Roumanie: les faillites s’enchainent

On le sait depuis quelques années maintenant, le football roumain va mal. Les faillites de clubs de deuxième et troisième division se sont multipliées au fil des saisons, le dernier club en date étant l’historique FC U Craiova, qui a été mis en forfait général après avoir manqué de se présenter lors de deux matchs de championnat. Des disparitions qui font du bruit car elles frappent des clubs importants dans l’histoire du football roumain, et parce qu’elles touchent maintenant des clubs de Liga 1. Cette saison, pas moins de quatre équipes ont des retards dans le paiement des salaires des joueurs : l’Oţelul Galaţi, dont les soucis financiers trainent depuis deux saisons, les Pandurii Târgu Jiu, lâché par son président il y a quelques semaines, le CFR Cluj, plombé par deux saisons sans parcours européen, et le FC Vaslui, dont on a pas mal parlé ces derniers jours.

Corvinul Hunedoara, Poli Timişoara, Progresul Bucarest, Jiul Petroşani, Inter Sibiu, Universitatea Craiova… la liste des clubs historiques aujourd’hui disparu ou englués dans les méandres des divisions inférieures, voire régionales est longue. On pourrait en citer au moins une vingtaine. Soutenus par les autorités locales ou les institutions auxquelles ils étaient rattachés, ces clubs sont victimes de la chute du communisme et d’un passage au capitalisme où ces soutiens ont disparu.

Signe que personne n’est à l’abri dans cette période difficile sur le plan économique, la capitale Bucarest voit elle-même ses équipes disparaître les unes après les autres. Parmi les dernières en date, le Progresul (ex-Naţional) et le Sportul Sudenţesc. Ces deux équipes avaient une certaine importance dans la capitale, qui est privée depuis leur disparition d’une partie de son identité, de son histoire. Et de ses équipements, puisque leurs stades sont au mieux utilisés de manière sporadique par des équipes de divisions inférieures, au pire laissés à l’abandon, comme le vieux stade Regie, où jouait le Sportul.

Stade regie - Photo libertatea.ro

Le stade Regie, où personne ne joue, hormis quelques meutes de chiens errants.

Le football bucarestois connaît cette saison la pire période de son histoire. La fin des années 70 marque le début de son essor fulgurant. En mars 1977, Bucarest est frappée par un violent séisme. Les dégâts sont considérables, mais le pire reste à venir. Car cette catastrophe est une bénédiction pour Nicolae Ceauşescu, qui va en profiter pour faire construire son Bucarest nouveau dont il rêve depuis des années. Le Conducător redessine lui-même «sa» capitale, avec ces fameux «blocs», ces immeubles à trois ou quatre étages que l’on retrouve dans tous les villages et villes systématisés» où logent les ouvriers des différentes usines. Cette nouvelle organisation urbaine est favorable à la création de nombreuses association, notamment sportives, chacune liée à une usine ou une entité d’état.

Dès 1978, 22 équipes bucarestoises évoluent dans les trois premières divisions nationales. Un niveau qui se maintiendra quasiment jusqu’à la révolution, puisqu’on en compte encore 17 lorsque la révolution éclate en décembre 1989. La chute du communisme provoque la fermeture de plusieurs usines, et avec elles la disparition des équipes qui y étaient associées. Rocar, Electromagnetica, Tehnometal, Automatica, Metalul, Victoria… une poignée d’exemples de clubs disparus depuis. A l’aube des années 2000, Bucarest ne compte plus que douze clubs dans les trois premiers échelons nationaux. Ils ne sont plus que six cette saison : Steaua et Dinamo en Liga 1, Rapid en Liga 2, Juventus Colentina, Metaloglobus et la réserve du Dinamo en Liga 3. En guise comparaison, Belgrade compte cette saison 14 équipes dans les trois premières divisions serbes, Prague onze en République Tchèque et Budapest 19 en Hongrie.

