Yakutia Yakoutsk, le foot vit en Sibérie

Logo FC YakutiaEn ces temps de Jeux Olympiques, promenons-nous un peu en Russie. Mais loin, très loin de Sotchi. Quasiment à l’autre bout du pays se trouve la ville de Yakoutsk. Un nom synonyme de bout du monde, d’inaccessible. Dans cette ville qui a servi dans d’autres temps de goulag à ciel ouvert, où (sur)vivre semble déjà être un exploit en soi pour nous autres occidentaux, vivre sa passion paraît impossible. Et pourtant, c’est en parcourant les différents championnats sur le site Livescore, que j’ai ainsi eu l’immense, l’incroyable surprise, de découvrir qu’il existait une équipe dans cette ville : le FC Yakutia Yakoutsk. Oui, le football vit au fin fond du nord de la Sibérie.

Une petite présentation s’impose (celle-ci vaut le détour). Yakoutsk est une ville d’environ 250 000 habitants, capitale de la république de Sakha, également nommée Yakoutie, la plus grande république de la Fédération russe puisqu’elle représente à elle seule le cinquième du pays. Fondée au XVIIe siècle, la ville est devenue un goulag au sens propre sous Staline, à la faveur de la découverte de gisements d’or, de pétrole et de diamants. Sise sur les sols gelés des rives de la Léna, Yakoutsk partage avec Oymyakon et Verkhoïansk, autres villes de Sakha, le titre de ville la plus froide du monde, avec des températures moyennes pouvant dépasser les -40° en janvier. Un climat continental dans toute sa splendeur, avec des hivers arctiques suivis d’étés atteignant les 30°, soit une amplitude annuelle pouvant atteindre les 70° ! Difficile d’imaginer jouer au foot dans ces conditions.

Carte Yakoutie - Image yakoutie.free.fr

Le football est pourtant bien vivant. De l’aveu même de Bolot Bokcharev, administrateur du site eyakutia, et qui m’a bien aidé dans mes recherches, ce sport est le plus populaire dans la région. Pour preuve, les nombreux enfants qui s’entraînent au sein de l’école de foot du club, et jouent quelles que soient les conditions, même lorsque la température atteint les -45°, comme le montre l’incroyable vidéo ci-dessous.

Cette image est néanmoins une exception. Comme l’explique Bolot Bochkarev, le temps passé à l’extérieur est nettement réduit lorsque l’hiver arrive. Dès -20°, respirer l’air glacial peut s’avérer rapidement dangereux pour la gorge. Fumer, parler au téléphone voire attendre le bus sont donc déjà des activités à risque, tout comme sortir sans écharpe, bonnet ou gants, même pour quelques secondes.

Malgré l’intérêt que lui porte la population locale, le football a donc longtemps naturellement eu du mal à trouver sa place à Yakoutsk. L’union yakoute de football ne voit ainsi le jour qu’en 1991, année de la création du Dynamo Yakoutsk, premier club professionnel de la région. Le pouvoir local voit alors les choses en grand. Vladimir Kesarev, ancien champion d’Europe avec l’URSS en 1960 et triple champion national avec le Dinamo Moscou, est nommé entraîneur, tandis que parmi l’effectif se trouve notamment Yuri Pudyshev, champion d’URSS avec le Dynamo Minsk en 1982. Pour sa première saison, le Dinamo termine à la 10e place de la Zone 10 de Deuxième Division, qui est en fait à l’époque la quatrième division soviétique, divisée en 10 zones selon des critères géographiques.

Il s’agit de l’unique apparition d’un club yakoute dans un championnat soviétique. Le 26 décembre 1991, l’URSS est dissoute, et les nombreux clubs non russes font leurs valises pour rejoindre leurs nouveaux championnats nationaux respectifs. Le Dinamo Yakoutsk en profite pour monter de deux niveaux et jouer en 1992 – les championnats se jouent sur une année civile – dans la zone Est de Première Division, la deuxième division russe. Le Dinamo Yakoutsk suit le même rythme et termine huitième sur seize.

