le 17 septembre 2012 à 9:27Il y a 20 ans naissait la Premier League… et c’était pas beau

La Premier League a vingt ans. Depuis un moment en fait, puisqu’elle a été officiellement été créée le 20 février 1992, sous l’impulsion des clubs de l’élite désireux de se libérer du carcan de la Football League et bénéficier ainsi plus largement des droits télé. Un anniversaire qui permet de se rendre compte que la mode, à l’époque de notre folle jeunesse, et bien elle craignait un max…

Le champion de cette saison 1992-93 est Manchester United. Sans grande discussion puisque l’équipe menée par le King Eric, Paul Ince, Mark Hughes et (déjà!) un certain Ryan Giggs compte dix points d’avance sur son dauphin. Une équipe et un maillot légendaires.

Mais derrière cette tunique se cache le côté obscur: le maillot extérieur, qui rend hommage aux couleurs du club de Newton Heath, dont United est issu. Autre mention spéciale, le maillot de Peter Schmeichel, qui a vrillé les yeux de bien des attaquants durant cette saison.

Deuxième du classement en cette saison 1992-93 après avoir en être resté longtemps en tête, Aston Villa présente alors un maillot plutôt classique. A noter le joli doublé de l’équipementier britannique Umbro.

Surprenant troisième, Norwich City réalise la toute meilleure saison de son histoire. Un exploit certainement dû autant aux 16 buts de Mark Robins qu’au pouvoir hypnotisant de son maillot.

Promu dans l’élite pour la première fois depuis trente ans, Blackburn termine cette saison 92-93 à une fort belle quatrième place. Entraînés par l’Ecossais Kenny Dalglish, les Rovers détiennent le record de la plus large victoire de cette saison, avec un sévère 7-1 infligé à Norwich City en début de saison. Pour le reste, le maillot est des plus classiques, à l’exception du col bicolore.

Portés par un brillant Les Ferdinand, auteur de 24 buts, les Queens Park Rangers terminent à une belle cinquième place. Fidèle à ses rayures bleues et blanches, le club londonien cèdera deux ans plus tard son attaquant vedette à Newcastle et descendra aussi sec en First Division.

En cette année 1992, Liverpool accueille un nouveau sponsor sur son maillot. Le partenariat du club avec le brasseur Carlsberg durera jusqu’en 2010, devenant ainsi le plus long de l’histoire de l’élite du football anglais. Côté terrain, l’âge d’or est bel et bien terminé. Après deux décennies de victoires, Liverpool termine sixième pour la deuxième année consécutive. Une petite saison pour le centenaire du club, la faute à ce maillot extérieur assez hideux?

Troisième la saison précédente alors qu’il n’était que promu, le club de Sheffield Wednesday retrouve un rang plus modeste avec une septième place, mais est finaliste de FA Cup et de League Cup. Si le maillot classique du club reprend les habituelles rayures bleues et blanches, le jaune du maillot extérieur est d’un goût plutôt douteux.

Tottenham. Ah, Tottenham… Un club moche, avec des maillots moches, et en prime un polo-pull inexcusable. Et en plus, je suis objectif.

Neuvième, Manchester City rate l’Europe. Un résultat qui coûtera sa place au jeune manager Peter Reid (36 ans) dès le début de la saison suivante. Si le maillot domicile est d’un bleu clair somme toute classique, le maillot extérieur pique les yeux!

Seulement dixième, Arsenal réalise une de ses plus mauvaises saisons après-guerre. Une déception atténuée par la victoire en FA Cup et en League Cup, à chaque fois au détriment de Sheffield Wednesday. Deux titres qui permettent aux coéquipiers de Tony Adams de prendre une place en Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, qu’ils remporteront après avoir battu le PSG en demi-finale puis Parme en finale (1-0, but d’Alan Smith). Le tout avec un maillot extérieur qui vrille la rétine.

Onzième, Chelsea est alors loin d’être le puissant club qu’il est devenu aujourd’hui. Remonté de deuxième division trois ans plus tôt, il aborde cette saison 92-93 dans la peau d’une équipe du ventre mou, ce qui sera confirmé par les résultats. Ce n’est qu’à partir de 1995 que Chelsea viendra lutter pour les places européennes. Ce qui ne l’empêche pas de succomber lui aussi au charme des maillots extérieurs extravagants.