Bucarest n’est la seule ville dans ce cas. Braşov (FC Tractorul, AS CFR, Forex, Romradiatoare entre autres) et Craiova (Electroputere, CFR…) sont deux autres exemples de villes ouvrières ayant perdu des leurs clubs issus d’entités fermées après le communisme. Des disparitions qui profitent parfois à des clubs nouvellement créés dans de plus petites villes proches de ces grands centres. L’Extensiv Craiova (ex-Electroputere) est par exemple passé dans un département voisin pour devenir de FC Caracal. Les départements jouxtant Bucarest voient ainsi, sous l’impulsion de leurs maires, certaines villes créer de toutes pièces de nouveaux clubs et faire construire de nouvelles infrastructures, quand certaines enceintes bucarestoises se délabrent dans l’indifférence générale. On a ainsi vu passer au niveau professionnel des clubs tels que le FC Clinceni, le Concordia Chiajna, le CS Otopeni, l’Unirea Urziceni, ou encore le Victoria Brăneşti. Avec là encore plus ou moins de réussite, les trois derniers nommés ayant déjà disparu.

Stade Urziceni - Photo Dan Mirea

Il y a cinq ans à peine, l’Unirea Urziceni était champion de Roumanie. Son stade est aujourd’hui une ruine à ciel ouvert. Les photos de Dan Mirea sont édifiantes!

Autre exemple, la vallée du Jiu, à l’ouest de la Roumanie. Une rivière qui traverse les villes de Petroşani, Târgu Jiu ou encore Craiova et dont la région était autrefois un paradis pour les footballeurs roumains. Un autre exemple frappant du mal que l’arrivée du capitalisme a fait au football local. La haute vallée du Jiu était jusqu’en 1989 la principale région minière du pays grâce au charbon. Chaque mine possédait alors son équipe. Le Jiul Petroşani (vainqueur de la Coupe de Roumanie en 1974) était en première division, l’AS Paroşeni et le Minerul Lupeni en deuxième, et une myriade d’autres évoluaient en troisième division. Et chaque village avait la sienne en division régionale, la quatrième niveau. Il n’en reste plus rien aujourd’hui. Dans la vague de disparitions de clubs qui traverse actuellement la Roumanie, la région du Jiu paie un lourd tribu. La faute à des gestions défectueuses, mais surtout à la disparition des mines. Sous le communisme, les mineurs de la Vallée du Jiu ont une grande importance dans la vie politique. Ils sont la caution du pouvoir. Et les premiers appelés pour descendre sur Bucarest lorsque celui-ci est en danger. Sous la houlette de leur chef Miron Cozma, un ingénieur président de leur syndicat (et président du Jiul Petroşani durant quelques saisons dans les années 90), les mineurs servent également le gouvernement de transition post-89, lors de violentes descentes dirigées à Bucarest contre les étudiants. C’est notamment par ce biais qu’Ion Iliescu assied en 1990 son gouvernement.

Dans les années 70, les mines d’état financent leurs équipes, et paient plutôt grassement. Un joueur, évidemment engagé à la mine, gagne en moyenne un salaire de 7 000 lei par mois, soit quatre fois le salaire moyen. Un montant qui peut s’élever à 15 000 lei avec les primes! Bien des joueurs passent alors par ce club, comme Stefan Kovacs, Gheorghe Mulţescu ou Florea Dumitrache. Mais ces montants ne s’arrêtent pas à l’élite. Un joueur de Divizia C (les trois premières divisions sont professionnelles) peut recevoir jusqu’à 8 000 lei par mois avec les primes. On gagne parfois dans le Jiu plus qu’au Steaua ou au Dinamo. Après 89, l’état perd de l’argent avec ses mines. La vie reste rose pour les joueurs quelques années, mais avec l’arrestation de Miron Cozma en 1999 à la suite de nouveaux affrontements, tout s’effondre.

Les mines ferment les unes après les autres, et celles qui restent ouvertes n’ont plus les moyens de faire tourner leur équipe. Certains clubs ont la chance d’être repris par des investisseurs privés ou par les maires de certaines villes, les autres disparaissent purement et simplement. Le Jiul Petroşani survit par exemple, grâce notamment aux jeunes joueurs venus y terminer leur formation, comme Eric Bicfalvi ou Mihai Pintilii, qui brille cette saison avec le Steaua. Relégué en Liga 2 en 2007, le club – qui dispose du sixième plus grand stade du pays avec 25 000 places et deux tribunes couvertes, un cas unique au pays jusqu’à la construction de la National Arena – végète aujourd’hui en quatrième division. D’autres équipes ont tenté sans succès de tenir le coup, comme le Minerul Lupeni, dissout en 2010 ou l’AS Paroşeni, disparu en 1990 et dont le stade est aujourd’hui en ruine.