L’année suivante, la fédération russe (RFS), décide de tout réorganiser et de faire passer la deuxième division de trois groupes, pour un total de 58 clubs, à une poule unique composée de 22 équipes. Par conséquent, la majorité des clubs présents sont relégués en fin de saison. Dans la zone Est, il faut ainsi rester dans les cinq premiers pour se maintenir. Le Dinamo Yakoutsk y parvient presque, terminant septième à deux points seulement du maintien. Le football yakoute a raté le coche. Le troisième niveau russe est alors amateur et le club perd son statut professionnel. Il termine néanmoins champion de la zone Est, mais est éliminé par le Chkalovets Novossibirsk lors des play-offs de promotion. Le club reste donc au niveau amateur et perd ses principaux joueurs. En 1995, il n’est que douzième et est dissout.

Les années suivantes, le club, qui prend plusieurs dénominations successives, vivote dans les méandres football amateur. Le manque de moyens et d’infrastructures pose un problème majeur. Pour preuve, la venue en 1993 de Vyacheslav Koloskov, se conclut sur un jugement sans appel. Alors que le club espère rejoindre l’élite du tout nouveau football russe, le président de la fédération russe (RFU) lance : « Quelle Première Ligue ? Vous ne pouvez pas jouer ici ! » Lors de la descente de l’équipe au niveau amateur en 1995, la majorité des joueurs passe sous le contrôle du Ministère de la Défense, qui peut leur garantir de meilleurs salaires que le club. C’est ainsi que Pudyshev est par exemple envoyé servir sur les Iles de Nouvelle-Sibérie.

Koloskov quitte son siège à la RFU en 2004 après 25 ans de règne, et les choses se mettent alors doucement à changer à Yakoutsk. L’âge d’or du club est loin, mais le désir de revoir du football de bon niveau est toujours présent. En 2008, une grande réflexion sur le développement du football dans la région est lancée. La ville, la région, la RFU et les clubs locaux s’organisent rapidement et de manière efficace. De nouvelles infrastructures voient rapidement le jour dont plusieurs stades, avec en tête le Stade Tuymaada, enceinte de 12 500 places. Avec sa pelouse synthétique, ce stade permet (enfin!) de jouer sur une pelouse de bonne qualité.

Stade Tuymaada - Photo fc-yakutia.ru

Mais cela ne s’avère pas suffisant. En effet, les premières neiges abondantes tombant dès fin septembre, jouer en extérieur est quasiment impossible à la mi-octobre, lorsque l’hiver s’installe. Le stade couvert Dokhsun, d’une capacité de 3 000 places, voit donc également le jour. Une enceinte qui permet de jouer et de s’entraîner toute l’année dans des conditions optimales. Toujours en intérieur, l’accent est également porté sur le futsal, avec la création de l’équipe Zarya, qui évolue en deuxième division russe.

Yakutia Dokhsun - Photo Moysport.org

Andrei Omelchak et ses coéquipiers dans le stade couvert Dokhsun.

Grâce à ces installations récentes, qui pourraient même faire envie à quelques clubs professionnels russes, le Yakutsk rêve de nouveau de haut niveau. Englué dans le ventre mou du quatrième niveau russe, le club remporte au printemps 2010 la Coupe de l’Est lointain, du nom de la zone la plus à l’est du pays pour cette division. Une victoire qui offre une promotion en Deuxième Division, le troisième niveau national. C’est lors de cette promotion que le club, qui s’appelle encore SVSM Yakutsk, devient Yakutia Yakutsk, affichant ainsi clairement sa vocation de figure de proue régionale.

