le 22 juillet 2013 à 10:11Liga 1: qui pour s’opposer au champion?

Une nouvelle saison démarre ce week-end en Roumanie. Une saison qui sera suivie du mieux possible sur PF, après une année de break. Une saison qui semble déjà jouée, tant les difficultés en tous genres – majoritairement financières – ont plombé la concurrence et laissé seul le club de Gigi Becali. Le Steaua a survolé la dernière édition du championnat et part grand favori cette saison. Petit tour d’horizon.

L’incarcération de Becali laissait présager le pire, l’intersaison du Steaua a finalement été assez calme. De nombreux départs étaient attendus, et seul Rusescu a quitté le championnat pour le moment. Annoncé avec insistance à la Roma pour remplacer Marquinhos, parti au PSG, Vlad Chiricheş est toujours là. Latovlevici également, malgré l’intérêt de plusieurs clubs, notamment français, tout comme le gardien Tătăruşanu, qui est dans sa dernière année de contrat et refuse pour le moment de prolonger. Il reste encore un bon mois de marché des transferts, et la composition définitive de l’équipe sera fortement associée aux résultats en Ligue des Champions. En cas de qualification en phase de groupes, l’équipe ne devrait pas être trop modifiée. Dans le cas contraire, le manque à gagner pousserait les dirigeants à laisser partir plusieurs cadres. Ce qui aurait pour conséquence d’affaiblir de manière substantielle une équipe déjà orpheline de son seul réel buteur. En effet, Rusescu parti, le Monténégrin Nikolic est devenu un titulaire au niveau plutôt douteux, tandis que l’Italien Piovaccari, fraîchement débarqué de la Sampdoria, s’est déjà fait remarquer par sa faculté à gâcher les plus belles occasions de but. Pas vraiment encourageant. Le club s’efforce toujours de faire venir un buteur, avec une préférence pour le joueur du Petrolul Bokila, qui est lui fermement décidé à quitter la Roumanie…

Première journée: Steaua 2-1 Ceahlăul. Un match où les champions en titre ont souffert, ne l’emportant que grâce à un but plus que litigieux…

En cas d’échec européen, le champion pourrait se trouver affaibli, mais il n’en resterait pas moins grandissime favori à sa succession. Car derrière, c’est le néant, ou presque. Le CFR Cluj apparaît comme le principal outsider. Après avoir lancé toutes ses forces dans sa campagne en C1 et totalement raté son championnat l’an dernier, le club transylvain revient avec l’ambition de rejouer les premiers rôles. Privé de toute compétition européenne, le CFR ne poursuivra qu’un seul lièvre cette saison, ce qui sera son seul avantage sur son concurrent bucarestois. Avec de nombreux départs (dont Nicolas Godemèche) et 13 nouveaux joueurs, l’entraîneur Mircea Rednic, nouveau venu lui aussi après une pige au Standard de Liège, aura bien du travail pour faire marcher le collectif. Un retard à l’allumage pourrait bien être difficile à combler par la suite.

Première journée: FC Botoşani 0-0 CFR Cluj. Retard à l’allumage confirmé, avec un match nul sur le terrain d’un promu, alors que le CFR a joué à 11 contre 10 dès la dixième minute de jeu! Un match nul fêté comme une victoire par les locaux.

Surprenants la saison dernière et européens en ce mois de juillet, l’Astra Giurgiu, le Petrolul Ploieşti et les Pandurii de Târgu-Jiu auront-ils les moyens de chatouiller le champion? Rien n’est sûr. Revenu au devant de la scène après une longue période en deuxième division, le Petrolul est peut-être le mieux placé pour y parvenir. Le formidable soutien populaire, comme en témoigne l’ambiance qui règne dans le nouveau stade Ilie Oana ou lors du récent match de Supercoupe, est un plus indéniable. Le Petrolul sera cette année encore difficile à battre chez lui. D’autant plus que le club peut se targuer d’avoir réussi à conserver ses meilleurs éléments. Il y a eu peu de mouvements cet été, et si le club ne s’est pas vraiment renforcé, il ne devrait pas baisser de niveau. Et donc être encore bien placé.

Première journée: U Cluj 0-1 Petrolul. Hamza est déjà décisif! Les joueurs de Cosmin Contra se sont remis de leur défaite en Supercoupe et s’imposent grâce à un nouveau but de leur serial-buteur tunisien.

C’est un peu la même chose côté de l’Astra. Peu de départs et une seule arrivée, celle du franco-chypriote Vincent Laban en provenance de l’Anorthosis Famagouste. Mais le problème vient moins du terrain que des coulisses. Adepte des coups de tête et de changements en tous genres, son président Dinu Gheorghe est le genre de dirigeant à utiliser un petit paquet d’entraîneurs par saison. La stabilité financière est là, et c’est important dans le contexte actuel, mais il n’est pas certain qu’on la trouve sur le terrain. Et le coach Daniel Isăilă est déjà sur la sellette après le match nul (1-1) concédé à domicile face à l’Omonia Nicosie en deuxième tour préliminaire d’Europa League.

Première journée: Viitorul 0-4 Astra. Le premier carton de la saison est pour l’Astra, face à un Viitorul pas aussi ridicule que le score peut le laisser croire. Les attaquants de l’Astra ont néanmoins profité d’une défense assez poreuse et surtout de deux grosses erreurs du gardien Vâtcă.