Stade Paroseni - Photo prosport.ro

Aujourd’hui, le football est mort dans la vallée du Jiu. Les Pandurii de Târgu Jiu sont les derniers à survivre dans cette région autrefois riche en clubs. Mais pourront-ils tenir encore longtemps ? Modèle de formation et de stabilité, le club a fait une force de se maintenir et progresser en Liga 1 tout en cédant chaque année ses meilleurs joueurs avec de belles plus-values. Ces dernières saisons, ce petit club a ainsi accumulé plusieurs millions de plus-value sur le passage de ses joueurs : 1,5 millions d’euros pour Alexandru Maxim (vendu à Stuttgart), 1,4M pour Constant Djakpa (Leverkusen), 1,3M pour Vlad Chiricheş (Steaua), 800 000 € pour Mihai Pintilii (Steaua) et Dan Nistor (Evian) et 1,2M pour les six petits mois de présence au club du Brésilien Eric de Oliveira. Des sommes qui, si elles restent insignifiantes pour nous autres occidentaux, forment une bonne partie du budget d’un club roumain de milieu de classement. Malgré le départ de son président-mécène cet hiver, le club peut tenir le coup. A condition de pérenniser ce modèle de fonctionnement, et pourquoi pas de faire aboutir son ambitieux projet de nouveau stade.

Partout dans le pays, d’autres clubs n’auront pas eu cette chance. Le Corvinul Hunedoara par exemple. Créé en 1921, ce club a vu passer dans ses rangs des joueurs tels que Radu Nunweiller, Florea Dumitrache, Mircea Rednic, Ioan Andone ou Bogdan Lobonţ ainsi qu’un de ses anciens joueurs entamant sa carrière d’entraîneur, un certain Mircea Lucescu. Possédant l’un des meilleurs centres de formation du pays, le club connaît ses meilleures saisons dans les années 80, terminant notamment deux fois à la troisième place du championnat. Lié au Dinamo Bucarest, le club ne peut faire mieux, ses meilleurs éléments partant régulièrement renforcer l’effectif du club de la capitale. Les problèmes financiers se font néanmoins sentir après 1989, et le club quitte la Divizia A en 1992. Il ne cessera de chuter par la suite, jusqu’à son exclusion de toute compétition en 2004, à cause de ses trop nombreuses dettes. Un nouveau club, le FC Hunedoara, est créé en 2009. Actif uniquement dans les catégories de jeunes lors de sa création, le club transylvain est aujourd’hui en Liga 3, et garde une chance de monter à l’échelon supérieur. Mais sans avoir aucun lien avec son glorieux prédécesseur, ni son palmarès.

Autre club du sud-ouest du pays, le CSM Reşiţa. Fondé en 1926, le club du Banat remporte son premier titre dès 1931. Un premier titre de champion qui sera aussi le dernier. Le club gagnera également au cours de son histoire une Coupe de Roumanie en 1954, et quatre titres de champion de Divizia B, le dernier en 1997. Il a durant ce temps vu sortir de très bons joueurs de son centre de formation, comme Dorinel Munteanu, Stefan Iovan (champion d’Europe avec le Steaua), Basarab Panduru, et le plus célèbre de tous, Cristian Chivu. Dernier de Divizia A en 1993, le club est relégué et ne reverra plus l’élite. Faute de soutien financier, le club disparaît en 2008. Reprenant vie l’année suivante, il végète aujourd’hui en Liga 3 sous le nom de FCM Reşiţa. Sans espoir de promotion cette saison. Un autre club, le CS Metalul Reşiţa, fondé récemment, évolue lui en L2.

Chivu Resita - Photo libertatea.ro

L’une des rares photos de Cristian Chivu sous le maillot de Reşiţa

Proche de là, la ville de Scorniceşti a connu elle aussi l’élite nationale. Ayant l’avantage d’être la ville de naissance de Nicolae Ceauşescu, cette ville a vu son club, le FC Olt Scorniceşti (que l’on connaît déjà bien sur PF) naître en 1973 et grimper les échelons à toute vitesse. Champion de Divizia B en 1979, il passe la décennie suivante en première division, jusqu’à la chute du pouvoir. Sa position de protégé de l’ancienne famille au pouvoir lui vaut logiquement de quitter l’élite dès 1990. Le club existe toujours aujourd’hui, se débattant en Liga 4.

