Très bonne année à tous, mes meilleurs voeux de santé, bonheur, prospérité! Sebastian Ariosa, lui, a dû rire jaune lorsqu’on lui a souhaité une bonne année. Celle-ci ne démarre en effet pas de la meilleure des manières pour ce défenseur international uruguayen. Atteint d’un cancer depuis plusieurs mois, le joueur de l’Olimpia Asuncion, au Paraguay, a reçu en cette première semaine de l’année une lettre de son club l’informant que ses ennuis de santé lui valaient un licenciement pur et simple. Une belle histoire rappelant un peu celle du papa de José Mourinho.
Champion d’uruguay avec le Defensor Sporting de Montevideo et international uruguayen, Ariosa quitte en 2010 son club pour l’Olimpia, avec lequel il est champion du Paraguay l’année suivante. Titulaire indiscutable avec sa nouvelle équipe, il s’illustre notamment par un but décisif lors du derby contre Cerro Porteno, au terme d’une belle action personnelle.
Mais au mois de mai dernier, tout s’écroule. Après plusieurs défaillances physiques, notamment des épisodes où il crache du sang, les examens médicaux confirment un cancer du médiastin (c’est-à-dire l’ensemble coeur-trachée-oesophage). Après deux opérations et un traitement de chimiothérapie, Ariosa est rentré en Uruguay pour sa convalescence.
C’est là qu’il a donc reçu sa lettre de licenciement pour « impossibilité de rejouer à haut niveau. » Une manière de d’agir un peu froide, d’autant plus que le joueur a affirmé n’avoir reçu aucune visite de ses dirigeants: « Personne n’est venu me l’annoncer. Je suis détruit. Ils ont frappé un homme déjà à terre. » L’Association Paraguayenne des Footballeurs (FAP) est montée aussitôt au créneau, parlant d’un procédé « inhumain » et menace de porter le dossier devant la FIFA.
Devant cette levée de boucliers, les dirigeants de l’Olimpia sont sortis de leur silence et ont tenté de minimiser l’incident. Son président a en effet annoncé samedi qu’il ne s’agissait que d’une suspension et non d’une résiliation du contrat d’Ariosa, qui court jusqu’en 2015: « La suspension du contrat d’Ariosa est momentanée. Il pourra revenir en mars, avril ou mai », a-t-il déclaré aux médias locaux, arguant que « l’Olimpia n’a pas d’argent pour payer les 15 000 dollars que le joueur recevait mensuellement. »
« Je me sens très bien, a déclaré Ariosa à une radio paraguayenne après avoir séché ses larmes. « si les résultats sont bons, je rejouerai au football. » Soyons optimistes. Et bonne année quand même!
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C’est tout simplement dégueulasse.
La nature humaine n’a pas fini de me dégoûter et quand il est question d’argent, comme ici, c’est pire encore.
Mais ainsi va le monde, malheureusement.