Entrons maintenant dans la seconde partie du classement. Et oui, la Premier League est alors composée de 22 clubs! Wimbledon est douzième. L’époque du Crazy Gang est révolue. Dennis Wise est parti à Chelsea, Vinnie Jones en revient, et John Fashanu, meilleur buteur du club les six saisons précédentes, n’est que l’ombre de lui-même.

Tout comme Wimbledon, qui le précède au classement, le club d’Everton est resté très sage quant au choix des couleurs et motifs de ses maillots. Alors certes, ça flotte sous les bras et c’est fait avec du tissus brillant (90’s oblige), mais c’est presque reposant.

Bastion historique du football anglais, Sheffield comptait encore deux clubs dans l’élite à la naissance de la Premier League. Pour sa troisième saison consécutive dans l’élite, Sheffield United se maintien et s’offre une demi-finale de FA Cup. Un bon résultat pour les coéquipiers de Brian Deane, l’attaquant vedette des Blades. La saison suivante sera moins réussie, le club terminant 20e et relégué. Les fans ont alors pu dire adieu à cet hideux maillot extérieur.

Coventry City, voici un club qui mériterait une page lui seul tant ses maillots ont tutoyé les sommets de la plus grande laideur à travers le temps. Après les révolutionnaires maillots Talbot du début des années 90, c’est au tour de Peugeot de prendre place au milieu des maillots tous plus invendables les uns que les autres. Il y en a eu pour tous les (dé)goûts: du bleu, du jaune, du vert, du rouge, du mauve, du rayé, du damier… tout y est passé durant ces folles années 80. En cette saison, c’est le rouge qui choisi pour le maillot extérieur. Au moins ça change du jaune. Avec une mention spéciale pour le maillot du pauvre gardien.

A l’instar d’Everton, Ipswich Town évolue en cette saison inaugurale avec un maillot plutôt sobre. Avec les seuls lacets pour apporter la note de rouge nécessaire. Juste ce qu’il faut pas plus, comme le nombre de points glânés. Juste ce qu’il faut pour se maintenir, pas plus.

Leeds United est passé totalement au travers en cette saison. Titré champion d’Angleterre pour la quatrième fois de son histoire en 1992, l’ancien club de Cantona termine à une peu glorieuse 17e place, avec deux petits points d’avance sur le premier relégué. Un résultat doublé d’une élimination précoce en Ligue des Champions face aux Glasgow Rangers. Bref, une saison à oublier. Ca tombe bien, le design du maillot extérieur est à oublier lui aussi.

Autre club à avoir eu chaud, Southampton. Des Saints qui avaient le luxe de pouvoir choisir entre trois jeux de maillots. Peut-être auraient-ils dû se contenter d’un seul quand on voit le maillot extérieur et le « third. »

Dernier club sauvé de la relégation, Oldham Athletic a dû attendre la dernière journée pour souffler. Un court sursis puisque le club sera relégué la saison suivante. Juste le temps donc pour présenter un maillot extérieur d’une laideur à toute épreuve, et qui rappelle celui porté par les joueurs du Werder Brême la saison dernière. Horrible.

Vingtième, Crystal Palace ne gagne pas son dernier match et est relégué à cause d’une moins bonne différence de buts qu’Oldham. Pour deux petits buts seulement! Côté maillots, le club avait lui aussi cédé à la mode du jaune pour son maillot extérieur. D’autant plus dommage que le maillot domicile est plutôt sympa.

Promu en début de saison, Middlesbrough tenait encore bon à Noël avec une place en milieu de tableau. Le club le plus septentrional de cette Premier League lâche néanmoins prise en deuxième partie de saison pour finalement terminer à cinq points des premiers non-relégués. La faute à ce design dont Leeds a également été victime?

La fin d’un mythe. En vendant Des Walker et Teddy Sheringham à l’inter-saison, Nottingham Forest laissait partir deux de ses joueurs clés. L’équipe ne s’en est pas remise et sa relégation est officialisée dès le début du mois de mai. Avec comme conséquence le départ à la retraite de Brian Clough, qui quitte le banc de Forest après 18 ans de bons et loyaux services, couronnés par deux victoires en Coupe d’Europe des Clubs Champions (1979 et 1980). Le début de la fin pour ce club qui affiche alors une rareté, un sponsor spécifique pour les matchs à domicile et à l’extérieur. Avec en bonus un troisième maillot atypique, lui aussi à rapprocher du Werder. Histoire de rayer une dernière fois vos petits yeux fragiles.