Târgovişte a longtemps été capitale du royaume de Valachie, avant que Bucarest ne lui succède au XVIIe siècle. Son club, nommé Chindia, reprenait le nom de la tour érigée par Vlad Tepeş, le célèbre Vlad l’Empaleur. Fondé en 1950, ce club passe neuf saisons seulement en Divizia A, sans faire mieux qu’une septième place en 1979, mais a une grande importance dans le football roumain. Surnommé L’Ajax de Roumanie, le Chindia Târgovişte a en effet formé un nombre incroyable de jeunes joueurs parmi lesquels Gabriel Paraschiv ou Laurenţiu Reghecampf, et a vu passer sous ses couleurs des légendes telles Nicolae Dobrin et Cătălin Hîldan. Présent pour la dernière fois en L1 entre 1996 et 1998, le club est aujourd’hui en L3, avec le bon espoir d’être promu cet été.

Plus au nord du pays, bien d’autres clubs ont connu pareille destinée. L’Association Sportive de l’Armée de Târgu Mureş par exemple. Fondé en 1964, ce club a passé 21 ans en Divizia A et participé à trois Coupes UEFA. Après avoir formé Laszlo Bölöni, qui y a passé une bonne partie de sa carrière avant de rejoindre le Steaua, autre club de l’armée, le club est relégué dès l’été 1989. Perdant au fil des ans l’intérêt des autorités locales, il ne peut compter que sur son centre de formation bien organisé pour survivre, ce qu’il parvient à faire jusqu’au 1er juin 2005, jour de sa disparition. Reformé dans la foulée, il a aujourd’hui déménagé dans la petite ville voisine d’Ungheni (7 000 habitants), où il évolue en quatrième division sous le nom de ASA Unirea Ungheni. A Târgu Mureş, le stade Laszlo Bölöni, fort de 15 000 places, devient pendant ce temps un champ de ruines.

Stade Bölöni - Photo wikimapia.org

Tout comme le FC Olt Scorniceşti, l’Inter Sibiu a bien profité de son soutien pendant les années 80. Créé en 1982, le club est directement soutenu par Nicu Ceauşescu, fils du couple dirigeant, dauphin déclaré de Nicolae et Premier Secrétaire du PCR à Sibiu. Particularité surprenante, l’Inter a connu ses meilleures années et son meilleur classement après la chute des Ceauşescu, avec une accession en Divizia A tardive, en 1988, puis une quatrième place obtenue en 1991 derrière l’U Craiova, le Steaua et le Dinamo. Avant-dernier du championnat en 1996, le club disparaît quatre années plus tard. Refondé en 2009, il évolue aujourd’hui en Liga 4.

En Moldavie, un autre club formateur a dernièrement mis la clé sous la porte. Il s’agit du FCM Bacău. Présent pendant 42 ans en Divizia A, le club a vu des joueurs tels que Dorin Goian, Emerich Dembrovski, Andrei Cristea, Florin Lovin, ou encore Răzvan Lucescu porter ses couleurs. Bien qu’en difficultés financières au milieu des années 90, le club voit le maire de la ville injecter des fonds, avec l’aide d’une entreprise privée. De retour en Divizia A en 1995, le club remporte trois ans plus tard la Coupe de la Ligue. Hélas, les résultats en championnat sont insuffisants, les retombées étant insuffisantes par rapport aux investissements consentis. Le club tient bon jusqu’en 2006, où il est relégué. Pire, le maire Sechelariu ne s’entend plus avec le conseil municipal, et le club voit ses subventions fondre. En 2010, il est administrativement relégué de L2 après un forfait général. Même chose cette année, mais en L3. Le conseil local ayant décidé de stopper toute aide financière, le club a été obligé de renoncer à disputer la saison, libère ses joueurs et est dissout.

Il serait enfin impossible de parler de ces clubs disparus de l’élite footballistique roumaine sans évoquer le cas du Poli Timişoara. Après une bataille de plusieurs années, l’historique club de Timişoara a perdu son combat en 2012 lorsque, premier de sa série de L2, il a vu la FRF lui refuser sa licence pour la saison suivante à cause de diverses dettes. Dissout, il voit l’ACS Poli lui succéder dans l’élite, mais pas dans le cÅ“ur des supporters. Pendant que le club Noir et blanc joue ses matchs de Liga 1 dans un stade dan Păltinişeanu désespérément vide, l’ASU Politehnica, soutenu par l’université dans la plus pure tradition, draine plusieurs centaines de supporters alors qu’il n’évolue qu’en cinquième division! Cela s’explique par le fait que ces supporters du défunt Poli voient en lui le seul successeur légitime de leur club. Ce qui donne de belles images lorsque ceux-ci se déplacent dans les champêtres stades des villages environnants.