Car la vocation de cette nouvelle entité et de ses installations va au-delà du football. Ancien instituteur diplômé de l’université du sport de la ville, Dmitry Glushko, devenu vice-président de la République de Yakoutie, président de la fédération de vélo de cette même région et président Yakutia Yakutsk, voit son club comme « le sommet de la pyramide du football de la région. » Lorsque le projet de développement du football a été lancé, Glushko a souhaité en faire un projet social. « Nous travaillons avec plusieurs pensionnats locaux. Il faut que les joueurs yakoutes croient en l’avenir. Je comprends qu’ils veuillent aller à l’ouest, mais ils doivent le mériter. C’est pourquoi je leur dit d’aller sur le terrain pour se battre et montrer de quoi ils sont capables. » Aujourd’hui, l’effectif de l’équipe première compte déjà sept joueurs formés au club, dont au moins deux sont régulièrement titulaires.

Mikhail Nikiforov - Photo Stepan Poselskiy

Mikhail Nikiforov, élément clé de l’effectif et pur produit du club (Merci à Stepan Poselskiy pour ses photos).

La formation est également un aspect essentiel pour la survie du club. Car avec un budget de 70 millions de roubles, soit 1,5 million d’euros environ, le club se situe en-deçà de la moyenne des clubs de son niveau. Fini les anciens internationaux, le club ne peut offrir que des salaires modestes à ses joueurs et entraîneurs. De quoi tenir le coup dans la zone Est de Deuxième Division, le troisième niveau national. Pour le président Glushko, le plus dur reste à venir. Fan du Spartak Moscou, ce dernier a établi plusieurs contacts afin de nouer des liens de coopération entre les deux clubs, sans que cela ne soit concrétisé pour le moment. Ambitieux, il souhaite voir Yakutsk en Première division et pourquoi pas, à terme, en Première Ligue. Sans se faire d’illusion : « Bien sûr, tout le monde ici voudrait voir un succès rapide. Mais il nous faudra dix ans pour avoir des infrastructures permettant à notre football d’être compétitif.Deuxième Division, le club yakoute démarre avec quatre victoires consécutives. Un excellent départ en championnat auquel s’ajoutent deux succès en Coupe de Russie. Un bel été pour les joueurs de Sergey Shishkin. Né en 1973 à Yakoutsk et formé au club, pour lequel il a joué jusqu’en 1992, Shishkin a ensuite baroudé un peu partout en Russie, passant notamment plusieurs saisons en Premier League russe avec le Krylia Sovetov Samara. Ancien défenseur central, Shishkin est revenu depuis 2011 dans sa ville natale pour débuter une nouvelle carrière d’entraîneur.

Dans ce troisième échelon russe divisé en cinq secteurs, la zone Est est un cas à part. Les différents clubs sont éloignés de plusieurs centaines voire milliers de kilomètres. D’Omsk à Youzhno-Sakhalinsk (4 735 kilomètres de distance), cette zone Est couvre à elle seule pas moins de cinq fuseaux horaires! Devant ces longues distances, et les difficultés et le temps nécessaire pour se déplacer, la fédération a décidé de réduire au maximum le nombre de participants. Alors que les zones Ouest, Centre ou Sud comptent entre 16 et 18 équipes (la division Oural en compte 12), la zone Est ne compte que 9 clubs, chacun rencontrant trois fois chaque adversaire.

Carte Zone Est

La réussite du début de saison s’estompe ensuite, et le Yakutia rentre dans le rang. Aux quatre victoires du début de championnat succèdent en effet dix matchs sans le moindre succès ! C’est ainsi qu’à la mi-championnat, les joueurs de Yakoutsk ne pointent qu’à la septième place. Mais derrière Sakhalin, leader détaché, le classement est très serré. Il reste deux matchs à disputer à domicile pour le Yakutia. Dans le stade en intérieur Dokhsun, le premier de ces deux matchs est une formalité, avec une victoire 2-0 contre la lanterne rouge, la réserve du Sibir Novossibirsk. Le dernier match avant la trêve est disputé fin octobre, face à l’Irtysh Omsk, concurrent direct au classement (voir la vidéo ci-dessous). Un adversaire étonnement absent sur le terrain. Au terme d’une partie dominée de bout en bout, le Yakutia Yakoutsk s’impose 4-1 et remonte à la quatrième place à la fin des matchs retour. Un classement favorable aux deux tiers de la saison, alors que les matchs ne reprendront que le 22 avril 2014, à la fin du long hiver sibérien. En attendant, l’équipe a programmé de longs stages de préparation sur les bords de la Mer Noire, dans la région de Krasnodar.

