Loin du rythme de croisière des Chelsea, Bayern ou Real Madrid, qui dominent – copieusement pour certains – leurs championnats respectifs, Galatasaray n’est pas au mieux. A tel point que l’Italien Cesare Prandelli a été démis de ses fonctions la semaine dernière, pour remplacé par Hamza Hamzaoglu, sélectionneur adjoint de l’équipe nationale turque. Et pourtant, tout n’est pas noir pour le club stambouliote, qui pointe… à la première place du classement! Galatasaray est en effet leader du championnat turc, mais avec une spécificité plutôt rare, puisque sa différence de but est négative (-1). L’équipe s’est ainsi imposée une seule fois par deux buts d’écart (2-0, lors de la première journée à Bursaspor), ses six autres victoires n’étant acquises que par un seul but d’écart. En revanche, ses trois défaites ont été nettes: 0-2 contre Balikehirspor, 0-4 face à Basaksehir, une autre équipe d’Istanbul, et 0-3 à domicile contre Trabzonspor. D’où ce goal-average peu reluisant.
Le leadership de Galatasaray est néanmoins provisoire, puisque Beşiktaş, qui compte un match en moins, devrait s’imposer aujourd’hui à Karabük et repasser en tête au classement.
Cette situation, si elle est rare, n’est pas une première. On a déjà vu des champions nationaux plutôt « gagne petit. » En 1998, l’AIK Solna remporte son 10e titre de champion de Suède avec deux points d’avance sur Helsingborgs. Le club de la banlieue de Stockhölm possède pourtant la plus mauvaise attaque du championnat, avec 25 buts marqués en 26 journées! Même les deux relégués, Häcken et Östers IF, ont marqué plus de buts (respectivement 27 et 26). Son titre, l’AIK le doit en fait à sa défense, de loin la meilleure cette année-là, avec 15 buts encaissés seulement. Au final, avec 11 victoires pour 13 matchs nuls et deux défaites, l’AIK n’a pas été champion du spectacle.
Mais une équipe a réussi à faire pire – si l’on peut dire. Il s’agit de l’équipe ghanéenne des Aduana Stars, restée dans l’histoire comme étant le plus faible champion national de l’histoire. Lors de la saison 2009-2010, cette équipe basée dans la ville de Dormaa Ahenkro, à quelques kilomètres de la frontière ivoirienne, est promue pour la première fois de son histoire en Premier League ghanéenne. Elle terminera la saison sur un titre aussi inattendu qu’inhabituel. Dans un championnat comptant 16 équipes, le dernier classé a marqué 28 buts, l’avant-dernier 38. Au terme des 30 journées, Aduana Stars en a marqué… 19! Soit une moyenne de 0,6333 but par match. L’équipe a obtenu 15 victoires (13 sur le score de 1-0, une par 2-1 et une 2-0, la seule par deux buts d’écart) et 8 matchs nuls, pour 7 défaites. Suffisant pour être sacré champion, avec un total de 53 points. Une première pour un promu dans ce championnat. Et un titre là encore obtenu grâce à une défense de fer, avec 10 petits buts encaissés, et une meilleure différence de buts particulière sur le dauphin Ashanti Gold.
Avant cet épisode ghanéen, la plus faible moyenne de buts par match remontait à 1980. Et c’était déjà un club turc qui en était l’auteur. Déjà champion l’année précédente, Trabzonspor remporte la saison 1979-80 devant Fenerbahçe avec une moyenne de 0,8333 but par match. Soit 25 buts marqués en 30 journées, pour 11 encaissés. Le spectacle, toujours!
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Hallucinant, quand on voit ça, on aimerai presque la ligue 1 et son nombre de buts famélique ^^
Mention spéciale pour l’AIK Solna, ça doit être encore plus chiant que de regarder un match de Lille… et pourtant la déjà faut s’accrocher !
Merci Pj, je vais pouvoir arrêter les somnifères ! Un petit match de L’AIK et c’est parti pour le pays de Morphée !
Alors là… C’est du grand PJ !
Excellent billet mon ami.
Je me demandais ce qui avait cloché avec Prandelli à Galatasaray, maintenant j’y vois plus clair. Lui qui prônait pourtant un jeu offensif avec la Squaddra et qui a la réputation d’être plutôt un technicien de qualité.
C’est étonnant cette différence de but négative avec le club turc.
Avec Solna et les Aduana Stars, un p’tit régal ce sujet.
Sympa ce billet