 
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Très bel article, PJ, comme d’habitude.
J’ai jeté un oeil aux anciens articles et j’ai même regardé les photos de Dan Mirea. En voyant ce stade à l’abandon, je me suis surpris à m’interroger sur le rôle de l’UEFA. Son rôle, pas sa responsabilité, parce que bien sûr on ne peut pas lui mettre tout et n’importe quoi sur le dos.
Mais c’est vrai qu’au moment où on parle de fair-play financier et de montants records pour les transferts dans d’autres pays, on se demande quelle est sa vision de la promotion et du développement du football en Europe.
Je ne suis pas sûr qu’il y ai un dossier concernant la faillite des clubs roumains sur les bords du lac Léman.

par stef, 14.04.2014 à 12h43   | Citer

Difficile question. Pour la plupart des clubs, les problèmes viennent du manque de rentrées d’argent par rapport aux dépenses consenties. Un club de deuxième ou troisième division n’a quasiment aucune visibilité. Dans une époque où les droits télé sont devenus le principal revenu d’un club, un mauvaise gestion est rédhibitoire. Je ne sais pas si l’UEFA peut avoir un grand pouvoir sur ce point. Je ne suis pas certain qu’elle ait les moyens d’aider tous les petits clubs d’Europe de l’Est…

Dans le cas d’un club comme l’Unirea Urziceni, elle pourrait certainement lutter. Le problème est ici la prise de pouvoir d’un seul homme (ou d’un investisseur privé) sur le club. Quand Bucsaru a perdu de l’argent à titre personnel avec la crise, il a récupéré tout ce qu’il a pu avant de laisser son jouet à l’abandon. On peut transposer ça avec d’autres clubs. Si un jour Abramovitch ou Rybolovlev devaient connaître ce type de problème, qu’adviendra-t-il des clubs? C’est sur ce point qu’il faudrait des garde-fous. Parce que Chelsea ou Monaco, c’est suffisamment gros pour être revendable, mais ce n’est pas le cas de la majorité des clubs tenus de cette manière, comme Urziceni (et ils sont très nombreux en Europe centrale et de l’Est). Quant au stade, le fisc roumain l’a mis sous séquestre à cause des dettes de Bucsaru. Et personne ne s’en est occupé depuis. Surtout pas la mairie, qui n’a pas les moyens nécessaires et n’en est pas propriétaire.

A l’inverse, le projet de l’ASU Poli Timisoara est super intéressant. Suivant le slogan « Poli suntem noi » ( »Nous sommes le Poli », ou « Le Poli, c’est nous »), le club fonctionne avec un système de socios. Chaque supporter est ainsi invité à soutenir le club, soit par des cotisations mensuelles, soit en apportant une aide matérielle (le site internet du club, très complet et très bien fait, est ainsi tenu gratuitement par exemple). En échange, chaque cotisant a un droit de parole dans l’organisation générale du club. Et, c’est assez rare pour être signalé, tous les comptes détaillés sont disponibles sur le site internet, dans un souci de transparence totale, avec une explication détaillée pour tous les postes de dépense. C’est un projet hyper intéressant.

par PJ, 14.04.2014 à 17h51   | Citer

J’ai juste traduis, via mon navigateur, la page concernant la philosophie du projet, qui fait référence « aux personnages louches qui l’on conduit à la faillite » l’ancien club… C’est intéressant, en effet.

Mais pour en revenir à l’UEFA, je ne sais pas si je l’ai rêvé, mais il me semble avoir lu un truc sur le « développement du football » en Europe, dans le programme de Platoche. Bon, je ne saurais dire si c’était lors de son premier mandat ou avant sa réélection.
Au moins, l’UEFA serait bien inspirée de ne pas laisser des clubs entre les mains de n’importe qui. Et pourquoi pas, soutenir certaines initiatives saines.
Ça ressemble à un vœu pieu, je sais, mais ils ont les revenus nécessaires, scrogneugneu.

par stef, 14.04.2014 à 18h27   | Citer