1. Sakhalin Yuzhno-Sakhalinsk 37 points
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2. Smena Komsomolsk-sur-Amour 28 pts
3. Amur-2010 Blagovechtchensk 24 pts
4. Yakutia Yakoutsk 23 pts
5. FK Tchita 22 pts
6. Irtysh Omsk 22 pts
7. Baykal Irkoutsk 22 pts
8. Sibiryak Bratsk 10 pts
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9. Sibir-2 Novossibirsk 8 pts

Malgré les longues distances à parcourir à chaque déplacement, dans des conditions souvent difficiles, l’hiver durant de mi-octobre jusqu’à la mi-avril ? «Ce n’est pas un problème, m’a assuré Andreï Omelchak, le capitaine de l’équipe, qui a bien voulu répondre à mes questions. Tout le monde utilise l’avion ou le train pour disputer ce championnat. C’est vrai que Yakoutsk est très loin des autres villes, mais ça va.» Si le train peut être utilisé pour relier deux villes du sud de la Sibérie, la voie aérienne reste la seule utilisable pour rejoindre ou quitter Yakoutsk, même pas très grand froid. Une efficacité à faire rougir de honte nos aéroports.

Lorsqu’il était leader de son groupe en tout début de saison, le club a profité de ses bons résultats pour attirer 3 000 personnes en moyenne au Stade Tuymaada. Une belle moyenne pour un club de troisième niveau, à laquelle s’ajoute le nouveau record, avec 6 000 personnes présentes début septembre lors de sa défaite 0-3 face au SKA-Energiya Khabarovsk, club du niveau supérieur, au quatrième tour de Coupe de Russie. Même si leur club n’a pas encore percé au niveau national, les Yakoutes aiment le football. Comme me l’ont confirmé Bolot Bochkarov et Andrei Omelchak, on suit les championnats européens et la Ligue des Champions jusqu’à Yakoutsk, malgré la distance et le décalage horaire. Maillots, écharpes et fan-clubs des grandes équipes européennes sont aussi de la partie. Et lors du dernier match de l’année 2013, le Yakutia Yakoutsk a reçu Omsk devant un millier de personnes, alors que le match se jouait en même temps qu’une rencontre de futsal. Et s’ils ne font pas forcément les longs et difficiles déplacements, les Ultras du Troupeau polaire (Polar Pack) sont toujours présents!

Supporters Polar Pack - Photo dnevniki.ykt.ru

Polar Pack - Photo dnevniki.ykt.ru

Quant à moi, ravi d’avoir pu découvrir – à distance certes – cette belle et intrigante région ainsi que la gentillesse des personnes qui ont bien voulu m’aider dans mes recherches, je suis désormais fan du Yakutia Yakoutsk!

 
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trackback uri 7 commentaires

Génial !

par Xaxou, 10.02.2014 à 09h48   | Citer

http://en.wikipedia.org/wiki/FC_Yakutiya_Yakutsk

tres bien PJ ;) , moi j’ai trouver ce lien avec l’effectif 100% russe de yakutsk

par rcs67, 10.02.2014 à 18h35   | Citer

« … Quant à moi, ravi d’avoir pu découvrir – à distance certes – cette belle et intrigante région ainsi que la gentillesse des personnes qui ont bien voulu m’aider dans mes recherches… »

Heureusement ! Je t’imaginais déjà avec tes gants, ton bonnet et ton écharpe par -40°. « Un billet de l’extrème par PJ ».
Je te charrie, très bon sujet, comme d’hab.

