La courte (mais intense) aventure européenne du FC Santos

Logo FC Santos TartuCette saison, 19 clubs européens ont effectué leurs premiers pas en Coupe d’Europe. Parmi eux, le surprenant FC Santos Tartu, club estonien de troisième division présent au premier tour préliminaire d’Europa League. Finaliste de la dernière Coupe d’Estonie, le FC Santos doit sa qualification au fait de s’y être incliné face au Levadia Tallinn, également champion d’Estonie et donc qualifié pour le premier tour de Ligue des Champions. Une découverte plus qu’inattendue pour ce jeune club.

Créé en 2006, c’est volontairement que le FC Santos reprend le nom du club qui a formé Clodoaldo ou le Roi Pelé. Une volonté délibérée des dirigeants, le président Meelis Eelmäe en tête, d’afficher leur envie de promouvoir un football «offensif et agréable» loin des standards habituels en Estonie. Un pari qui fonctionne jusqu’à présent. Leader à la mi-saison de la troisième division estonienne, où il vient de battre 3-2 son dauphin, le FC Santos compte parmi ses rangs un ancien professionnel, le milieu Timo Teniste, mais surtout Algimantas Liubinskas, un entraîneur qui a déjà été par deux fois à la tête de l’équipe nationale lituanienne. Grâce à ces moyens, le club a connu une belle aventure en coupe, qui lui a permis de rêver d’Europe. Un rêve qui arrive plus tôt que prévu pour cette équipe pas forcément bien préparée. «On ne peut malheureusement pas s’entraîner au complet en général, car nous avons des boulots, explique Teniste. Mais on est plus nombreux ces derniers mois, entre 18 et 24 joueurs. C’est parfois moins, mais on est toujours au moins 14. Dans l’équipe, il y a des musiciens, un docteur, un spécialiste de la logistique… mais le plus inhabituel, c’est sûrement notre gardien de prison. On s’entend bien, mais notre meilleur atout, c’est notre technique.» «C’est quelque chose qui nous arrive cinq plus tôt que prévu. Notre objectif est de monter en Première division dans deux ans et de retrouver l’Europe dans trois ou quatre saisons, » affirme lui le président Eelmäe. Il se base pour cela sur la construction d’infrastructures – un terrain en gazon artificiel devrait être disponible dans les prochaines semaines – et sur la formation, avec une philosophie de jeu et une grande école de football rassemblant 800 jeunes licenciés.

Santos-Tromso - Photo fcsantos.ee

Pour cette première, le rêve européen a hélas tourné court. La faute à un tirage au sort implacable. L’adversaire des estoniens n’est pas moins de Tromsö IF, une équipe que l’on connaît par ici, et qui est avec Rosenborg l’une des deux meilleures équipes engagées dans ce premier tour. Qu’à cela ne tienne, la réception des Norvégiens a été une fête. Et c’est dans un stade Tamme plein (1100 personnes) que le FC Santos a inauguré son histoire européenne. Des débuts difficiles, les Norvégiens s’imposant 7-0. «Il a été clair dès le début que le combat allait être d’un très haut niveau. Ils ont joué très vite et porté rapidement le ballon dans la zone offensive. C’était très difficile.» Le constat de Timo Teniste est sans appel. Il sera le même à l’issue du match retour. Sur leurs terres, les Norvégiens s’offrent deux occasions de but dans les deux premières minutes de la rencontre. 90 minutes plus tard, le score affiche 6-1 pour Tromsö. A la 39e minute, le FC Santos réussi en effet à marquer un but grâce à Alar Alve à la suite d’un ballon mal repoussé par le jeune gardien Lars Herlofsen sur un coup-franc de loin. Un but qui vaut une victoire pour les Estoniens. Il fallait bien ça pour fêter cette courte mais belle aventure.

Tromso-Santos - Photo Rune Stoltz Bertinussen / NTB scanpix

 
Ces petites choses... | Europa League

trackback uri 1 commentaire

En lisant cet article, on se dit que la formation va devenir une règle, une profession de foi pour tout les clubs avec peu de moyen en Europe. Le seul moyen de survivre sportivement, pendant que tout les cadors, sous bannière UEFA, alignent les millions d’€uros pour s’attacher les services de tel ou tel crack.
L’identité de jeu aussi est un vœu pieu, mais quand on y réfléchi, ce n’est pas si bête. Combien de clubs disparaissent à force de changer de coach et de système… Un flopée. Beaucoup de grands clubs sont encore vivants grâce à la conservation d’une certaine philosophie. Je peux citer le Barca, le Real et cie, mais je pense surtout à l’Ajax ou dans ce genre là. Même si ça reste un peu abstrait.
En tout cas à la création d’un club, peut-être plus encore quand on veut s’appuyer sur la formation, ce n’est sûrement pas si bête que ça, que de penser aussi à son identité de jeu.
Article très sympa PJ.

par stef, 11.07.2014 à 15h51   | Citer