Les choses risquent d’être plus compliquées pour le quatrième et dernier club européen, les Pandurii. L’entraîneur Petre Grigoraş est parti, ainsi que les meilleurs éléments de l’équipe, tels que Mihai Răduţ, revenu de prêt au Steaua, ou Claudiu Voiculeţ, parti au CFR. Au rayon arrivées, notons la signature d’un certain Eric de Oliveira, qui avait flambé voila deux saisons avec le Gaz Metan Mediaş. C’est donc une équipe nouvelle qui attaque cette saison, avec notamment un résultat nul (0-0) sur le terrain du Levadia Tallinn en Europa League. Pas vraiment encourageant.

Première journée: Pandurii 3-1 FC Braşov. Bien en place, les Pandurii s’imposent facilement dans un match où aucun Roumain ne figure parmi les buteurs.

Derrière, difficile d’imaginer des clubs pouvant jouer un réel rôle dans le haut du classement. A commencer par les clubs bucarestois, en proie à de gros problèmes financiers. Avec notamment le départ en Serie A de son joyau Marius Alexe, le Dinamo a récupéré un peu d’argent, mais a perdu plusieurs joueurs essentiels. C’est avec une groupe composé en grande partie de jeunes que le club se lance dans une saison qui pourrait se révéler bien longue.

Première journée: Poli Timişoara 2-0 Dinamo. Le premier geste technique de la saison est… un penalty raté! Le promu n’a pas profité de sa première occasion de but, mais a fini par s’imposer face à un Dinamo totalement inexistant. Un match inquiétant pour les Bucarestois, qui encaissent notamment un très beau deuxième but.

Elle sera longue également pour le Rapid, qui a passé un été plus que mouvementé. Après être passé très près du dépôt de bilan et de la disparition pure et simple, le club a été enfin vendu par Copoş et a conservé sa place dans l’élite suite à un match de barrage très disputé face au Concordia Chiajna (victoire 2-1 après prolongations et cinq cartons rouges!). Au terme de ce tour de passe-passe invraisemblable signé des dirigeants de la LPF et de la FRF à lire ici, le Rapid est toujours là, composé de jeunes venus rejoindre les derniers irréductibles du club, Mardare, Emil Dică, Ioniţă, Grigorie ou encore l’éternel Daniel Pancu. Un club au supplément d’âme incontestable, ce qui ne sera probablement pas suffisant pour jouer les premiers rôles.

Première journée: FC Vaslui 2-1 Rapid. Le Rapid, qui n’a pour le moment joué qu’un seul match, celui de barrage, a mis plus d’une mi-temps à entrer dans le match. Suffisant pour Antal et Sânmărtean, deux des joueurs les mieux côtés de Vaslui, pour donner la victoire à leur équipe.

En deuxième partie de classement, difficile de voir quel club pourra s’extirper du peloton. Toujours frileux lorsqu’il s’agit de dépenser un peu, Porumboiu a vendu ses joueurs les plus côtés. Résultat, le FC Vaslui, s’il n’aura aucun mal à se maintenir, ne devrait pas viser très haut. Sauvés l’an dernier, le FC Braşov, le Gaz Metan, l’U Cluj, le Viitorul Constanţa de Hagi et le Ceahlăul Piatra-Neamţ devront lutter pour ne pas descendre. Ils seront accompagnés dans cette lutte par un ancien champion, l’Oţelul Galaţi, dont les soucis financiers s’accumulent depuis le titre de 2011 et la décision de Lakshmi Mittal de ne plus soutenir le club. Des problèmes qui lui ont coûté deux points de pénalité la saison dernière, pour des dettes envers un agent de joueurs, et qui pourraient lui en coûter deux autres cette saison, cette fois-ci pour non-paiement de salaire envers le Français Bruce Inkango, dont le contrat avait été résilié en janvier dernier. Ces clubs seront à la lutte avec les quatre promus: Săgeata Năvodari, la « Flèche de Năvodari », une ville proche de Constanţa dont le nom fait référence aux pêcheurs utilisant des filets de pêche. Souvent proche de la promotion ces dernières années, le club des rives de la Mer Noire a enfin réussi à accéder à l’élite cette saison, pour la première fois en 50 années d’existence. Deuxième de sa série, il a été devancé par le FC Botoşani, club historique situé à l’extrême nord-est du pays. Dans l’autre série, le premier promu est le Corona Braşov, club omnisport créé en 2007 qui a réussi l’exploit de monter de quatrième en première division en quatre ans seulement, comme a pu le faire feu le Victoria Brăneşti en Roumanie ou Arles-Avignon en France. Pas un gage d’avenir radieux! Le dernier promu est lui un revenant, l’ACS Poli Timişoara, fondé l’an dernier sur les cendres du défunt FC Poli Timişoara. Ce retour d’un grand de Roumanie était très attendu et devrait pimenter les débats. Voila un promu qui a tout en main pour sauver sa peau en fin de saison!

Première journée: Săgeata Năvodari 1-0 Gaz Metan. Tous les points seront importants pour le maintien, le promu réalise donc une bonne opération face à un adversaire direct.

Corona Braşov 0-1 Oţelul Galaţi,. Après avoir eu trois occasions franches de marquer, la deuxième équipe de Braşov encaisse un but sur pénalty.