par stef, 11.02.2014 à 03h42   | Citer

Tu plaisantes, mais depuis que je me suis penché sur ce sujet, voilà plusieurs mois, j’ai regardé plein de vidéos, de reportages, photos, sujets, etc. sur la Yakoutie, et je suis vraiment tenté d’y aller! Je te raconte pas la tête de ma moitié quand je lui en parle… :)

C’est vraiment une région magnifique. Et j’en profiterais bien pour chanter avec les Polar Pack, tant qu’à faire!

par PJ, 11.02.2014 à 11h02   | Citer

PJ: … Je te raconte pas la tête de ma moitié quand je lui en parle…

Tu m’étonnes… C’est le pompon. :)
Remarque, rien que ton billet, ça suscite la curiosité.

par stef, 11.02.2014 à 18h23   | Citer

Un petit mot sur la fin du championnat, après une seconde partie de saison qui passe diablement vite!

Pour son retour, le Yakutia bénéficie d’un calendrier favorable, puisqu’il débute par un match sur le terrain de la lanterne rouge, la réserve du Sibir Novossibirsk. Le match n’est cependant pas encourageant, avec une courte victoire 2-1 acquise dans la douleur. Cela est confirmé trois jours plus tard à Omsk, où l’équipe est sèchement battue 4-1.

L’entraîneur Shishkin met cette déroute sur le compte de la fatigue accumulée lors du trajet, mais le mal semble être plus profond. Le Yakutia est en effet battu à domicile lors des deux journées suivants, face aux concurrents directs au classement que sont Amur-2010 et le FK Tchita.

Le déclic se produit lors de la 25e journée. En déplacement à Sakhalin, le Yakutia obtient une victoire de prestige 2-1, grâce à un penalty transformé dans les arrêts de jeu, sur le terrain d’un leader en roue libre. La volonté entrevue lors de ce match fait plaisir à voir, mais elle est stoppée par une défaite logique mais rageante à Komsomolsk, face à un Smena qui n’avait pas encore gagné un match depuis la fin de la trêve.

Les deux derniers match, disputés à domicile, sont eux un plaisir. Distancés au classement, les joueurs de Shishkin se font plaisir en battant Irkoutsk 2-1, puis lors du feu d’artifice 7-1 face au Sibiryak Bratsk.

Le classement final:

1. Sakhalin Yuzhno-Sakhalinsk 51 points
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2. FK Tchita 42 pts
3. Smena Komsomolsk-sur-Amour 41 pts
4. Amur-2010 Blagovechtchensk 38 pts
5. Baykal Irkoutsk 36 pts
6. Yakutia Yakoutsk 35 pts
7. Irtysh Omsk 32 pts
8. Sibir-2 Novossibirsk 14 pts
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9. Sibiryak Bratsk 10 pts

Largement en tête à la trêve, Sakhalin a passé un printemps tranquille et est promu en Première Division, où il retrouvera d’autres équipes d’extrême-orient comme SKA-Energya Khabarovsk ou le Luch-Energya Vladivostok cher à Xaxou. Derrière, le FC Tchita est plutôt impressionnant avec 20 points pris sur les 24 possibles depuis la reprise du championnat. En fin de classement, Bratsk est relégué au niveau amateur après une faible seconde partie de saison où cette équipe n’est pas parvenue à prendre un seul point.

par PJ, 08.06.2014 à 12h06   | Citer

Merci pour ces dernières infos PJ.
Mais certaines questions demeurent, comme…
Est-ce que tu as finalement réussi à convaincre ta moitié ?
Quand est-ce que tu prends tes billets d’avions ?
:)
Le pire c’est qu’on s’attache, je pensais justement à ton article il y a quelques jours. Du coup, la saison prochaine, il va falloir continuer à prendre de leurs nouvelles.

par stef, 08.06.2014 à 17h23   | Citer