraîneur Laurenţiu Diniţă, ancien attaquant du Steaua au début des années 2000, leur demande alors de calmer le jeu et effectue tous ses changements, mais rien n’y fait. 19 nouveaux buts sont marqués en seconde période. Avec neuf buts au total pour le seul Nicolae Ciochină, qui signe à 32 ans sont unique fait de gloire. Quant au CS Buftea, il il devrait bien pouvoir s’aligner en L2 cette saison, avec de vrais joueurs. Les jeunes n’auront eux peut-être pas très envie de retenter leur chance…
La situation du club de Buftea n’est cependant pas unique en son genre. Les petits clubs roumains vivent en effet des moments difficiles depuis trois saisons. La crise étant passée par là , beaucoup d’homme d’affaire présidents de clubs se retrouvent sans moyens de faire vivre leurs équipes. L’Unirea Urziceni en est l’exemple le plus connu, le club ayant été champion de Roumanie deux ans avant de disparaître. Callatis Mangalia et lui l’exemple le plus récent, puisque le club vient de déclarer forfait pour toute cette saison en L2. Citons également le Minerul Lupeni, le CFR Timişoara, mais aussi plus d’une vingtaine de clubs de troisième division depuis 2009. En attendant une éventuelle disparition du Voinţa Sibiu, relégué de L1 cette saison et qui pourrait ne pas disputer la saison en L2 à cause de gros problèmes financiers.
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Ça me fait de la peine pour les gamins du CS Buftea. A 16 ou 18 ans, une telle raclée, même dans un match de coupe, c’est dur.
Un peu comme le commentaire du président de Berceni, qui parle de mépris de la part des dirigeants adverses, alors que c’est visiblement un problème administratif qui lui offre la victoire.
Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi il parle de honte, quand il s’agit d’évoquer le score de la rencontre.
Il aurait pu avoir un mot sympa pour les juniors qui ont été alignés sur le terrain. Eux, ils n’avaient rien à voir les problèmes financiers de leur club.
« La crise étant passée par là , beaucoup d’homme d’affaire présidents de clubs se retrouvent sans moyens de faire vivre leurs équipes. L’Unirea Urziceni en est l’exemple le plus connu, le club ayant été champion de Roumanie deux ans avant de disparaître »
La crise n’a rien a faire avec la disparition d’Unirea. La, le patron a encaisse l’argent de la Champions League, puis il a retourne qqulques dettes envers le politiques locaux/nationaux et les chefs du foot roumain (qui, eux, se sont donnes beaucoup de peine pour les faire champions), et opuis pouf! il est parti avec le reste du tresor. Pourquoi continuer a payer des salaires et tout quand l’affaire en a deja rapporte le gros lot?!?
C’est vrai que la situation est dans ce cas légèrement différente, mais les pertes personnelles de Bucsaru n’y étaient pas forcément pour rien. On en avait d’ailleurs parlé ici. Sans l’apport de l’UEFA, il aurait dû dire adieu à son grand complexe immobilier alors en construction en banlieue de Bucarest. Je pense que s’il n’avait pas brusquement perdu tant d’argent, il aurait continué à financer le club, qui pouvait encore lui être utile. Mine de rien, Dan Petrescu avait eu un sacré flair à l’époque!
Et puis, si on regarde tout ca de plus pres, il n’en est pas moins vrai que ce dernier temps il y a eu pas mal d’equipes proches de Bucuresti qui ont frole la premiere ligue Roumaine.
Tels sont les cas de Fulgerul Bragadiru (replantee a Timisoara, sous le nom de Poli AEK Timisoara, qui d’ailleurs a participe dans les Coupes europeenes (releguee et presque disparue dans la 4eme division), C.S. Otopeni, Victoria Branesti (disparue elle aussi), Concordia Chiajna (encore en I-ere division, mais suspectee d’etre un abri pour la maffia des paris « noirs ») et meme Unirea Urziceni, dont la ville de residence se trouve a quelque 60 km de Bucuresti.
D’autres equipes, comme lesdits C.S. Buftea ou comme F.C. Snagov (un autre team qui a eu du mal a expliquer quelques resultats-surprise), ont ete a cheveu pres de notre chere premiere ligue.
A mon avis, ca pue pas mal … mais c’est de l’argent qui pue et qui doit etre blanchi sans que le DNA (ca c’est les mecs qui combattent ou feignent de combattre la corruption) fronce le sourcil.
Ben dis donc PJ… On dirais que tu as trouvé un interlocuteur de choix.
P.S. Quand je parle d’equipes « proches de Bucuresti » il s’agit strictement de geographie, i.e. la distance entre Bucuresti et Snagov, Otopeni, Chiajna, Branesti, qui ne depasse jamais disons 25 km.
Complètement! Mais dans un aspect plus général, tous les clubs sont détenus par d’anciens apparatchiks dont les fortunes puent la mafia et les magouilles à plein nez. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai perdu l’envie de suivre le championnat journée par journée sur PF.
Concernant les exemples que tu cites, nous avons déjà parlé ici notamment de Timisoara, mais aussi des présidents (ici). Sans compter les innombrables fois où j’ai parlé de Gigi Becali, qui mériterait un roman à lui seul…
Quant aux équipes de la banlieue de Bucarest, ce ne sont que des équipes mineures récupérées par des gars fortunées qui n’ont pas les moyens de racheter une club bucarestois et tentent de faire leur beurre pas loin. Et si on agrandit un peu le rayon d’action, on retrouve les deux équipes de Ploiesti, pour qui c’est le même raisonnement (Florian Walter en est le dernier exemple en date). Mais j’insiste pour dire qu’en ce concerne les clubs d’Ilfov, ce sont des équipes mineures, sans aucune histoire. Connaît-on un seul international formé par unn de ces clubs? Pas sûr. Je pense donc que sans apport privé conséquent, c’est-à -dire un président-mécène plein aux as (parce que faut pas compter sur le bassin financier, inexistant dans la région hors Bucarest) aucune d’entre elles n’a d’avenir à long terme.
Et c’est un plaisir!
(en plus c’est un amateur de rugby, ça c’est cool)
« (en plus c’est un amateur de rugby, ça c’est cool) »
he he … c’est une sacree impatience qui me ronge, en attendant le premier match des Loups de Bucarest dans le Amlin Challenge Cup … mais si l’on joue pour la troisieme fois a la suite contre le Stade Francais et les Crociati italiens, je vais me tirer une balle dans le cerveau,
Un peu apres: eh bien non, je l’ai echappe belle, cette annee-ci on joue contre Agen, Bath et Calvisano (A, B, C – c’est beau ca).
Bath, c’est chaud. Calvisano, c’est jouable, Agen également si le club fait l’impasse sur cette compétition inutile (il faut le dire!). Je ne connaissais pas ton blog, mais je vais le suivre. Je lisais les infos sur rugby.ro, mais ça manque d’images. Ce sera plus intéressant désormais!